??Je commançai mes sermons de l'Avent dans Saint-Jean-en-Grève, le jour
Publié le 17/05/2020
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Je commançai mes sermons de l'Avent dans Saint-Jean-en-Grève,
le jour de la Toussaint, avec le concours naturel à une ville aussi
peu accoutumée que l'était Paris à voir ses archevêques en chaire.
Le grand secret de ceux qui entrent dans les emplois est de saisir
d'abord l'imagination des hommes par une action que quelque
circonstance leur rende particulière.
Comme j'étais obligé de prendre les ordres, je fis une retraite dans
Saint-Lazare, où je donnai à l'extérieur toutes les apparences
ordinaires.
L'occupation de mon intérieur fut une grande et
profonde réflexion sur la manière que je devais prendre pour ma
conduite.
Elle était très difficile.
Je trouvais l'archevêché de Paris
dégradé, à l'égard du monde, par les bassesses de mon oncle, et
désolé, à l'égard de Dieu, par sa négligence et par son incapacité.
Je prévoyais des oppositions infinies à son rétablissement ; et je
n'étais pas si aveuglé, que je ne connusse que la plus grande et la
plus insurmontable était dans moi-même.
Je n'ignorais pas de
quelle nécessité est la règle des m œ urs à un évêque.
Je sentais que
le désordre scandaleux de ceux de mon oncle me l'imposait
encore plus étroite et plus indispensable qu'aux autres ; et je
sentais, en même temps, que je n'en étais pas capable, et que tous
les obstacles et de conscience et de gloire que j'opposerais au
dérèglement ne seraient que des digues for mal assurées.
Je pris,
après six jours de réflexion, le parti de faire le mal par dessein, ce
qui est sans comparaison le plus criminel devant Dieu, mais ce
qui est sans doute le plus sage devant le monde ; et parce qu'en le
faisant ainsi l'on y met toujours des préalables, qui en couvrent
une partie ; et parce que l'on évite, par ce moyen, le plus
dangereux ridicule qui se puisse rencontrer dans notre profession
qui est celui de mêler à contretemps le péché dans la dévotion.
……
Cardinal de Retz
Mémoires.
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