Henry MORET:LE MOULIN DE RIEC, FINISTÈRE.

« Henry MO~ET LE MOULIN DE RIEC, FINISTÈRE Tout l'amour de_ Moret pour la Bretagne transparaît dans ce paysage plein de délicatesse.

Après avoir étudié la peinture dans les ateliers de Gérome et de jean-Paul Laurens, Moret su­ bit l'influence de l'impressionnisme, avant d'a­ dapter le synthétisme à son propre style.

En 1888, il séjourne à Pont-Ave!'}, où il a fait la connaissance de Gauguin, d'Emile Bernard et de Sérusier.

Van Gogh l'apprécie et souhaite qu'il partage sa Maison jaune, à Arles, avec lui et Gauguin.

«Si Laval et Moret veulent bien me faire des échanges , parfait , mais je serais surtout satisfait de mon côté s'ils voulaient me faire leurs portraits» , écrit-il à Gauguin.

Mais son souhait ne se réalisera pas.

Curieusement, Moret ne participe pas à l'exposition des pein­ tres impressionnistes et synthétistes au café Vo~ pini en 1889.

A partir de 1895, Durand-Rue! lui achète ses paysages et ses scènes de genre, ce qui lui permet de vivre sans trop de soucis.

L'année suivante, il s'installe à Doëlan, dans le Finistère, et passe dès lors le resle de sa vie à peindre des paysages bretons, à chasser et à faire de la voile.

Il aime tellement la Bretagne - où il a retrouvé ses amis Maxime Maufra et Gustave Loiseau - qu'il se résoud difficilement à la quitter.

Et c'est une fois par an seulement qu'il se rend à Paris pour assister à une exposition qui lui est consacrée.

Malgré une formation académique Moret allait consacrer sa vie à célébrer, dans le style impressionniste , les beautés de la Bretagne .

· Ici, L'Attente du retour des pêcheurs .

Henry MORET 1856-1913 • Le Moulin de Riec, Finistère • Huile sur toile 73 cm x 92 cm • Signé et daté en bas, à gauche, «Henry Moret 09 » • Peint en 1909 • Localisation : collection privée l'ŒUVRE Le peintre a choisi un grand format pour englo­ ber le moulin de Riec, un pâturage toul proche el les collines alentour.

Au premier plan, la végétation dense est traitée avec des touches vertes ou mauves piquées de roux.

Au second plan, le moulin, qui P9raît abandonné, baigne dans une lumière diffuse.

Quelques vaches, rendues sommairement, animent à peine le tableau.

A l'arrière-plan, une colline couverte d'arbustes est restituée à coups de pincea u méticuleux.

Le ciel, légèrement nuageux, est brossé dans une facture plus libre.

Une atmo­ sphère de paix profonde se dégage de ce paysage typiquement breton.

L'ar tiste peindra des vues de Pont-Aven, du Pouldu, de Larmor, de Nevez, de Tregunc et d'autres sites bretons avec le même mélange de retenue et de tendresse.

LA CRITIQUE «Certaines de ses œuvres { ...

) ont une sorte de naïveté voulue qui ne manque pas de charme et provient d'une application athéo­ rique des principes décoratifs synthétistes », écrit Sophie Monnerel.

LA COTE Un paysage de la même époque, Soleil couchant, a changé de main pour 233460 FF ( 40 000 dollars) lors d'une vente aux enchères à Londres en 1994.

Mais une huile du peintre peut atteindre 730000 FF (130000 dollars).

On trouve des aquarelles de l'artiste à partir de 1900 FF (350 dollars).. »