Honoré DAUMIER:LES AMATEURS.

« Honoré DAUMIER LES AMATEURS «Il a une mémoire merveilleuse et quasi divine qui lui tient lieu de modèle écrivait Baudelaire, qui fut l'ami de Daumier.

Toutes ses ' .

figures sont bien d'aplomb, toujours dans un mouvement vrai.» Voici, réalisée dans des tons que Daumier affectionnait, des bruns, des roux, des verts, une toile montrant des peintres vus par un peintre ...

A l'hôtel Drouot, des amateurs se penchent sur une toile de Raffet, éclairés par une lumière fauve à la Rembrandt.

LE CONTEXTE C'est en marge des Salons que Daumier a effectué sa carrière de peintre, que ses contemporains n'ont jamais reconnue à sa juste valeur.

Même aujourd'hui, sa production picturale est mal connue.

Certes, il n'a pas facilité la tâche aux historiens d'art: non seu­ lement il ne datait pas ses tableaux et n'expo­ sait pas, mais, de plus, comme il souhaitait travailler vite, il préparait mal ses toiles et abusait du bitume, qui à la longue noircit et pose de réels problèmes de conservation.

L'HOMME La peinture fut pourtant pour Daumier une passion, à laquelle il aurait aimé tout sacri­ fier.

Mais il fallait vivre et, pour cela, produire des dizaines de caricatures et essayer de les faire paraître dans les journaux.

Car la vie de Daumier fut une lutte incessante contre la pau­ vreté et contre les créanciers.

Il vivait dans des conditions très difficiles, décrites par son ami Théodore de Banville dans ses Souve­ nirs: «Impossible de se figurer un endroit moins luxueux, plus sévèrement nu.

Sur les murs peints à l'huile en gris clair d'un ~on très doux, il n'y avait absolument nen d'accroché, si ce n'est une litho non enca­ drée représentant les Parias de Préau.

Un poêle noir, carré, en tôle vernie, quelques LA COTE Beaucoup d'œuvres passent en vente publique.

Certaines atteignent.

des sommes impressionnantes, comme une aquarelle de 1860 qui a trouvé preneur pour plus de 3 millions de francs français (550000 dollars) à New York en 1994.

Honoré DAUMIER (1808-1879) • Les Amateurs, ou Amateurs de peinture • Huile sur toile 23,5 cm x 31 cm • Signé en bas, à gauche, « h.

Daumier» • Peint entre 1860 et 1863 • Localisation : Rotterdam, musée Boymans Van Beuninger • Expositions: Paris, 1878, 1888, 1900, 1901, 1934, 1952; Rotterdam, 1939-1940, 1949,1961 sièges, à terre contre le mur des cartons gon­ flés débordants de dessins et qui ne pou­ vaient plus se fermer ...

» LE CONTEXfE En 1865, Dau~ier quitta Paris et loua une petite maison a Valmondois.

Ma1s, vers 1872, sa vue commença à baisser, rendant son travail difficile.

Il fut sauvé de l'expulsion par Corot, qui, le jour de sa fête, lui écrivit ces lignes: «Mon cher camarade, j'avais à Valmondois, près de L'Isle-Adam, une mai­ sonnette dont je ne sais que faire.

Il m'est venu l'idée de te l'offrir et, comme j'ai trouvé l'idée bonne, je suis allé la faire enregistrer chez le notaire.

Ce n'est pas pour toi que j'ai fait ça.

C'est pour ennuyer ton propriétaire.

A toi.

Corot.» Daumier, photographié en 1804.

En tant que peintre, le grand caricaturiste s'inscrit dans le courant réaliste, mais d'aucuns le considèrent comme un précurseur de l'expressionnisme.. »