Honoré DAUMIER:CRISPIN ET SCAPIN.

« Honoré DAUMIER On pense à Toulouse-Lautrec, amoureux du théâtre lui aussi, en regardant ces personnages saisis à mi-corps, brossés dans l'éclairage artificiel de la scène par un artiste hors du commun ...

On connaît Daumier caricaturiste des hommes politiques, des travers bourgeois, mois connaît-on le Daumier amoureux du théâtre , qui a consacré des centaines de dessins et de lithographie s à un art qui l'inspi rait ou plus haut point? LE CONTEXTE Cette toile, représentant des personnages de la comédie, évoque l'amour de Daumier pour le théâtre.

Il avait attrapé le virus lorsque, tout enfant, il accompagnait son père, fou des planches lui aussi, aux répétitions.

Plus tord, il se lia d'amitié avec de nombreux acteurs, et l'un de ses meilleurs omis, l'acteur-peintre jean­ Pierre Bernard, qui avait pris comme nom de scène Bernard-Léon, fut témoin à son mariage C'est le même Bernard-Léon qui acheta le théâtre de la Gaîté en 1835, ce qui causa sa ruine cor l'établissement fut détruit dons un incendie.

Daumier eut également l'occasion de rencontrer le révolutionnaire Bocage, très célèbre comédien de l'époque, qui n'hésitait pas à se moquer du roi-citoyen sur les scènes des théâtres de boulevard.

Enfin, le peintre­ caricaturiste était aussi très attiré par le théâtre de rue, les saltimbanques et les fêtes foraines, dont il a laissé de nombreux témoignages.

Le trait hyperréaliste de Daumier annonce l'art de Tou lou se­ Lautrec (Scène de comédie).

Hon oré DAUMIER 1808-1879 • Crispin et Scapin, dit aussi Scapin et S ylvestre • Hu ile sur toile 60,5 cm x 82 cm • Non signé? • Pei nt vers 1858-1860 • Loc alisation: Paris, mus ée d'Orsay • Expo sition : Paris, 1878 Molière a toujours inspiré Daumier, qui a des­ siné des sujets extraits de ses comédies.

Il s'agit sons doute ici d'une scène des Fourbe­ ries de Scapin.

L'HOMME C'est parce qu'il devait gagner sa vie que Daumier est resté caricaturiste, alors qu'il aurait pu, ou-delà des toiles qu'ri a laissées, accomplir un grand œuvre pictural.

Balzac ne disait-il pas de lui qu'il «avait du Michel­ Ange sous la peau»? On évolue pourtant à deux cents peintures et à trois cents dessins, sons compter les ébauches, un œuvre qui resto complètement inconnu de son vivant.

Pas pour tout le monde, cor des marchands mol­ honnêtes, pressentant le prix qu'ils pourraient tirer de ses toiles, les arrachèrent à sa veuve pour une somme dérisoire ...

L'HISTOIRE Cette toile a appartenu ou peintre Charles Daubigny, qui était un ami de Daumier, puis ou peintre Henri Rouort.

Lors de la vente de la collection de ce dernier, en 191 2, elle a été achetée par la Société des omis du Louvre avec le concours des enfants d'Henri Rouort.

Elle figure aujourd'hui dons les collections du musée d'Orsay.

LA COTE Les toile s de Daumier se négocient entre 1 et 3 mi 11ion s de francs français (180000 à 550000 dollars), cependant qu'on trouve des litho graphies aux alentou rs de 5 000 F F (900 doll ars).. »