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INTELLIGENCE

Publié le 06/12/2021

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INTELLIGENCE___________________________________

Dire d'une personne qu'elle est intelligente, c'est la situer sur une échelle de valeurs, lui accorder une supériorité, et marquer sa

distance avec la e bête «. La difficulté commence lorsqu'on demande en quoi consiste cette intelligence, à quoi on la peut reconnaître, s'il en existe différentes formes, si les animaux en sont totalement dépourvus ; puisqu'on distingue volontiers l'intelligence du savoir appris, il devient aussi important de préciser si elle est un compor­tement ou une faculté indépendants de ce savoir, voire quelque chose d'inné. La psychologie s'est attachée depuis longtemps à classer les différentes formes d'intelligence, à la mesurer ; la tâche de la philo­sophie peut sembler de critiquer par-delà ces classifications et ces mesures les positions de valeurs subreptices et fallacieuses qu'elles cachent souvent.

1. Classification traditionnelle

Traditionnellement, on rapporte l'intelligence à certains comportements ; en ordonnant ceux-ci, on peut envisager une classification des diverses formes d'intelligence :

1 — L'intelligence pratique animale caractérisée par la possi­bilité d'inventer une conduite adaptée à une certaine situation du monde sensible. Il s'agit d'inventer et de combiner des gestes. Ceci suppose l'utilisation d'expériences passées, l'adaptibilité, la compréhension immédiate d'une relation de moyen à fin. Cette faculté a été lontemps niée à l'animal (Descartes en faisait une machine automatique), mais elle se trouve reconnue par lès zoopsychologues depuis W. KOhler (L'Intelligence des singes supérieurs, 1917).

2 — L'intelligence pratique humaine : L'homme est capable d'improviser des conduites organisées pour s'adapter à son milieu, mais il est en outre capable de transformer son milieu. La fabrication de l'outil et l'apparition du monde des objets techniques est une matérialisation de cette capacité. Pour Bergson, avant d'être homo sapiens, l'homme est homo faber, ouvrier créateur ; mais le geste de l'homo faber témoigne déjà par l'anticipation de sa trajectoire, d'une repré­sentation mentale abstraite (cf. Leroi-Gourhan, Le Geste et la parole, 1964).

3 — L'intelligence spéculative ou conceptuelle définie comme faculté de former des concepts, c'est-a-dire des idées géné­rales et abstraites et d'operer sur ces concepts en les associant ou dissociant en jugements.

Ce type de classification a le grave défaut d'être abstraite, et de ne proposer que des critères généraux ; il laisse place à des interrogations sur les limites précises de chaque classe, et sur la nature des processus psychiques (ou physiologiques) mis en cause.


2.     La méthode des tests

Le modèle des sciences physiques a apporté l'idée que toute étude scientifique des fonctions psychiques devait être l'approche expérimentale du comportement observable. Ceci a conduit les psychologues de la fin du XIXe siècle à mettre au point la methode des tests (cf. J. Mac Keen Catell, Mental tests and Measurements, 1890). Le Français Binet (1857-1911) publie en 1904 L'Étude expérimentale de l'intelligence et met au point en 1905 avec Th. Simon le test Binet-Simon, diffusé sous l'appellation d'Échelle métrique de l'intelligence; Un test destiné à mesurer l'e intelligence « est une série d'épreuves (exercices à résoudre en un temps déterminé) qui donne lieu à un résultat chiffré ; en combinant les résultats de plusieurs séries, on obtient un chiffre global. Pour passer de là à une échelle, il faut étalonner le test sur une population donnée : l'échelle n'est donc qu'un moyen de comparer les caractéristiques individuelles à celle d'une population. Cette méthode pose nécessairement divers problèmes : en général, une échelle métrique a un but technique de sélection (utilisation du Binet-Simon dans les écoles, les entreprises), sur quoi fonder une telle sélection ? En quoi l'échantillon qui a servi à l'étalonnage est-il repré­sentatif ? L'échelle de Binet-Simon a subi plusieurs rema­niements, et aujourd'hui on utilise l'échelle de Wechsler pour mesurer le quotient intellectuel ; que signifie le quotient intellectuel (1) ? Si l'on prétend que le test mesure l'intel­ligence, comme celle-ci ne correspond qu'à un concept vague, on doit soit poser que ce qu'on appelle intelligence, c'est simplement ce que mesure le test (Binet), soit donner une définition en accord avec le test. Dans les deux cas, on pose une norme, une valeur. Quand on remarque que les résultats au test varient en fonction de la race, de la civili­sation ou de la catégorie sociale à laquelle appartient l'indi­vidu testé, doit-on en conclure que le degré d'intelligence varie selon ces facteurs ou que ce que mesure le test, ce n'est pas l'intelligence en général, mais l'écart par rapport aux caractéristiques d'une catégorie raciale, culturelle et sociale donnée ? Si on choisit la seconde hypothèse, il faut alors admettre que l'utilisation pratique des tests conduit à la ségrégation. On remarquera enfin que le contenu des épreuves choisies pour le test n'est pas indifférent ; non seulement certains tests (ex.: ceux qui portent sur le vocabu­laire) avantagent les individus les plus cultivés, mais encore sélectionnent certains traits du comportement (ex. : la facilité à manipuler des concepts abstraits) ; il y a là encore position d'une norme, qui montre bien en quoi la méthode des tests ne peut exclure la discussion concernant la nature de l'intelligence (2).

1.Cf. Michel Tort, Le Quotient intellectuel, 1974.

 

2.Voir Piaget.

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