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Henry Cavendish

Publié le 16/05/2020

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« Le fils aîné de lord Cavendish étudie à Cambridge mais arrête tout au bout de trois ans, sans avoir reçu de diplôme.

Il vient d'hériter unefortune familiale et a décidé de vivre hors de la société.

Il se retire dans une belle demeure et étudie seul.

Son personnel domestiquereçoit ses ordres par de petites notes écrites et ne le dérange pas, sous peine d'être licencié.

Cavendish découvre le gaz hydrogène (qu'ilappelle air inflammable) et parvient à déterminer, bien avant les expériences de Lavoisier, que l'eau se compose de deux éléments.

Ilinvente aussi des instruments d'observation astronomique.

James Clerk Maxwell réhabilite sa mémoire et le prestigieux laboratoire deCambridge prend son nom. Depuis près de trois siècles, une part des membres de la "Royal Society" forme un club qui se réunit en un dîner hebdomadaire.

De 1780à 1810, le plus assidu sans doute à ces rencontres savantes, courtoises et joviales y venait vêtu à la mode de son grand-père, d'un habitde couleur passée, indéfinissable, chaussé de souliers à boucles et coiffé d'un tricorne noir.

Il ne parlait presque jamais, et seulement surdes sujets de science avec des interlocuteurs toujours les mêmes : les membres du club, eux seuls.

Tout visage inconnu, toute paroleétrangère le mettait en fuite.

Après le repas, quand des groupes se formaient pour parler des questions du jour, il allait de l'un à l'autre,toujours attentif, fuyant, si on le regardait trop en face, avec un cri aigu et bizarre...

L'uniforme qu'il portait était célèbre.

Les membres duclub, respectueux comme ils le furent toujours de l'originalité et des manies de leur collègue, le traitaient avec une négligence apparente,qui n'empêchait point les hôtes de passage de deviner le respect qu'il leur inspirait à tous.

Cet homme, dont une pochade croquée parsurprise est la seule image qui nous reste, était l'honorable Henry Cavendish. Il descendait d'une famille illustre et ancienne.

Le nom qu'il portait est connu outre-Manche depuis 1300.

Le duché de Devonshire estdévolu héréditairement au chef des Cavendish.

Henry Cavendish était le fils aîné d'un cadet.

Son enfance et son adolescence sont malconnues.

On sait pourtant qu'il fut à Cambridge ; après avoir passé quatre ans au Collège Saint-Pierre, il quitta l'université sans seprésenter aux examens habituels (donc sans diplôme) en 1753 et revint, semble-t-il, habiter chez son père, à Londres.

La tradition lui faitmener déjà une vie repliée ; il est pauvre : lord Charles Cavendish ne lui consent qu'une pension fort chiche, soit par principe, soit parnécessité.

Ce père aimait les sciences ; il avait chez lui des instruments, un laboratoire ; il paraît peu douteux que c'est de cette manièreque Henry Cavendish a été amené à commencer ses recherches.

Quand cela fut-il ? On l'ignore.

Son entrée à la "Royal Society" est de1760 ; elle prouve qu'à cette époque il s'intéressait déjà à la "Philosophie Naturelle" ; elle ne prouve rien d'autre ; l'illustre compagnieadmettait alors facilement les hommes aussi bien apparentés. Pendant trente ans, jusqu'à la mort de son père (en 1783), il paraît habiter dans l'hôtel de celui-ci des communs transformés à sonusage.

Il y travaille dans un silence, un isolement absolus.

C'est l'époque où les savants du monde entier échangent des lettres : il n'enécrit aucune.

Il n'a ni collaborateur, ni amis intimes.

Il ne s'intéresse à rien, qu'aux sciences expérimentales.

L'art, les lettres, lespréoccupations religieuses ne paraissent pas le toucher.

Il se promène par hygiène ; s'il regarde le ciel ou la terre, c'est par soucimétéorologique ou géologique.

Il voyagera plus tard par toute l'Angleterre ; les relations de ces voyages, que nous avons, ne contiennentrien d'autre ; il s'y révèle d'ailleurs le plus aigu et le plus correct des observateurs il le sera toujours. Il fuit les femmes, à un âge et en des temps propices ; en bien des circonstances, on le voit s'écarter d'elles avec une sorte d'horreur.

