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Jean-Jacques Rousseau, Essai sur l'origine des langues, commentaire

Publié le 07/07/2020

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« Rousseau 5 10 15 20 25 ? Expliquer le texte suivant : Il est donc à croire que les besoins dictèrent les premiers gestes, et que les passions arrachèrent les premières voix. En suivant avec ces distinctions la trace de faits, peut-être faudrait-il raisonner sur l'origine des langues tout autrement qu'on n'a fait jusqu'ici. Le génie des langues orientales, les plus anciennes qui nous soient connues, dément absolu-ment la marche didactique qu'on imagine dans leur composition. Ces langues n'ont rein de méthodique et de raisonné ; elles sont vives et figurées. On nous fait du langage des premiers hommes des langues de géomètres, et nous voyons que ce fitrent des langues de poètes. Cela dut être. On ne commença pas par raisonner, mais par sentir. On prétend que les hommes inventèrent la parole pour exprimer leurs besoins ; cette opinion me paraît insoutenable. L'effet naturel despremiers besoins fiit d'écarter les hommes et non de les rapprocher. Il le fallait ainsi pour que l'espèce vînt à s'étendre, et que la terre se peuplât promptement ; sans quoi le genre humain se fût entassé dans un coin du monde, et tout le reste fût demeuré désert. De cela seul il suit avec évidence que l'origine des langues n'est point due aux premiers besoins des hommes ; il serait absurde que de la cause qui les écarte vînt le moyen qui les unit. D'où peut donc venir cette origine ? Des besoins moraux, les passions. Toutes les passions rapprochent les hommes que la nécessité de chercher à vivre force à se fuir. Ce n'est ni la faim ni la soif, mais l'amour, la haine, la pitié, la colère, qui leur ont arraché les premières voix. Les fruits ne se dérobent point à nos mains, on peut s'en nourrir sans parler ; on poursuit en silence la proie dont on veut se repaître : mais pour émouvoir un jeune coeur, pour repousser un agresseur injuste, la nature dicte des accents, des cris, des plaintes. Voilà les plus anciens mots inventés, et voilà pourquoi les premières langues furent chantantes et passionnées avant d'être simples et méthodiques. Jean-Jacques Rousseau, Essai sur l'origine des langues, 1781. ...»

« Rousseau ► Expliquer le texte suivant : Il est donc à croire que les besoins dictèrent les premiers gestes, et que les passions arrachèrent les premières voix.

En suivant avec ces dis­ tinctions la trace de faits, peut-être faudrait-il raisonner sur l'origine des langues tout autrement qu'on n'a fait jusqu'ici.

Le génie des langues 5 orientales, les plus anciennes qui nous soient connues, dément absolu­ ment la marche didactique qu'on imagine dans leur composition.

Ces langues n'ont rein de méthodique et de raisonné ; elles sont vives et figu­ rées.

On nous fait du langage des premiers hommes des langues de géo­ mètres, et nous voyons que ce furent des langues de poètes.

10 Cela dut être.

On ne commença pas par raisonner, mais par sentir.

On prétend que les hommes inventèrent la parole pour exprimer leurs besoins ; cette opinion me paraît insoutenable.

L'effet naturel despre­ miers besoins fut d'écarter les hommes et non de les rapprocher.

Il le fallait ainsi pour que l'espèce vînt à s'étendre, et �f0 la terre se peuplât 15 promptement ; sans quoi le genre humain se fût entassé dans un coin du monde, et tout le reste fût demeuré désert.

De cela seul il suit avec évidence que l'origine des langues n'est point due aux premiers besoins des hommes ; il serait absurde que de la cause qui les écarte vînt le moyen qui les unit.

D'où peut donc venir cette ori- 20 gine ? Des besoins moraux, les passions.

Toutes les passions rapprochent les hommes que la nécessité de chercher à vivre force à se fuir.

Ce n'est ni la faim ni la soif, mais l'amour, la haine, la pitié, la colère, qui leur ont arraché les premières voix.

Les fruits ne se dérobent point à nos mains, on peut s'en nourrir sans parler ; on poursuit en silence la proie dont on 25 veut se repaître : mais pour émouvoir un jeune cœur, pour repousser un agresseur injuste, la nature dicte des accents, des cris, des plaintes.

Voilà les plus anciens mots inventés, et voilà pourquoi les premières langues furent chantantes et passionnées avant d'être simples et méthodiques.

Jean-Jacques Rousseau, Essai sur l'origine des lan gues, 1781.. »

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