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Jakob Boehme (ou Böhme) (1575-1624)

Publié le 22/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Jakob Boehme (ou Böhme)1575-1624Il est traditionnellement considéré comme le grand représentant du courant mystique qui commence en Allemagne avec Maître Eckhart, vers la fin du XIIIe siècle. Ce document contient 473 mots soit 1 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.


BÖHME ou Behmen Jakob. Mystique allemand. Né en 1575 à Alt-Seidenberg (Silésie, Allemagne), mort le 17 novembre 1624 à GÖriitz. Fils de paysans aisés, il fut élevé dans la rigueur de la religion luthérienne. Il fréquenta quelque temps l’école de Seidenberg, puis fut mis en apprentissage, à quatorze ans, chez un cordonnier de la ville. Blessé, semble-t-il, dans sa précoce sensibilité religieuse par la rudesse de ce milieu, il entreprit des voyages à travers l’Allemagne, lisant Paracelse et maints ouvrages de mystique, d’alchimie, d’astrologie, étudiant la Bible avec toute l’indépendance de son jugement. En 1594, il s’établit à Görlitz où, devenu maître cordonnier en 1599, il épousa la fille d’un boucher. En 1600, l’aspect d’un plat d’étain brillant d’un reflet du soleil le fit tomber en extase, et lui parut un fragment de la divine lumière dont il se sentait brûler. Il continua toutefois à mener la vie tranquille et ignorée d’un artisan, dans la maison qu’il avait achetée de ses épargnes, et où grandissaient ses quatre enfants. Personne, a Görlitz, devant cet homme appliqué à rajuster des semelles et à pousser l’alène, ne se douta qu’il avait l’esprit occupé de la pensée de Dieu et des fins dernières, jusqu’au moment où parut, en 1612, copié à la main et répandu par des amis, Aurore naissante ou la Racine de la philosophie, expression encore fragmentaire de ce tourment spéculatif. Mais les autorités ecclésiastiques luthériennes du temps virent en Böhme un dangereux hérétique. Emprisonné, il fut remis en liberté, mais avec l’interdiction d’écrire par la suite. Pendant cinq ans, il borna à la méditation le développement de ses théories, puis il reprit la plume pour composer, sans les faire connaître cependant, une vingtaine de traités qui se succédèrent à peu d’années de distance jusqu’à sa mort. Parmi les principaux, rappelons : Psychologie vera (1620); Six points théosophiques [1620]; Six points mystiques [1620]; De la signature des choses [ 1622]; Mysterium magnum; Clés [ 1624]. En 1624 seulement, Böhme se décida à publier La Voie vers le Christ, s’attirant de nouveau les persécutions de l’autorité religieuse qui le contraignit à quitter la ville. A Dresde, où il se réfugia, il trouva un milieu plus bienveillant, mais, étant tombé malade, il fut ramené à Görlitz où il mourut au cours de la même année. Le pasteur de sa paroisse refusa de présider à ses funérailles, qui furent célébrées par un diacre. Brisant l’harmonieuse conception néo-platonicienne qui avait donné à la vision chrétienne du monde sa profonde unité, Böhme introduit dans ses idées le jeu de grandes forces antithétiques cherchant à s’équilibrer. Partant de l’essence divine, qui est le « rien », l’« abîme » — en ce sens qu’elle reste au-delà de toute détermination — il procède ainsi, par vastes antithèses, jusqu’à la nature sensible, décrite en symboles paracelsiens. Le dualisme, et la volonté de conciliation de la théorie de Böhme, le firent considérer comme un précurseur par les philosophes de l’idéalisme germanique (Hegel, Schelling), tandis qu’Angélus Silésius, le piétisme, et, en France, Louis-Claude de Saint-Martin (qui fut son traducteur) s’inspirèrent de sa mystique. Il fut appelé par les Allemands le « philosophas teutonicus ».

♦ « Dans l'eau vit le poisson, sur la terre la plante / Et l’oiseau dans l’air, le soleil au firmament; / Le feu maintient en vie la noire salamandre / Mais pour Böhme l’élément vital est le cœur divin. » Angélus Silésius. ♦ « [On peut] voir dans la pensée de Boehme un des éléments constitutifs du grand mouvement de la philosophie postkantienne, ainsi que reconnaître l’influence de Boehme non seulement sur Schelling et les romantiques, mais encore sur Hegel et Fichte. » A. Koyré. ♦ «Jacob Böhme doit être reconnu comme l’un des plus grands gnostiques chrétiens. » Nicolas Berdiaev.

« Jakob Boehme (ou Böhme) 1575-1624 Il est traditionnellement considéré comme le grand représentant du courant mystique qui commence en Allemagne avec Maître Eckhart, vers la fin du XIIIe siècle.

Il passa toute sa vie à Görlitz, en Lusace, où il naquit, s'établit maître cordonnier et mourut.

De ses écrits (dont les principaux sont l' Aurora de 1612 et la Christosophia de 1624) se dégage une doctrine difficile à caractériser, où l'on retrouve tout à la fois la théologie de Jean Eckhart, l'influence de la Bible et du luthéranisme, mais aussi celle, non moins importante, des alchimistes et de Paracelse. Une des idées maîtresses de Boehme demeure toutefois l'insuffisance de la thèse luthérienne du salut par intervention de la Grâce seule ; le salut présuppose pour Boehme une régénération intérieure de l'homme que peut seule procurer une méditation approfondie sur Dieu et sur la création.

Il est naturel dans ces conditions, que l'on aboutisse à une véritable théosophie, d'ailleurs plus proche du mythe que de la réflexion philosophique.

Jacob Boehme, qui croit fermement que l'illumination divine vient habiter l'âme de l'homme désireux de comprendre la volonté de Dieu, trouve son point de départ dans une théologie négative proche de celle de Maître Eckhart : au début est Dieu, mais il échappe à toute qualification, il n'a ni nature, ni penchant, ni nom : au regard de la créature il semble un néant.

Des lors, le problème de Boehme est d'expliquer comment cet “ Abîme infini ” a pu se manifester et devenir ce Dieu concret, personnel, qui a créé le monde.

Boehme voit Dieu comme une violence d'être absolue qui jaillit de “ l' Ungrund ” originel ; “ le oui suppose le non ”, répétera-t-il inlassablement.

De cette volonté d'être, Boehme déduit symboliquement La Trinité (la volonté, le c œ ur et l'entendement divins), et la Nature (trinité infinie, Dieu veut se percevoir dans sa parfaite unité et y parvient en produisant la Nature).

Puis, se fondant sur Paracelse, Boehme décrit les sept propriétés fondamentales qui constituent la Nature visible dans sa richesse infinie.

Dans le Cosmos ainsi réalisé une double création a eu lieu : d'abord le monde parfait des Esprits détruit après la révolte de Lucifer, puis le monde actuel où règne l'homme.

Perverti par Lucifer, l'homme s'est abaissé au rang de la bête, et seule une vie réglée sur l'exemple du Christ peut lui assurer le salut.

C'est qu'en l'homme coexistent deux âmes : une âme sensitive périssable et impure, et une âme intellectuelle immortelle : cette âme peut retrouver en elle l'image divine, purifier l'âme sensitive et remonter vers Dieu.

Une puissance inconnaissable, essentiellement volonté d'être, et d'où découle la création ; la croyance à la chute et la confiance dans l'Illumination complétée par la méditation pour ramena la créature vers Dieu : tels sont les principaux thèmes de cette œ uvre obscure, mais dont l'influence souterraine s'exercera longtemps, jusqu'à Hegel et Schopenhauer.. »

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