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Holocauste

Publié le 10/12/2021

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Mémoire 1979 - On ne conteste plus que le choc provoqué par Holocauste ait été aussi profond qu'inattendu. Le film américain consacré au sort des juifs sous le nazisme a été projeté, en Allemagne, par la troisième chaîne de télévision, dont l'audience est généralement très faible. Or, dès la diffusion du premier épisode, 32 % des postes récepteurs étaient branchés sur Holocauste. A la fin de la série, cette proportion s'élevait à 41 %. Autrement dit, près de quinze millions de familles ont spontanément abandonné les programmes de télévision ou les simples films policiers pour se pencher, très tard dans la soirée, sur la phase la plus horrible de l'histoire allemande. L'écho populaire a été sans précédent. Au total, les stations de télévision ont reçu plus de trente mille appels de spectateurs désireux d'exprimer leur propre sentiment. La quasi-totalité approuvait chaleureusement la présentation du film américain. Selon un sondage d'opinion, dont les résultats ont été publiés jeudi 1er février par le magazine Stern, 65 % des spectateurs ont été " ébranlés ", 42 % ont ressenti " un sentiment de honte ", tandis que 81 % d'entre eux se sont vus contraints de discuter du film avec leur voisins ou leurs connaissances. Comment s'explique cette soudaine " percée " dans la conscience du peuple allemand ? A l'encontre d'une impression fort répandue à l'étranger, il est faux que les institutions de la République fédérale n'aient rien fait jusqu'ici pour attirer l'attention de leurs citoyens sur les crimes du nazisme. Une part honorable de la littérature ouest-allemande depuis la guerre a été consacrée à ce problème très pénible. La télévision elle-même a, au cours des ans, consacré plus de deux cents programmes documentaires aux camps de concentration ou d'extermination. Le fait n'en reste pas moins que ce qu'il faut quand même appeler un " mélodrame " américain vient de réussir là où le cinéma et la télévision allemands ont échoué. Le succès d'Holocauste est dû sans conteste à une simplification qui concentre le plus grand drame historique sur le sort d'une seule famille juive. Le téléspectateur peut s'identifier ainsi avec les héros malheureux du film et partager leurs émotions, alors que les exposés historiques, réalisés avec toute la minutie germanique, n'ont guère bouleversé. Or, seuls des non-Allemands pouvaient se permettre de traiter ce problème dans le style d'un roman, noir, sans qu'on les accuse de vouloir atténuer ou falsifier l'horreur de la " solution finale ", imaginée par les nazis. L'une des conséquences de la simplification hollywoodienne est d'ailleurs que, dans la République fédérale tout au moins, le film n'est pas ressenti comme " anti-allemand ". Le phénomène du nazisme y surgit d'on ne sait où, comme un orage ou une épidémie mystérieuse. Il y manque certains des principaux acteurs, à savoir Hitler lui-même et l'ensemble du peuple allemand. Rien ne rappelle en aucune façon qu'au moment où les chambres à gaz fonctionnaient, les masses populaires allemandes continuaient d'acclamer leur Führer et de lui jeter des fleurs sous les pieds. D'autre part, il est probable que le temps a fait son oeuvre. Aujourd'hui, les citoyens de la République fédérale, dont plus de la moitié n'ont pas connu l'ère hitlérienne, peuvent enfin parler librement du passé. Les Allemands n'ont plus l'impression qu'on les condamne partout comme des criminels, dont chacun aurait dû être traduit devant le tribunal de Nuremberg. Certes, quelques survivants du passé se manifestent de façon inévitable. Parmi les appels téléphoniques reçus dans les stations de télévision après la diffusion d'Holocauste, un certain nombre de voix se sont élevées contre les " calomnies des juifs ". Au total, toutefois, il semble que ces réactions représentent assez peu de chose. Le véritable problème est ailleurs. Sur un point, les réactions du public allemand continuent d'être divergentes et même contradictoires. La principale question soulevée par Holocauste est posée depuis bien longtemps : dans quelle mesure la population allemande savait-elle ce qui se passait à Auschwitz, à Dachau comme à Maidanek et ailleurs ? Le problème est dramatique pour les membres de la nouvelle génération. Même quand ils acceptent une " responsabilité collective " du peuple allemand, la plupart des jeunes n'ont jamais voulu accuser leurs propres parents. Holocauste a eu pour effet de reposer ce problème. Une réponse claire et indiscutable restera toujours contestée. Trop d'indications suggèrent cependant qu'une grande partie du peuple allemand se doutait-même si elle n'en était pas absolument certaine-des atrocités dont les camps d'extermination étaient le théâtre. Les membres de la vieille génération que l'on interroge au sujet d'Holocauste se réfugient le plus souvent dans des explications qu'ils voudraient honnêtes mais qui restent néanmoins équivoques : " C'était la guerre. Beaucoup d'Allemands mouraient eux aussi au front ou sous les bombardements. Nous nous doutions bien que les camps réservés aux juifs n'étaient pas des camps de travail. Mais personne n'osait parler de tout cela et personne n'avait de certitude. " Aussi n'est-il pas surprenant que le débat se poursuive.

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