H1 LA REVOLUTION FRANCAISE ET L’EMPIRE UNE CONCEPTION NOUVELLE DE LA NATION
Publié le 05/01/2024
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H1 LA REVOLUTION FRANCAISE ET L’EMPIRE
UNE CONCEPTION NOUVELLE DE LA NATION
Introduction : La fin du XVIIIe siècle est marquée en France par des tensions sociales, politiques et financières.
La
révolte des Parlements depuis 1774, l’émergence des théories des Lumières ou bien encore la crise financière qui
touche la monarchie de Louis XVI ont fait entrer le Royaume de France dans une ambiance prérévolutionnaire.
Louis
XVI, qui veut mettre fin à la crise politique majeure, convoque les États Généraux du Royaume en 1789.
Lorsque ces
derniers s’ouvrent à Versailles le 5 mai 1789, peu de personnes imaginent que vient de démarrer la plus grande
rupture politique en France.
Cette période est caractérisée par l’affirmation d’une notion centrale, celle de la Nation.
Une nation, c’est un ensemble de personnes qui ont des caractéristiques communes (langue, histoire, religion
parfois) et qui ont un sentiment d’appartenir à un même groupe.
Problématique : Pourquoi la période révolutionnaire est-elle considérée comme une rupture majeure ? Comment
les représentants de la Nation ont-ils cherché à construire une régime politique stable ?
I.
La Nation affirme sa souveraineté (1789-1792)
A.
Eté 1789 : La France entre en révolution.
Le pouvoir aux représentants de la Nation.
La crise de l’année 1788 avec l’opposition des Parlements à Louis XVI a
démontré l’impasse politique.
Les cahiers de doléances, rédigés partout en France pour la convocation des États
Généraux, ont suscité un réel espoir de changement.
Pour Louis XVI, l’objectif est de résoudre la crise politique en
passant par-dessus les Parlements pour la mise en place du nouvel impôt.
Ce malentendu sur les objectifs des États
Généraux pose déjà problème.
Le printemps 1789 est marquée par l’opposition à Versailles entre les députés du
Tiers État, qui se sont proclamés en Assemblée Nationale (17 juin) et ont juré de ne pas se séparer avant la rédaction
d’une Constitution (le Serment du Jeu de Paume du 20 juin).
L’irruption du peuple dans la Révolution.
A Paris, l’effervescence révolutionnaire s’accompagne d’une crise
économique et de rumeurs annonçant la venue de troupes royales pour disperser les députés.
Le 14 juillet 1789, des
centaines de Parisiens s’emparent de la Bastille à la recherche d’armes.
Un symbole du pouvoir arbitraire vient de
tomber.
Dans les provinces, la Grande Peur se répand.
On craint des armées nobles, les châteaux des seigneurs sont
attaqués et les titres de propriétés sont détruits.
Dans la nuit du 4 au 5 août, les députés de l’Assemblée Nationale
devenue Constituante votent la fin des privilèges.
La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (26 août 1789) a pour objectif de poser les bases d’une société
nouvelle.
Cette déclaration qui s’inspire des Philosophes des Lumières, proclame la souveraineté de la Nation et
l’autorité de la Loi.
Elle énonce des droits naturels et individuels comme la liberté et l’égalité (libertés d’opinion,
expression et de conscience religieuse).
Cette déclaration marque le début d’un travail législatif intense des députés
qui vont chercher à construire une France nouvelle.
B.
La naissance d’une Nation.
La construction d’une nouvelle nation : Avec la fin de l’Ancien Régime, il faut construire une nouvelle nation basée
sur les principes de la DDHC :
•
La carte de la France est bouleversée : finis les découpages hérités de l’Ancien régime, les députés créent 83
départements.
Les élections sont généralisées pour les fonctions administratives et judiciaires.
•
L’Église est réorganisée selon les mêmes logiques : ses biens sont nationalisés (pour combler une partie des
dettes) en novembre 1789.
La constitution civile du clergé du 12 juillet 1790 impose aux membres du clergé
de prêter serment de fidélité à la nation qui sont salariés par l’État.
La monarchie constitutionnelle : La constitution est adoptée en 1791 après deux ans de travaux.
Les pouvoirs sont
séparés.
Le pouvoir législatif revient à l’Assemblée élue au suffrage censitaire (seuls les citoyens payant des impôts
peuvent voter, ce sont les citoyens actifs).
Le pouvoir exécutif appartient au « Roi des français » qui dispose en plus
du droit de véto sur les lois, dont il peut interdire l’application.
C.
La Nation et son Roi : vers la rupture.
Fête de la Fédération : Le 14 juillet 1790, une grande fête est organisée pour célébrer l’unité de la Nation autour du
Roi : c’est la fête de la Fédération qui se déroule au Champ de Mars.
Les députés, la Garde Nationale, la famille
royale prêtent serment de fidélité « à la nation, à la loi, au roi » devant une foule immense.
