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Harry S. Truman

Publié le 16/05/2020

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« Harry S.

Truman Le 12 avril 1945, peu après 5 heures, Harry Truman, vice-président des États-Unis, est prié de se rendre d'urgence à la Maison-Blanche.

Il y arrive à 5 h25.

Mme Roosevelt le reçoit : Harry, lui dit-elle, le Président est mort.

Deux heures plus tard, entouré de sa femme, de sa fille, de quelques membres duCabinet et du C ongrès, Harry Truman a prêté serment.

Il est président des États-Unis. Huit ans plus tard, le 23 janvier 1953, après avoir accompagné son successeur Dwight Eisenhower à la parade inaugurale de Pennsylvanie A venue, HarryTruman et sa femme déjeunent chez Dean Acheson et s'en vont prendre le train qui les ramène dans leur ville natale d'Indépendance (Missouri).

Et Trumande répondre à la question classique, s'il regrette le pouvoir et son rayonnement, par une citation de Benjamin Franklin : "Dans les gouvernements libres,ceux qui règnent sont les serviteurs, et le peuple leur supérieur et leur souverain.

C e n'est donc pas une dégradation que de retourner dans le peuple maisune promotion." Harry Truman est un homme du peuple propulsé au pouvoir par la mort subite d'un grand bourgeois et rejeté dans l'ombre par la victoire électorale d'ungénéral victorieux.

Peut-être même qu'étouffé qu'il était par ces deux personnalités charismatiques, il n'est jamais sorti de l'ombre.

O n le considère commeun politicien de province produit d'une "machine" politique.

On le traite avec condescendance, signalant des fautes de goût, ironisant sur son style, tropfamilier, celui de l'homme de la rue.

Sa victoire aux élections présidentielles de 1948 causera une surprise générale.

Les Républicains, battus une fois deplus, redoubleront leurs attaques contre l'homme et son équipe, ne reculant devant aucun moyen.

C 'est dans un climat de "chasse aux sorcières", après unelongue bataille où Richard Nixon s'illustrera au côtés du démagogue Joseph McCarthy, que le général Eisenhower se laissera porter au pouvoir, reniantmême, pour assurer sa victoire, les liens de gratitude à l'égard de son chef le général George M arshall.

Ce que Truman ne lui pardonnera pas. Car T ruman, lui, est l'homme de la fidélité et de la continuité, un être authentique dans sa simplicité.

Ses collaborateurs ne s'y sont pas trompés.

A insi DeanAcheson qui, dans ses Mémoires, lui rend un hommage révélateur de la personnalité d'un grand président : "Harry Truman n'était sans doute pas préparéaux responsabilités de la présidence.

Mais il les assume d'emblée parce qu'il respecte la fonction et qu'il l'aborde en serviteur décidé à "faire de son mieux."Travailleur acharné et qui entend connaître les dossiers sans s'y perdre, doué d'une extraordinaire vitalité et d'une excellente santé, servi par une brillantemémoire et une culture historique qu'il n'étale pas, T ruman s'impose en outre par sa capacité de décision.

A u moment où il ouvre la première séance duConseil des ministres, dans les minutes qui suivent sa prestation de serment, on l'interrompt pour lui demander, à la requête des journalistes qui sepressent, si la C onférence de San Francisco pour les Nations Unies se tiendra à la date prévue, le 25 avril.

"Je n'ai pas hésité une seconde, écrit-il dans sesMémoires : la Conférence se tiendrait à la date prévue" A près quoi il définit sa position à l'égard des membres du C abinet : il a l'intention de poursuivre surle plan interne et à l'extérieur la politique de Franklin Roosevelt.

Il souhaite que chacun reste à son poste et continue à donner son avis en toute liberté.Mais il ne laisse aucun doute sur un point précis : c'est lui seul qui prendra les décisions dont il entend qu'on les applique sans réserve. Et il en sera ainsi.

Ceux qui ne respecteront pas cette règle seront éliminés sans phrases.

En revanche, Truman accordera sans réserve sa confiance etsoutiendra de toute son autorité les hommes qui auront, comme lui, le respect des intérêts supérieurs de l'État et qui sauront soumettre leur personnalité àla discipline intellectuelle qu'impose le travail en équipe.

Or, l'équipe qu'il rassemble autour de lui est d'une qualité exceptionnelle.