Onne lui connaît aucun passe-temps, aucune distraction. Les dîners du club, les séances de la "Royal Society" ne paraissent être pour lui que des moyens de s'instruire, de se tenir au courant.

Ilécoute les échanges de vues furtivement et rentre, s'enfonçant toujours plus dans l'isolement et le travail.

Ce qu'il produit, il ne le publieguère : au cours de sa vie, il présentera à la "Royal Society" une douzaine de mémoires. C'est sur la foi de ceux-ci qu'on l'a classé chimiste.

Il est bien vrai qu'il est un des fondateurs de la Chimie moderne.

Contemporain deLavoisier, de Priestley, de Watt, il est l'un de ceux qui soumettent l'expérience chimique à la mesure et qui par là fondent une science.Ses travaux le montrent expérimentateur avisé, méthodique et rigoureux.

Il étudiera avec d'autres l'hydrogène et le gaz carbonique.Laissons ici les controverses : il est bien le premier à établir la composition de l'eau.

Son analyse de l'air est d'une surprenanteexactitude.

Il montre même que l'atmosphère contient autre chose que de l'oxygène, de l'azote et du gaz carbonique : il a préditl'existence de l'argon.

C'est à lui aussi qu'on doit la découverte de l'acide nitrique, qu'il a décelé et étudié au cours de ses expériences surla synthèse de l'eau.

Il est l'un des premiers à construire et à utiliser de bons thermomètres ; l'un de ses instruments est enregistreur.Tout ce travail d'expérimentation chimique et physico-chimique porte l'empreinte d'un esprit aigu et précis ; on serait tenté de croire lethéoricien moins avisé chez lui que l'expérimentateur : au fait des doctrines de Lavoisier, Cavendish restera jusqu'à sa mort phlogisticien(persuadé que la combustion s'explique par la phlogistique, fluide imaginé par les anciens chimistes). Vers 1783 sa vie change : le vieux garçon qu'il est devenu se voit tout à coup riche, très riche.

Il s'établit à la campagne : Clapham n'estpas encore un faubourg bruyant et poussiéreux.

Il y occupe une vaste maison pleine de livres et d'instruments ; il vit seul, sans voirmême ses domestiques : chaque jour il commande son dîner par un billet qu'il pose sur la table du vestibule ; chaque année le tailleur luifait un habit, toujours le même.

L'argent s'accumule chez son banquier : il n'en a cure.

La Révolution française, les luttes où s'engagel'Angleterre, son élection à l'Institut de France en 1803 : rien de tout cela n'existe pour lui.

Chaque jour une promenade, chaque semainele dîner du "Royal Society Club", chaque heure une méditation ou une expérience : il n'y a rien d'autre dans sa vie. Il publie de moins en moins.

En 1798, pourtant, c'est le célèbre mémoire où il expose comment il a pu déterminer la densité du globeterrestre.

Sa "balance à peser la Terre" a servi bien des fois depuis.

Quand il meurt, on trouve à sa banque plus d'un million de livres enargent liquide et chez lui vingt paquets de manuscrits.

Ceux-ci dormiront soixante ans dans les archives de la famille.

Plus tard, un autreCavendish fondera à Cambridge un laboratoire de Physique.

Le premier directeur, James Clerk Maxwell, par reconnaissance et par piété,passera les cinq dernières années de sa vie à déchiffrer ces papiers.

Le résultat est extraordinaire : Cavendish apparaît tout à coupcomme le plus grand physicien de son temps.

Il a eu une idée claire de la conservation de l'énergie ; avant tout le monde, il a dégagé lesnotions de chaleur spécifique et de chaleur latente ; avant Coulomb il a énoncé la loi de l'attraction entre deux charges électriques, définila capacité d'un condensateur, pressenti la notion de potentiel ; avant Ohm, avant Pouillet, il a défini d'une façon satisfaisante laconductivité d'un fil métallique ou d'une solution saline et les a même comparées en valeur relative dans d'incroyables expériences (assezexactes !) dans lesquelles il utilisait son propre corps comme galvanomètre.

Par quel souci de perfection, par quel désir de renoncement,par quelle timidité morbide expliquer le silence de Cavendish ? Tout est possible pour un homme qui, se sentant mourir, renvoya sesdomestiques : il voulait être seul devant la mort comme il avait été seul devant la vie.

L'âme de Cavendish reste pour nous aussimystérieuse que celle de Newton.. »

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