Fuite du Roi En fait, Louis XVI qui se sent prisonnier de la situation, abuse de son droit de véto.
Le 21 juin 1791, il est
arrêté avec toute sa famille à Varennes alors qu’il cherchait à quitter la France.
Le 17 juillet, la Garde Nationale tire
sur la foule qui réclamait la destitution du Roi faisant une cinquantaine de morts et marquant le divorce entre les
partisans du Roi et ceux qui réclament une République.
La guerre contre l’Autriche : En Avril 1792, avec l’appui du Roi qui espère que les défaites militaires lui permettront
de rétablir son autorité, les Girondins votent une déclaration de guerre à l’Autriche (avril 1792).
Les défaites
s’accumulent et la situation devient très difficile : En juillet 1792, La Patrie est proclamée en danger.
De nombreux
volontaires se retrouvent à Paris dans une ambiance explosive.
Le 10 août, le palais royal des Tuileries est envahi par
les sans-culottes (révolutionnaires issus des milieux populaires parisiens).
Le Roi, accusé de trahison, est arrêté et
emprisonné.
L’Assemblée n’a pas d’autre choix : elle suspend le Roi et décide de l’élection au suffrage universel
d’une Convention.
II.
La République et ses difficultés (1792-1799).
A.
Une République divisée qui exclut.
Une Convention divisée : La Convention nationale élue en septembre proclame le 21 septembre 1792 la République
après la victoire de Valmy, première victoire française sur les Autrichiens.
Le nouveau calendrier républicain débute
à la proclamation de la République.
Cette assemblée voit s’opposer deux groupes de députés :
•
Les Girondins, très attachés aux principes de 1789 et qui craignent les sans-culottes.
Ils exercent le pouvoir
dans les premiers mois de la République.
•
Les Montagnards regroupent de nombreux députés de Paris et sont plus proches des sans-culottes avec des
hommes comme Georges Danton, Jean-Paul Marat et Maximilien de Robespierre.
•
Entre ces deux groupes, les députés de la Plaine qui permettent d’obtenir la majorité.
Le procès de Louis XVI : La Convention s’occupe du sort du Roi, accusé de conspiration contre l’État et de trahison.
Il
est jugé au cours d’un procès légal qui voit sa condamnation à mort à une courte majorité.
Louis XVI est guillotiné le
21 janvier 1793.
L’attitude des Girondins dans le procès suscite la méfiance des sans-culottes.
Vers la Guerre civile : L’exécution du Roi provoque la première coalition européenne contre la France et le
soulèvement de la Vendée qui s’oppose à la levée en masse des soldats et au sort réservé à la religion.
Les sansculottes exigent des mesures exceptionnelles et obtiennent l’arrestation de députés girondins et de certains leaders
comme Manon Roland, républicain ardente qui tenait un salon politique.
Les Montagnards prennent le pouvoir mais
ce coup de force entraîne la révolte des départements fidèles aux Girondins : c’est la révolte fédéraliste.
La France
est dans une situation de guerre civile.
B.
La Convention face aux guerres.
Une république sociale : pour les députés de la Convention, les Français ne sont pas encore républicains.
Pour
accélérer leur conversion au nouveau régime, les révolutionnaires votent des lois sociales en faveur des paysans, des
ouvriers, des plus modestes.
Il publie des décrets pour une école gratuite et obligatoire.
La loi du maximum fixe des
prix sur les denrées alors qu’un contrôle sur les salaires se met en place.
L’autre enjeu majeur est celui de la
déchristianisation de la société.
Un nouveau calendrier se met en place à partir de la proclamation de la république.
Les fêtes, le nom de certaines villes, les prénoms changent et abandonnent les références chrétiennes au profit de
valeurs révolutionnaires.
Face à la situation intérieure et extérieure exceptionnelle, la Convention contrôlée par les Montagnards adopte des
mesures d’exception :
•
La nouvelle constitution de l’An I est suspendue.
•
Le gouvernement est remplacé par un Comité de Salut Public, dominé par Robespierre.
Le Comité de Salut
Public est doté des pleins pouvoirs avec un temps limité et sous le contrôle de l’Assemblée.
C’est la période
dite de Terreur.
•
La loi des suspects (septembre 1793) entraîne la multiplication des arrestations.
•
La seconde levée en masse et le service militaire rendu obligatoire.
Un déchaînement de violences contre les prêtres qui refusent de prêter serment, dans les régions fédéralistes, la
Vendée qui fait plus de 100 000 morts.
La situation s’améliore progressivement au prix de 17 000 exécutions.
A
l’extérieur, la victoire militaire de Fleurus (juin 1794) marque la fin de l’invasion.
Certains Montagnards, qui veulent
la fin de la Terreur, sont exécutés comme Danton.
Robespierre est alors de plus en plus désigné comme un dictateur.....
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