Jean de La Bruyère, Les Caractères (Livres V à X) : résumé, personnages et analyse
Publié le 22/12/2023
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Jean de La Bruyère, Les Caractères (Livres V
à X) : résumé, personnages et analyse
Résumé de Les Caractères de Jean de La
Bruyère
Les Caractères de Jean de La Bruyère est un recueil de 420 remarques et de réflexions qui portent
sur les mœurs de ses comportements.
Présentées sous forme de maximes, ces remarques sont dans
la continuité des réflexions réalisées par Théophraste, un auteur grec que Jean de La Bruyère a
traduit.
Les Caractères se décomposent en 16 livres :
Livre I Des ouvrages de l’esprit
Livre II Du mérite personnel
Livre III Des femmes
Livre IV Du coeur
Livre V De la société et des conversations
Livre VI Des biens de fortune
Livre VII De la ville
Livre VIII De la cour
Livre XIX Des grands
Livre X Du souverain et de la république
Livre XI De l’homme
Livre XII Des jugements
Livre XIII De la mode
Livre XIV De quelques usages
Livre XV De la chaire
Livre XVI Des esprits forts
Dans cette partie, nous nous concentrons essentiellement sur les Livres V à X qui sont au
programme du Bac de Français.
Résumé détaillé
Livre V : De la Société et de la conversation
Dans ce chapitre, La Bruyère examine l’art d’être en société en nous décrivant comment la parole
est utilisée dans les salons de conversation.
Il dépeint plusieurs personnages mal éduqués dont leurs
traits sont antagonistes aux valeurs d’honnêteté et de politesse.
L’auteur nous montre clairement
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que ces hommes, en souhaitant imposer leur vision du monde aux autres, ne s’écoutent pas.
Dans ce chapitre, La Bruyère critique fermement la parole lorsqu’elle est employée pour critiquer ou
pour se moquer.
Selon lui, le bon usage de la parole permet aux hommes d’échanger et de
s’instruire.
Les personnages fictifs que La Bruyère utilisent sont Acis, Arrias, Cléon, Euthyphron, Hermagoras,
Théodecte, Troïle.
À l’instar de Jean de La Fontaine qui utilisait des animaux pour ne pas froisser les
gens de la cour.
Acis est un personnage qui s’exprime avec des “phrases embrouillées” un discours bien trop
pompeux.
Il utilise des grands mots pour ne rien dire.
Pour La Bruyère, le fait qu’un homme se cache
derrière un “pompeux galimatias” stipule qu’il n’a aucun esprit.
Il utilise des mots compliqués pour
faire croire qu’il est intelligent.
Arrias est l’homme qui “a tout lu” et “a tout vu”.
Pour être intéressant et montrer qu’il sait, il est
prêt à mentir.
C’est un personnage qui a besoin de s’imposer pour se montrer intéressant.
Lorsqu’une personne comprend qu’il n’est pas honnête et le pousse dans ses retranchements, il
utilise un argument d’autorité en la qualité de Sethon, ambassadeur de France.
Cléon est un personnage qui “parle peu” ou “peu juste” toutefois, il précise “qu’il dit ce qu’il pense”.
Euthyphron est le genre d’homme qui se permet de juger la condition d’un homme tout en gagnant
plus que lui.
Il précise que le fait d’avoir dix mille livres de rente est quelque chose de bien toutefois
cet homme a cinquante mille livres de revenus et cela ne lui suffit pas vraiment puisqu’il pense
mériter beaucoup plus.
Hermagoras est un personnage qui jouit d’une bonne connaissance des civilisations anciennes.
Toutefois, il n’a que très peu de connaissances sur la vie contemporaine et ne sait rien des “maisons
de France, d’Autriche et de Bavière”.
Théodecte est un homme désobligeant qui n’a aucune civilité.
Cet homme imposant n’a “aucun
discernement des personnes”.
Il abuse du respect qu’on lui doit, qu’on lui donne et on lui passe tout.
Troïle est le genre de personnage dont les autres cherchent l’approbation.
C’est la “parole
d’évangile”.
Tout ce qu’il dit est d’or et les gens considèrent pour vrai tout ce qu’il dit.
Si la
nourriture est mauvaise, c’est qu’elle l’est.
Si un homme est laid, c’est qu’il est vraiment moche.
Les
gens sont soumis à sa parole et nul homme ne peut le contredire puisqu’il a entièrement raison dans
tout ce qu’il dit.
La Bruyère met en garde les personnes dans le sens où ce n’est pas parce que Troïle
loue une personne un jour qu’il ne va pas la désapprouver le lendemain.
Les gens sont soumis à son
bon vouloir.
Livre VI : Des biens de fortune
Dans ce chapitre, La Bruyère montre à quel point l’argent, en plus de déstabiliser l’ordre social, crée
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des inégalités qui ne reposent aucunement sur le mérite.
Sans argent, un homme n’est rien et pour
en avoir, les hommes sont prêts à tout.
