Japon (1991-1992): Effondrement boursier
Publié le 18/09/2020
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Japon (1991-1992): Effondrement boursier
L'année 1991 et le premier semestre de l'année 1992 auront été contrastés et
riches en événements politiques et économiques tant intérieurs qu'extérieurs.
Le
Premier ministre Kaifu Toshiki, après deux ans de mandat, a cédé la place à un
chef de faction, Miyazawa Kiichi, ancien ministre des Finances.
Élu le 27
octobre 1991 par le Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir), il a bénéficié de
l'appui de trois "poids lourds" du parti: Kanemaru Shin, Ozawa Ichiro et
Takeshita Noboru, ancien Premier ministre.
Le grand perdant de cette élection
aura été Mitsuzuka Hiroshi, contesté au sein de sa propre faction.
Au plan
économique, les résultats sont restés très positifs et le PLD en a bénéficié
politiquement, mais la Bourse (le Kabuto-cho) a connu une chute vertigineuse.
Le record du "Izanagi boom", pendant lequel avaient été enregistrés
cinquante-sept mois de croissance économique en 1965, après les jeux Olympiques
de Tokyo, a été battu.
En décembre 1991 le Japon a connu son soixante et unième
mois de croissance consécutif.
Cette période appelée le "Heisei boom" (du nom de
l'ère actuelle, celle de Heisei - 1991 correspondant à l'an 3) symbolise la
vigueur économique et industrielle du Japon, et contraste avec les problèmes
qu'ont rencontrés les autres États membres du G7 (Groupe des sept pays les plus
industrialisés), à l'exception de l'Allemagne: chômage élevé, déséquilibre des
échanges commerciaux avec le Japon, taux de croissance du PNB faible ou négatif
(- 0,7% aux États-Unis).
En 1991, la croissance au Japon a été de 4,5% (3,5%
seulement pour l'année fiscale, finissant en mars).
Les excédents commerciaux
avec les principaux partenaires que sont les États-Unis et la Communauté
européenne ont recommencé à augmenter dès les premiers mois de 1991, alors
qu'ils avaient diminué en 1988-1990.
Le Kabuto-cho en émoi
La crise du Golfe (1990-1991) n'a pas vu fléchir la croissance pour le "banquier
Japon".
En effet, s'appuyant sur sa neutralité constitutionnelle, le pays a payé
pour l'effort de guerre (13 milliards de dollars), mais n'a pas pris part aux
combats.
A cette somme se sont ajoutés 4 milliards de dollars versés aux pays du
Golfe ayant souffert de la guerre.
Les critiques ont été vives tant à
l'extérieur du pays qu'à l'intérieur, et les débats furent animés: faut-il
réviser l'article 9 de la Constitution et autoriser l'armée d'autodéfense à
prendre part à un certain nombre d'actions en dehors des frontières, comme
celle, par exemple, des "casques bleus" des Nations unies?
Après plus de cent heures de délibération et en jouant sur l'interprétation de
l'article 9 qui, selon les conservateurs, est resté intact, un projet de loi a
été présenté au Sénat début juin 1992.
Il distingue les "forces de maintien de
la paix" de l'"organisation du maintien de la paix".
Les conservateurs avec
l'aide des partis bouddhiste et social-démocrate ont finalement fait passer la
loi dite PKO (opérations de maintien de la paix) au Sénat (9 juin 1992) et au
Parlement (nuit du 15 au 16 juin) malgré l'opposition farouche des socialistes
et des communistes.
Des manifestations, tant au Japon que dans différents pays
asiatiques, ont marqué le passage de cette loi qui se veut "humanitaire".
A
l'automne 1992, plus de 500 soldats japonais devaient donc aller au Cambodge et.
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