Jean-François RAFFAELLI:PARIS, LE BOULEVARD HAUSSMANN.

« Jean-François RAFFAËLLI PARIS, LE BOULEVARD HAUSSMANN Raffaëlli se fit connaître par ses toiles réalistes mettant en scène la vie du petit peuple dans les banlieues.

Le succès venant, il se rapproche des beaux quartiers.

Difficile de classer Raffaëlli parmi ses contem­ porains.

Degas, enthousiasmé par ses œuvres, l'impose dans les expositions des impressionnistes.

Les autres membres du grou­ pe ne veulent pas de lui, parce qu'il est soute­ nu par les critiques les plus rétrogrades et qu 'il place quelques-unes de ses toiles au Salon.

L'HOMME Lui-même ne parvient pas à donner un nom à sa manière de p:lindre.

Il refuse par exemple le label «naturaliste », qui, en littérature, sert à caractériser des écrivains comme Zola.

« Ne prenez pas un terme comme naturalis ­ me, puisqu'il sous-entend un système athée qui attribu~ tout à la nature , écrit-il dans son ouvrage Etude des mouvements de l'art moderne et du beau caractéristique.

Ce terme est trop systématique ou pas assez scient ifique .

» Raffaëlli, qui n'a pourtant pas eu la chance de recevoir une éducation très poussée , aime disserter à longueur de conférences sur ce genre de sujet.

Dans le même ouvrage, il pro­ pose même de remplacer le naturalisme par un mot de son invention : la « passiologie » 1 On peut facilement imaginer la réaction d'un Monet ou d'un Renoir -eux qui ont toujours refusé de «théoriser,.

leurs travail -face à des telles déclarat ions! Pourtant, grâce à ce genre de propos , Raffaëlli se tailla, une belle réputation internationale, jusqu'aux Etats-Unis.

LE SUJET Raffaëlli a planté son chevalet au début du boulevard Haussmann, non loin du carrefour Richelieu-Drouot.

On aperçoit au fond la tour LA COTE Les grands collectionneurs se sont détournés des toiles de Raffaëlli.

On peut en acheter à moins de 30 000 FF (6000 dollars).

Jean-François RAFFAËLLI1850-1924 • Paris, le boulevard Haussmann • Pastel sur toile 65,5 cm x 81,5 cm • Signé en bas, à gauche, «JF Raffaëlli~ • Peint vers 1905 • Localisation : collection particulière (Londres) d'un grand magasin.

Les Grands Boulevards, ces artères bien dégagées et flanquées de beaux immeubles, représentaient le Paris moderne, complètement remodelé par le baron Haussmann.

En les peignant , Raffaëlli retrouve un des thèmes privilégiés du mouvement impression­ niste.

Mais, contrairement à Monet, il ne choisit pas une vue en hauteur.

Il préfère se mettre au niveau des passants.

LE TABLEAU On a souvent reproché à Raffaëlli la séche­ resse de ses tableaux.

Pourtant, c'est une œuvre particulièrement lumineuse qu'il nous offre ici.

Les couleurs sont chatoy antes, les touches légères, typiques de la manière impressionniste.

L 'impression de mouvement est renforcée par le contraste entre le premier plan du tableau, qui est vide, et le tracé de la perspective, animé par d'innombrables personnages qui finissent par se confondre les uns avec les autres à l'extrémité de la ligne de fuite.

Par l' angle cho isi et le format de la toile, Raffa ë lli donne au Pont -Neu f une larg e ur qui ne corr e spond guère à la réalit é !. »