À l’instar de l’adage “La fin justifie les moyens”, l’auteur
évoque l’ascension fulgurante d’un domestique nommé Sosie qui obtient le statut de noble grâce à
ses manigances et ses fraudes.
En plus de Sosie, La Bruyère réalise le portrait de nombreux personnages, dont Arfure, Clitiphon,
Chrysippe, Crésus, Ergaste, Périandre.
Arfure est une femme dont la vertu est obscure et qui est dévouée entièrement à elle.
“Son mari est
entré dans le huitième denier”.
Elle souhaite se confesser et tous les hommes d’église se disputent
pour le faire : “le curé l’emporte”.
Clitiphon est un “manieur d’argent”, un “homme d’affaires” qui n’est jamais présent quand on a
besoin de lui.
Tout le jour, il s’enferme dans ses appartements, précisant qu’il ne veut pas être
dérangé.
Que fait-il ? Personne ne le sait.
Toutefois, il est très occupé et il est très difficile de
pouvoir échanger avec lui.
Chrysippe est le premier de sa famille à devenir noble en obtenant deux mille livres de rente.
Toutefois, cet argent ne change pas cet homme qui, bien qu’il soit “assez avancé en âge”, continue
de travailler pour s’enrichir.
Nous pouvons voir ce personnage sous deux aspects différents : soit
c’est un travailleur invétéré soit c’est un homme qui veut toujours plus d’argent.
Crésus est un homme qui a joui d’une immense richesse par le vol et la concussion (“perception
illicite d’argent”, synonyme : escroquerie, Le Robert).
Toutefois, il a tout utilisé de son vivant si bien
qu’au moment où on l’amène au cimetière, il n’a pas les moyens de se faire enterrer.
Ergaste est un personnage qui serait prêt à tout faire payer pour amasser encore plus d’argent.
Le
moraliste précise qu’il pourrait exiger “un droit de tous ceux qui boivent de l’eau de la rivière”.
C’est
le genre d’homme qui aimerait déposséder les hommes de leurs terres pour les faire payer encore
plus.
Périandre est un homme qui jouit d’une grosse fortune qui lui a permis de payer son rang et son
autorité ainsi que de lui donner du crédit.
S’il est seigneur, ce n’est nullement grâce au mérite, mais
tout simplement parce qu’il avait les moyens financiers suffisants pour le payer.
Il est pourtant
jalousé et tout le monde aspire, en secret, sa chute.
Livre VII : De la ville
Dans ce chapitre, La Bruyère compare la ville à une représentation théâtrale dans laquelle tous les
habitants ont un rôle à jouer.
Les apparences jouent un rôle essentiel et les hommes sont
emprisonnés par le regard de l’autre.
Le “regard” est alors un instrument de comparaison, de
malveillance et de moquerie.
La Bruyère vouait un culte pour les civilisations anciennes.
Dans ce chapitre, il le montre clairement
en abordant les mœurs des anciens Romains qui sont pour lui des modèles.
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Dans ce chapitre, La Bruyère dépeint deux personnages : Narcisse et Théramène.
Narcisse est un personnage qui vit une routine ennuyeuse : toilette, messe, travail, lecture,
promenade.
Toutes ses journées se ressemblent et ne laissent aucune place à la fantaisie ou à
l’imprévu.
Il ne s’occupe que de sa petite personne.
Théramène est un homme qui jouit d’une grande richesse.
L’argent qu’il a ne vient pas du mérite
mais simplement parce qu’il en a hérité.
Toutes les mères souhaitent que leurs filles épousent cet
homme, jugeant que c’est un bon parti.
Le moraliste condamne clairement ce type d’homme qui n’a
aucun mérite si ce n’est l’argent qu’il possède.
Livre VIII : De la cour
Labruyère utilise la satire pour s’attaquer fermement à la cour de Louis XIV.
Il nous décrit une
société superficielle où les hommes sont impitoyables.
Imbus d’eux-mêmes, tous les courtisans
souhaitent obtenir les bonnes grâces du roi et pour y arriver, ils sont prêts à se marcher dessus.
Les principaux personnages sont Cimon, Clitandre, Théodote, Théonas, Timante et Straton.
Cimon et Clitandre ont des métiers flous.
Le moraliste prétend que “l’un a du moins les affaires de
terre, et l’autre les maritimes” mais il ne semble pas certain de leurs professions exactes.
Tout ce
qui en ressort, c’est que ce sont deux personnages qui ne cessent de courir à droite et à gauche
simplement pour être vus.
Étant donné qu’approcher le prince donne l’illusion d’un certain pouvoir,
ces deux personnages sont comparés, par le moraliste, à des chevaux d’attelage qui vont et
viennent.
Théodote est un personnage ridicule qui fait des mystères d’un rien.
C’est un courtisan mielleux.
Le
moraliste peint un “visage comique” de ce courtisan qui s’émerveille de la “moindre vétille” pour
avoir de l’importance.
Théonas est un abbé depuis....
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