Henri FANTIN-LATOUR:PETITS RAISINS.

« Henri FANTIN-LATOUR PETITS RAISINS Vers la fin de sa vie, Fantin-Latour peint cette splendide nature morte entre deux œuvres allégoriques.

Dans l es années 1890, Fo nlin -L o to ur r éa lise s urtou t d es œuvres d 'im agi na tion qui lu i font u ne rép uta tio n d'ar tiste symbo liste.

Lo ng te mp s boudé par le pub lic f ron çais, q ui n'appré cia it guère s es na tures mort es, il se réjou it de vendr e e nfin des t ab leau x dans son pays na ta l.

E n 189 2, l 'artist e ré ussit enfin à ve ndr e deu x t o il es au Sa lo n.

Dès lo r s, ses «fantaisies mythologiques» ser o nt co nsid éré es co mm e une bo nne source de sp éc ulatio n par l es am a­ teur s d'art.

«Je ne me plains pas, j'ai un mar­ chand qui m'achète tous les tableaux que je fais dans le genre de celui-ci que je fais pour le Salon», d it-il .

«Enfin je peux faire les choses que j'ai désiré faire; le seul ennui, c'est de ne pas être jeune! Cela me fait pen­ ser à ce que répondait Berlioz quand, à la fin de sa vie, on le félicitait de ce que le public venait à lui : "Oui, disait-il, on vient , mais moi, je m'en vais"», a jout e Fantin avec une po inte d'ironie.

Ce su ccès tard if ne l 'e mpêc he pa s de pe indr e de te mps à autr e des na tures m o rtes Gve c la m ê me virt uos ité q ue par le p a ssé .

L'ŒUVRE Fant in -Lot our fait p reu ve d'audace en pre nan t p o ur thèm e de s imples g rappes de raisin sur une ta ble.

Aucun ac ce ssoi re ne détou r ne en effet l'attentio n d e ces su pe rbes fruit s.

P o ur les mettr e en valeu r, il ad opte une com pos ition p y ramida le, to ut e n déce ntrant légè re m en t le Fleur s et fruits p 869), une toile qui retient surtout l'attention par ses harmonies de couleurs éclatantes .

Henri FANTIN-LATOUR 1836-1904 • Petits Raisins • Huile sur toile 34 cm x 45 cm • Signé et daté en haut, à droite, «Fantin 96» • Peint en 1896 • Localisation : collection privée motif .

L es fruit s sont disposés ou pre mie r pla n, foc e ou spect a teu r.

Le peint re r estitu e le ur pea u pre sque tra nsl ucid e ave c d es glac is e l d e p etites louc h es circulaire s vertes et doré es po sés sur une toil e d e lin très fi ne .

Sing ulière­ me nt, la t ab le s ur laq u elle est posée la coupe d e fruit s défi e les lois de la pe rspe ctive : e lle se prolo n ge en e ffet jusqu 'au ha ut d e la to ile, ce qui est matéri ellem e nt impossi ble.

Ce tte œuv re toul e n sob riété c harm era l es am a teur s d'art éclair és par son ra ffinem e nt exquis.

LA CRITIQUE « Un homme qui a retenu l'attention de Bau­ delaire, de Huysmans, de Proust et de Clau­ del ne doit pas être un médiocre, ni un suiveur.

Pris dans une époque où l'évolution des formes est particulièrement riche et ra­ pide , Fantin, sans ignorer le trava il des autres , prouve, et il n'est pas le seul, qu'il était possible de trouver une voie entre l' aca­ démisme régnant et l'impressionnisme révolu­ tionnaire», écrit M ic he l H oog.

«Les œuvres de Fantin-Latour continuent de rayonner dans leur douce lumière et à révéler lentement leur charme , car pour saisir tous les mérites de son œuvre il faut faire patiemment sa conna issance, découvrir que ce métier minu­ tieux est fait de subtiles et délicates trou­ vailles», no te po ur sa part Ray m ond Co gniot.

LA COTE Une nature morte de Ja même année, Dahlias, a été vendue 6,056 millions de francs français (1,1 mil1ion de dollars) à Londres en 1995.

On peut acheter un dessin à partir de 3 000 FF (550 dollars).. »