Hongrie (1991-1992)
Publié le 16/09/2020
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Hongrie 1991-1992
La Hongrie fait figure de meilleur élève de la classe parmi les ex-pays
communistes en transition à la démocratie.
La stabilité politique, la paix
sociale et le rythme des transformations économiques ont séduit les Occidentaux,
mais la population a marqué son désenchantement face au coût social élevé des
réformes.
En 1991, le pays a bénéficié de la moitié des investissements occidentaux
effectués à l'Est.
L'Allemagne a remplacé l'ex-URSS comme premier partenaire
commercial et les États-Unis ont pris la tête des investisseurs occidentaux dans
le pays.
Le 16 décembre 1991, en même temps que la Pologne et que la
Tchécoslovaquie, Budapest a signé un accord d'association avec la CEE qui a
ouvert les portes du marché européen à ses exportations.
L'accord stipule que le
"but ultime" des membres associés est d'intégrer la CEE.
Le Parlement hongrois a poursuivi le vote de lois permettant la transition à
l'économie de marché: notamment sur le système bancaire, sur le démantèlement
des coopératives, et une loi de compensation qui permet aux propriétaires
expropriés par les communistes d'être indemnisés, essentiellement par des
"bons".
En mars 1992, 830 000 ex-propriétaires avaient demandé à être
indemnisés.
Le nombre de chômeurs a quintuplé en un an, atteignant le chiffre de 400000 (8%
de la population active) à la fin 1991, les prévisions officielles annonçant le
passage du seuil des 700000 pour la fin 1992.
L'inflation, de 35% en 1991,
devait être ramenée à 15% en 1992.
Selon le "plan Kupa", du nom du ministre des
Finances, Mihaly Kupa, ce n'est qu'en 1994 que le niveau de vie devrait
redécoller.
La population a exprimé sa désillusion par un boycottage massif des élections
partielles qui ont eu lieu en 1991 et 1992, tandis que les partis sont apparus
en perte de vitesse, à l'exception du FIDESZ (Fédération des jeunes démocrates),
conduit par le jeune et charismatique Viktor Urban.
En novembre 1991, le philosophe Janos Kis, contesté par la base de son parti, a
dû céder la place à la tête de l'Alliance des démocrates libres (SDSZ) à Peter
Tolgyessy, un juriste de trente-quatre ans.
Mais une bonne partie des opposants
historiques au kadarisme (du nom de Janos Kadar, l'ancien leader communiste) lui
sont restés fidèles.
Le Forum démocratique hongrois (MDF, au pouvoir) a aussi
souffert de ses divisions internes, en particulier de la montée de son courant
populiste.
Il a fallu tout le talent politique du Premier ministre, Jozsef Antall, pour
maintenir soudée la coalition au pouvoir, face à l'offensive du dirigeant du
Parti des petits propriétaires, le démagogique Jozsef Torgyan.
Ce dernier, qui a
appelé à quitter la coalition, n'a été suivi que par une fraction de son parti.
Comme tous les ex-pays communistes, la Hongrie a été confrontée au problème du
jugement du passé.
Le 4 novembre 1991, le Parlement a voté une loi annulant la
prescription des crimes commis entre le 21 décembre 1944 et le 2 mai 1989, mais
le 3 mars 1992, la Cour constitutionnelle a jugé cette loi.
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