C e politicien de provincefait preuve d'un jugement extraordinairement sûr dans le choix des hommes : George Marshall le pilier du gouvernement devant la personnalité duquelchacun s'incline et qui sera tour à tour secrétaire d'État et secrétaire à la Défense ; Dean Acheson qui domine intellectuellement la scène internationale ;James Forrestal qui sacrifiera sa vie à la réorganisation du formidable appareil militaire que les États-Unis, dominant maintenant le monde de leurpuissance, doivent se donner. Et cette équipe va tenir, face aux assauts de l'intérieur et de l'extérieur, grâce aux qualités de son chef, grâce à ses qualités humaines, au respect qu'il ades individualités, à l'attention qu'il porte à leurs problèmes personnels, grâce à son sens de l'organisation.

C ar Truman n'est pas l'homme des décisionsspectaculaires et improvisées.

Il se donne le temps de la réflexion.

C'est sous sa présidence que sera créé le National Security Council, un organisme quidoit permettre au petit nombre des responsables de débattre les questions fondamentales, ramenées à l'essentiel, de manière à simplifier le processus dedécision.

Et une fois la décision prise, formulée par écrit pour ne laisser aucun doute dans les esprits, le Président fait en sorte que chacun sache quelle estsa mission.

La hiérarchie des responsabilités rend possible une large délégation de pouvoir. Cette méthode de gouvernement, la plus efficace de toutes celles qui ont été pratiquées dans l'histoire des États-Unis au XXe siècle, aura un rôle décisifdans une période capitale de l'histoire de la nation américaine.

Roosevelt est mort avant la fin de la guerre, laissant une œuvre inachevée et un héritagecontestable.

Il a sorti les États-Unis de la crise.

Mais il n'a pas désarmé les adversaires du New Deal qui sont encore puissants dans le pays et au C ongrès.Il a conduit les États-Unis à la victoire, mais il reste maintenant à organiser la paix, dans un monde en ruine, avec un allié soviétique dont on espère qu'ildeviendra un partenaire. Ainsi, à l'intérieur comme à l'extérieur, le successeur de Roosevelt se trouve à un tournant de l'histoire.

A l'intérieur ce n'est pas seulement à lareconversion de l'économie américaine de la guerre à la paix qu'il doit faire face, mais à la reprise de la grande bataille menée sous le signe du New Deal etinterrompue par la guerre, qui a pour objectif l'amélioration de la situation de la paysannerie et de la condition ouvrière à l'intérieur d'un système fondé surl'économie de marché.

Harry T ruman reprendra à son compte, par conviction profonde, cette partie de l'héritage rooseveltien. A l'extérieur, sa mission historique n'est pas tant de continuer dans la ligne tracée par Roosevelt que d'innover.

Present at the C reation, ce titre desmémoires de Dean Acheson lui a valu des critiques ; mais il n'en est pas moins valable.

C ar l'équipe qui, sous la conduite de Harry Truman, occupe lepouvoir, doit élaborer de toutes pièces une politique étrangère que Roosevelt s'était contenté d'esquisser. Truman, d'emblée, est placé devant des décisions de portée historique.

A peine a-t-il appris l'existence de la bombe atomique qu'il est appelé à l'engager.C'est sur ses épaules que repose la responsabilité de Hiroshima.

Après la conclusion des accords de P otsdam vient la découverte du désaccordfondamental dans la conception que Soviétiques et Américains se font de la reconstruction du système mondial et de l'ordre social.

La mise en place del'Organisation des Nations Unies n'apporte pas par elle-même de solution, pas plus que la possession de l'arme atomique ne suffit à garantir la sécurité desÉtats-Unis.

Force est donc de définir pas à pas, à travers le règlement des problèmes de l'après-guerre, une politique européenne, une politiqueméditerranéenne, une politique asiatique, et cela dans un dialogue toujours plus serré et plus dur avec l'Union Soviétique.

V iendront alors, tour à tour, laproclamation un peu théâtrale de la doctrine Truman, le plan Marshall, la décision de résister au blocus de Berlin, la conclusion du Pacte atlantique (O TAN),le lancement du P oint IV, premier pas vers la coopération technique avec les pays sous-développés, la décision de construire une arme thermonucléaire,l'intervention en C orée.

Sous la conduite de Harry T ruman les États-Unis assument leurs responsabilités. L'histoire, en se prolongeant, situe les hommes et les événements dans des perspectives changeantes, comme dans un procès constamment rouvert.

Onpourra ainsi différer d'avis sur le contenu de la politique du président Truman ou sur le bien-fondé de certaines de ses décisions.

Mais on ne saurait dénierau petit politicien du Missouri la stature d'un homme d'État.

Son règne n'est pas un interlude.. »

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