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Jacques Coeur

Publié le 16/05/2020

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« Jacques Coeur Jacques Coeur, "homme d'État" ? Une telle qualification ne suscite aucun doute à qui considère de loin les mérites dumarchand berrichon parvenu conseiller du roi Charles VII : une monnaie saine, le "gros de Jacques Coeur" (1447), lefinancement de la libération du territoire (1450-1453), des missions à Gênes, à Rome, à Barcelone, l'intelligence desaffaires, tout cela résumé par le titre d'Argentier du Roi, anachroniquement interprété en celui de ministre desFinances.

Les contemporains de Jacques Coeur ont fondé sa réputation d'homme d'État : des prélats, Jean Jouveneldes Ursins, Thomas Basin, le chroniqueur bourguignon Jean Chastellain.

Sa disgrâce, partagée avec un Semblançayet un Fouquet, a pris dans l'histoire les dimensions d'une chute depuis le faîte du pouvoir jusqu'à la détresse,auréolée, dans le cas de Jacques Coeur, par une évasion romanesque et une disparition héroïque dans le mystère del'Orient.

L'histoire, à l'époque romantique, ne pouvait pas refuser son attention à l'échec d'une victime de l'intrigueet de l'arbitraire.

Michelet trouve le personnage "équivoque", mais le loue d'avoir "inventé en finances une choseinouïe : la justice".

Depuis, les historiens ont peu ajouté au dossier.

Personnage énigmatique, Jacques Coeur fut-ilun homme d'État ? Au sens strict, qualifier Jacques Coeur d'homme d'État serait, dans la langue du XVe siècle, "parler bien au large".Conseiller du roi, il ne détint pas la responsabilité du pouvoir.

Il serait hasardeux de lui attribuer, sinon des idéespolitiques d'envergure, du moins une doctrine et un plan.

Chez Jacques Coeur, tout fut empirique.

Autodidacte, cefils de famille marchande honorable, mais de niveau social moyen, apprit tout de la vie et de son expérience propre.Georges Chastellain n'exagère probablement pas en disant que Jacques Coeur fut "sans lettres", et on n'a jamaisprouvé qu'il fût "clerc".

Dans les "écoles", il n'aurait recueilli d'autre enseignement politique que l'exemplecontradictoire des palinodies cabochiennes et des compromissions étrangères de certains universitaires, désavouéspar d'autres, notamment Gerson.

Les premières expériences politiques de Jacques Coeur furent des leçons àrebours, mais l'homme sut en tirer des enseignements.

Un procès d'un genre fréquent pour fraude dans la frappe desmonnaies à Bourges, lui révéla les ressorts du problème et les tours du métier.

Les intrigues de la cour lui apprirent,grâce à Pierre de Brézé, à connaître les approches du pouvoir, les moyens d'acquérir la confiance du prince, deprogresser dans sa faveur et aussi à en connaître les embûches.

Dans l'intervalle, un voyage en Orient, jusqu'àDamas (1432), lui en avait appris davantage.

Le reste vint au fil de l'expérience et dans l'exercice desresponsabilités. D'autre part, Jacques Coeur ne devait guère lire.

Eut-il jamais une bibliothèque ? En fait de livres, comme beaucoup,il semble n'avoir eu d'intérêt que pour l'acquisition de rares volumes enluminés, dont la collection manifestait àl'opinion que le bon goût s'alliait à la fortune.

Ce que nous en connaissons ne concerne pas la politique, maisconsiste en romans ou en livres d'heures. Quoi qu'il en fût, un marchand sans esprit de système, avisé du secret des affaires, ne livre ni intentions, ni projets,surtout au plan politique.

Jacques Coeur semble avoir peu parlé.

Faudrait-il rappeler une de ses devises : "A boucheclose n'entre mouche" ? Le peu que nous savons de sa pensée vient de ses réponses à ses juges.

S'il parla peu,Jacques Coeur dut écrire encore moins.

Les doigts d'une main suffisent presque à dénombrer les restes d'unecorrespondance généralement brève et consacrée à ses propres affaires ; mais il est possible d'y noter desobservations où la suffisance le dispute au sens des affaires : "Je scay bien que la conqueste du Saint Graal ne sepeut faire sans moy" (1446). Paradoxalement, la plus célèbre des fonctions de Jacques Coeur celle d'Argentier ne comportait pas d'attributionsdirectement politiques.

Le titulaire de cet office, dépensier de la cour et garde des joyaux, n'occupa à la cour,avant et après Jacques Coeur, qu'un rang secondaire.

L'usage lui permit de passer du rôle banal de fournisseur àcelui de créancier de l'élite de la société et du personnel politique et administratif.

Or, au fur et à mesure de sonascension dans l'État, Jacques Coeur laissa à ses associés et commis, surtout Guillaume de Varye, la gestion del'Argenterie.

Elle lui avait servi pour s'élever à d'autres positions.

Car Jacques Coeur demeure un marchand dont lesactivités politiques étaient au service des préoccupations commerciales.

L'assimilation qu'il fit, comme plus tardFouquet, entre ses intérêts personnels et ceux de l'État pose un problème : en quoi la poursuite du succès l'a-t-elleamené à agir en homme d'État ? Car Jacques Coeur ne fut pas un Colbert ; mais, en quelque façon, il le préfigura. Le progrès décisif de Jacques Coeur fut son accès parmi la dizaine des membres du Conseil du roi ; il commença à ensouscrire les actes en 1443.

A ce titre, le rôle de Jacques Coeur comme homme d'État se développa jusqu'à sachute (31 juillet 1451) sur les plans diplomatique, financier et économique.

Mais tout est lié.

Sur ces trois plans, lemérite de Jacques Coeur ne fut pas tant l'accomplissement d'oeuvres exceptionnelles que l'intelligence desproblèmes de son temps et quelques innovations d'avenir. On ne saurait dire à quel point Jacques Coeur partagea le sens de l'État avec des officiers du roi, comme leprocureur Jean.

Dauvet, appelé peu après à procéder au séquestre et à la liquidation des biens de l'Argentier.

Onpourrait en douter quand on voit le roi d'Aragon, Alphonse le Magnanime, remercier Jacques Coeur d'informations surles projets du roi transmises indiscrètement peut-être.

Néanmoins, en Aragon, à Gênes, au Saint-Siège et au Caire,Jacques Coeur se fit diplomate ; ses missions sont célèbres, surtout celle de juillet 1448 à Rome, suivie denégociations pour l'abdication de l'antipape Félix VIII, ex-duc Amédée VIII de Savoie ; l'Argentier aurait subordonnéà l'abdication de l'antipape l'octroi d'un subside à son fils et successeur en Savoie.

La liquidation de cerebondissement du Schisme lui serait-elle donc partiellement due ?. »

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