Jacopo Tatti, dit Sansovino1486-1570Sculpteur et architecte né à Florence, où il fut le disciple et le fils adoptif d'Andrea Sansovinodont il prit le nom, se rendit fréquemment à Rome où il subit l'influence de Raphaël, Peruzziet Miche-Ange.

« Jacopo Tatti, dit Sansovino 1486-1570 Sculpteur et architecte né à Florence, où il fut le disciple et le fils adoptif d'Andrea Sansovino dont il prit le nom, se rendit fréquemment à Rome où il subit l'influence de Raphaël, Peruzzi et Miche-Ange.

Il y entreprit la reconstruction de l' église San Marcello (1519) Où il éleva le monument du Cardinal Michiel et de l'évêque Orso , et fournit des projets pour la réfection de Saint Giovanni dei Fiorentini et pour la façade de San Lorenzo à Florence.

Après le sac de Rome, il se réfugia à Venise, où il succéda en 1529 à B.

Bon comme “ chef des procurateurs de Saint-Marc ”, et où il acquit bientôt une situation comparable à celle du Titien.

Après avoir défini au palais Corner , sur le Grand Canal, le prototype du palais vénitien moderne, adaptation libre du modèle romain (1532, rez-de-chaussée en bossages, à portique de trois travées ; deux étages de baies sous arc à balustrades séparées par colonnes jumelées, mezzanine sous corniche), commencé l' église San Francesco della Vigna (1534, projet initial prévoyant trois nefs et une coupole, remanié à la suite de longues discussions qui se déroulèrent au sein du milieu humaniste vénitien), et achevé celle de San Salvatore , il entreprit l'aménagement de la place Saint-Marc.

Si la Logetta du Campanile (1537-1540) relève encore de l'académisme florentin, la Libreria (1537-1554, terminée par Scamozzi en 1582) introduit les éléments d'une architecture nouvelle, proprement “ classique ” : le mur disparaît au profit de la superposition d'un portique d'ordre dorique à arcs et colonnes détachés et d'une loggia à ordre ionique dont les arcs, sous lesquels s'ouvrent les baies vitrées, reposent sur des colonnettes détachées du pilastre auquel est adossée la colonne, suivant un schéma esquissé par Bramante, repris par Jules Romain et qui, systématisé par Serlio et Palladio, deviendra l'arcade “ palladienne ”.

Les deux ordres sont séparés par une frise et un entablement et surmontés d'un énorme entablement à guirlandes, corniche, balustrade et statues.

Ses autres travaux sont d'esprit plus conventionnel : la Zecca (ou Monnaie , 1537-1545, sur portique en bossages, étage à ordre de colonnes annelées, deuxième étage élevé postérieurement), la madone de l'Arsenal (1543), le palais Dolfin, les fabbriche nuove de Rialto (1552-1555, longue façade à deux étages de fenêtres sous frontons séparées par pilastres, sur portique en bossage, se développant le long du Grand Canal).

Citons encore la villa Garzoni (près de Padoue, c.

1555, prototype de la villa seigneuriale, destinée à fêtes, etc., cour à portique et étage couronné de statues) et ses travaux à la cathédrale de Padoue , à celle de Vicence et au palais Communal de Brescia .

Doué d'une faculté d'adaptation qui peut être comparée à celle d'un Bramante, et d'un esprit éclectique, il sut conférer aux éléments décoratifs une valeur monumentale, préludant ainsi au renouvellement du langage architectural, et au développement de l'art classique.. »