Hannah Arendt1906-1975Ancienne élève de Heidegger et de Jaspers, elle s'installe en 1941 à New York où elle reçoit lanationalité américaine.

« Hannah Arendt 1906-1975 Ancienne élève de Heidegger et de Jaspers, elle s’installe en 1941 à New York où elle reçoit la nationalité américaine.

Rendue célèbre par ses analyses du totalitarisme et de l’antisémitisme (The Origins of totalitarism , 1951), elle œ uvre à une nouvelle compréhension de la dimension politique de l’homme.

S’appuyant aussi bien sur Aristote que sur Marx, elle distingue dans The Human condition (1958) trois sphères de la vie active : la sphère du travail, où l’homme lutte pour sa survie et reste prisonnier de la cyclicité des rythmes naturels ; la sphère de l’œ uvre, où il bâtit un monde ; la sphère de l’action, où il intervient dans la vie des hommes. L’action (qui a pour composante essentielle le dire, le logos) suppose un espace public où elle peut être reçue, mais qu’elle peut contribuer elle-même à former.

Là réside la finalité de la politique, faire vivre l’espace public, dans lequel seul l’humanité de l’homme se réalise.

De ces analyses Arendt tire des critiques profondes du monde moderne (Between Past and Future , 1968) : en réduisant la signification de la vie humaine au travail, nos sociétés ont ruiné l’espace public (la politique n’est plus que l’administration de l’économie) et perdu la signification de la vie humaine.

La ruine de l’espace public, lieu de mémoire, a entraîné la déshérence de la tradition, de sa force agissante dans la vie politique : l’autorité n’est plus conçue dans une référence à la fondation de l’espace public, source de respect, mais n’est plus comprise qu’à l’aune de la violence et de la contrainte.

Pour Arendt, cette perte de sens de l’autorité entraîne nécessairement celle de la liberté ; car la liberté d’agir ne peut avoir pour plate-forme que l’espace public, entretenu par la vigilance d’une communauté plurielle. Autres œ uvres : On revolution , 1963, The life of the mind , 1978.. »