GUY MOLLET

« GUY MOLLET (1905 - 1975) Le regard bleu vif derrière des lunettes sévères, ce leader socialiste, républicain convaincu, a été souvent discutépar la droite mais aussi par la gauche.

Né à Flers, le 31 décembre 1905, Guy Mollet devient professeur d'anglais aulycée d'Arras et secrétaire de la Fédération de l'enseignement.

Blessé et fait prisonnier en 1940, libéré en 1942 pourraisons de santé, il participe à la Résistance.

A la Libération, il est élu maire d'Arras, puis député à l'Assembléeconstituante, secrétaire général de la S.F.I.O.

en septembre 1946 et nommé ministre d'Etat du gouvernement Blum,au pouvoir pendant un mois.

Le 11 juillet 1950, René Pleven l'appelle comme ministre d'Etat et, le 10 mars 1e51, ildevient vice-président du Conseil sous le gouvernement Queuille.

Ardent Européen, il défend l'Alliance atlantique etl'entrée de la France dans la C.E.D., mais rencontre une opposition au sein de son parti.

En 1953, il contribue aurefus de l'investiture à Mendès France, qui propose un plan de règlement de l'affaire indochinoise. Le 31 janvier 1956, Guy Mollet est chef du gouvernement.

Le 6 février, il débarque à Alger avec le général Catrouxet y est accueilli par les huées de la population européenne et une pluie de tomates.

Il avait souhaité une solutionpacifique du problème algérien.

Il mènera désormais une politique de force pour l'Algérie française : le contingent estmaintenu, des réservistes sont envoyés en Algérie et la guerre prend une nouvelle dimension.

En octobre 1956, ledétournement d'un avion marocain transportant des chefs du F.L.N.

n'a aucun effet sur la «rébellion algérienne».

Ennovembre, Guy Mollet engage la France aux côtés d'Israël et de l'Angleterre dans l'expédition de Suez, qui est unfiasco complet.

Au printemps de 1957, la France est au bord de la catastrophe, en butte à l'hostilité du mondearabe, isolée à l'O.N.U.

Le 21 mai 1957, devant une Assemblée très houleuse, Guy Mollet doit remettre sa démission.La IVe République entre dans sa dernière année. Le 13 mai 1958, l'armée prend le pouvoir à Alger ; le 25, Guy Mollet écrit au général de Gaulle et, le 30, lui rendvisite à Colombey.

Pendant quelques mois, il est ministre d'Etat dans son gouvernement, associé à l'installation dunouveau régime, qui rejette les «jeux des partis».

Le 8 janvier 1959, sa démission est acceptée ; le 12 avril 1962, ilrompt définitivement avec de Gaulle et tente de reprendre en main un parti socialiste divisé, ayant perdu la moitiéde ses députés à la Chambre, tombé de 350 000 adhérents en 1946 à quelque 60 000 en 1962.

D'autres, en 1969,feront renaître le parti socialiste de ses cendres.

Guy Mollet meurt à Paris le 3 octobre 1975:. »