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Jean Anouilh, Antigone, 1944. Corrigé.

Publié le 16/02/2024

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« Jean Anouilh, Antigone, 1944.

Corrigé. Introduction : Réécriture de la pièce de Sophocle consacrée à Antigone, la fille d’Œdipe.

Etéocle, Polynice, Ismène et Antigone sont les enfants d’Œdipe.

Etéocle et Polynice doivent gouverner à tour de rôle la ville de Thèbes.

Incapables de le faire, ils s’entretuent, et leur oncle, Créon, choisit de faire un exemple pour le peuple en laissant pourrir le cadavre de Polynice devant les remparts de la ville, défendant à quiconque de l’enterrer.

Antigone et Ismène s’affrontent sur la conduite à tenir.

Ismène ignore qu’Antigone s’est levée tôt pour aller recouvrir son frère de terre. Découpage : I. Nostalgie et tendresse d’Antigone et Ismène (l.

1 à 11) II. Le désaccord d’Ismène (l.12 à 21) III. Contradiction et débat entre les deux sœurs (l.

22 à 37) Problématique : I. Nostalgie et tendresse d’Antigone et Ismène (l.

1 à 11) Phrase interrogative : « tu es malade ? » l.1 + champ lexical de l’état physique et du sommeil (« malade » l.1 ; « fatigue » l.2 ; « [pas] dormi l.4 », « [moins] belle » l.5) l’extrait débute sur un dialogue entre Ismène et Antigone où les deux sœurs prennent des nouvelles l’une de l’autre en s’inquiétant de leur état physique respectif, chacune manifestant de la tendresse pour l’autre. Injonction « il faut que tu dormes » l.5 : là aussi, Antigone donne un conseil à Ismène car elle s’inquiète pour elle, cette tournure injonctive ayant valeur de conseil plutôt que d’ordre. Répétition de l’adjectif beau/belle : « cela me rassure ce matin, que tu sois belle » l.7 ; « tes beaux cheveux » l.9, « belles mèches » l.

11 Antigone complimente sa sœur en insistant sur sa grande beauté, ce qui nous montre l’admiration non feinte qu’elle éprouve pour elle. Question rhétorique « tu te souviens ? » l.8 + passage du présent à l’imparfait « quand j’étais petite » l.8 ; « Je te barbouillais de terre », « je te mettais des vers » ce changement de temps et cette anecdote au passé créent un moment de nostalgie où Antigone partage un souvenir d’enfance avec Ismène.

L’anecdote racontée démontre en outre la complicité des deux sœurs ainsi que leurs conflits enfantins, qui révèlent déjà leurs caractères opposés. - [toute la partie] Didascalies : « elle sourit » ; « sourit encore » ; « elle caresse les cheveux d’Ismène » ces didascalies nous prouvent la tendresse qu’Antigone éprouve pour Ismène et lui manifeste par sa gestuelle. Grande douceur de ce début de dialogue qui contraste avec la crise familiale que traversent les deux sœurs (deuil de leurs frères, désaccord entre elles et avec leur oncle). II. Le désaccord d’Ismène (l.11 à 21) Didascalie « soudain » + modalité interrogative « pourquoi me parles-tu d’autre chose ? » l.12 retournement de situation, la question qu’Ismène pose à Antigone prouve aussi que le temps n’est plus à la tendresse fraternelle mais à la confrontation. Didascalie « doucement, sans cesser de lui caresser les cheveux » + négation et points de suspension « je ne parle pas d’autre chose… » ces éléments décrivent une Antigone qui voudrait continuer à choyer sa sœur, sans doute car elle sait que la mort va bientôt les séparer. Elle montre aussi que, parlant de leurs différences dans l’enfance, elle n’évite pas de parler de ce qui les oppose aujourd’hui. Jean Anouilh, Antigone, 1944.

Corrigé. Passé composé + répétition « tu sais, j’ai bien pensé » l.15 et « j’ai bien pensé toute la nuit » l.

17.

Ismène insiste sur le fait que son opinion est le fruit d’une réflexion intense et non pas d’un caprice spontané.

L’usage du passé composé nous montre que son choix est fait, elle ne reviendra plus dessus.

Tout le passage nous montre d’ailleurs que le destin va s’accomplir, il ne peut être modifié. Hyperbole « tu es folle » l.

17 Ismène utilise cette hyperbole pour alarmer sa sœur sur les dangers qu’elle encourt en voulant enterrer son frère Polynice.

En outre, cette phrase fait écho à la question qui ouvre l’extrait « tu es malade ? » qui peut dès lors se comprendre de deux façons différentes, telle une syllepse. Réponses monosyllabiques d’Antigone « oui » l.

16 et 18 + question « pourquoi ? » + didascalie « de sa petite voix ».

l.

20.

Ces éléments dépeignent une Antigone fragile et enfantine, ce qui contraste avec la détermination dont elle fait preuve.

On voit bien que c’est Ismène qui domine cette partie du dialogue, en faisant figure d’autorité, ayant un caractère plus raisonnable qu’Antigone. Conditionnel « il nous ferait mourir » l.

21 Cet usage du conditionnel montre bien que c’est une éventualité inconcevable pour Ismène, elle n’accepte pas l’idée de risquer la mort pour donner une sépulture à leur frère Polynice. III. Contradiction et débat entre les deux sœurs (l.

22-37) « Bien sûr » : nouveau renversement du dialogue.

Malgré sa douceur et sa fragilité apparente, Antigone montre une fois encore.... »

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