Intégrer les marges au sein des métropoles françaises
Publié le 29/08/2021
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Sujet :
Intégrer les marges au sein des métropoles françaises
Consigne :
Votre devoir intégrera au moins une production graphique de votre choix.
Introduction :
A l’automne 2018, le début de la crise dite des gilets jaunes est souvent interprété, sur
les plateaux de télévision, comme la confirmation de la thèse prémonitoire défendue par le
géographe Christophe Guilluy dans La France périphérique en 2014.
Ce dernier cherche en
effet à mettre en évidence l’écart que la mondialisation creuserait sans cesse entre une France
des métropoles, riche, dynamique, connectée, et une France « périphérique » qui regrouperait
les « perdants » de la mondialisation, en particulier les petites et moyennes villes, les espaces
ruraux et, en partie, périurbains, pénalisés, méprisés, voire oubliés.
Les géographes savent
pourtant que les métropoles sont loin d’être ces îlots de richesse uniformes ; les travaux de
Saskia Sassen, dès les années 1990, avaient mis en évidence la fragmentation de villes
globales apparemment puissantes mais marquées en leur sein par des inégalités extrêmes et
par la juxtaposition, parfois violente, de centres et de marges.
La notion de marge fait l’objet de multiples travaux en géographie depuis les années
2010.
Pour ses promoteurs, tels Samuel Depraz ou Olivier Milhaud, elle permet de dépasser
les limites de la notion de « périphérie », si chère à Alain Reynaud, qui tend à n’être envisagée
et étudiée que dans sa relation avec un ou des centre(s).
Si la notion de « marge » reste
débattue et donc flottante, elle renvoie, en géographie, à des espaces, à différentes échelles,
qui, pour de multiples facteurs (pas uniquement socio-économiques), semblent à l’écart, à
distance du système territorial dans lequel ils se trouvent ; Olivier Milhaud y voient des
espaces « excentrés et excentriques » qui, certes, ont des liens originaux avec le(s) centres,
mais qui ont aussi leurs propres logiques et méritent d’être étudiés pour eux-mêmes.
La marge n’est pas un type d’espace en soi : elle peut se manifester à tout moment, dans tout
type d’espace.
Contrairement à une idée reçue, les marges sont donc également présentes, et
même très présentes, au cœur des villes les plus puissantes que sont les métropoles.
La
métropole est une grande ville qui se définit d’abord par ses fonctions et son rayonnement ;
elle concentre en son sein des activités de commandement qui lui assurent une influence à
l’échelle régionale, nationale, européenne voire mondiale dans le cas de Paris.
Si l’INSEE
identifie, à partir de critères démographiques et socio-économiques (la part des Cadres des
Fonctions Métropolitaines), douze aires métropolitaines sur le territoire français – aucune ne
se situant dans les territoires d’outre-mer, que nous proposons d’écarter de cette étude –
d’autres classifications sont bien entendu possibles et bien d’autres villes (Le Havre, Dijon,
Toulon) cherchent aussi à « faire métropole ».
Ces grandes villes sont aujourd’hui favorisées
par un processus de métropolisation qui accélère la concentration des richesses et des hommes
dans quelques pôles urbains, ce qui conduit paradoxalement à un étalement et à une
fragmentation des aires urbaines concernées.
Il convient en effet de rappeler que la métropole
ne se réduit pas à une commune mais qu’elle comporte une (voire plusieurs) ville-centre, de
multiples communes de banlieue et une couronne périurbaine.
Si la métropolisation renforce
sans cesse la centralité des métropoles, elle recompose également les marges au sein de celles-
ci.
Les acteurs qui s’efforcent de piloter les territoires métropolitains tendent à associer la
bonne gouvernance à la nécessité d’agir, de manière volontaire, pour lutter contre la
marginalisation et pour intégrer les marges.
L’intégration est une action volontaire perçue, en
particulier au sein de la République française, comme positive et nécessaire pour « faire
société » ; intégrer, c’est incorporer un élément dans un autre, cette action impliquant une
transformation réciproque des deux éléments au service d’une certaine unité ; elle doit donc
réduire l’écart et favoriser une cohésion entre « la marge » et le reste de la métropole.
Les.
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