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Gorgias (extrait)PlatonCalliclès : (...) Dis-moi, Socrate, devons-nous penser que tu es sérieux ou que tuplaisantes ?

Publié le 22/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Gorgias (extrait)PlatonCalliclès : (...) Dis-moi, Socrate, devons-nous penser que tu es sérieux ou que tuplaisantes ? Ce document contient 511 mots soit 1 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.

« Gorgias (extrait) Platon Calliclès : (…) Dis-moi, Socrate, devons-nous penser que tu es sérieux ou que tu plaisantes ? Car si tu parles sérieusement et si ce que tu dis est vrai, toute la vie humaine va se trouver sens dessus dessous, et nous faisons, semble-t-il, tout le contraire de ce qu’il faudrait. Socrate : Calliclès, si nos impressions, dans leur diversité, n’avaient rien de commun, si chacun de nous avait son sentiment particulier sans rapport avec ceux des autres, il ne serait pas facile de faire comprendre à autrui ce qu’on éprouve soi-même.

Mais j’ai observé, et c’est ce qui me fait parler ainsi, que nous éprouvions tous les deux le même genre de sentiment, et que nous étions tous deux amoureux, épris chacun de deux objets, moi d’Alcibiade, le fils de Clinias, et de la philosophie, toi du Démos athénien et de Démos le fils de Pyrilampe. Or je m’aperçois qu’en toute occasion, malgré ton talent, quoi que dise l’objet de ton amour et quelle que soit sa manière de voir, tu n’as pas la force de dire “non”, et tu te laisses ballotter en tout sens ; il en est ainsi dans l’Assemblée : si tu exprimes une opinion et que le Démos soit d’un autre avis que toi, tu t’empresses de céder et de dire comme lui ; et il en est de même avec ce bel adolescent, le fils de Pyrilampe.

C’est que, devant les volontés et les affirmations de l’objet aimé, tu es sans résistance, et que, si quelqu’un, voyant les choses qu’on te fait dire ainsi, t’en exprimait son étonnement, tu pourrais lui répondre, pour être sincère, que tant qu’on n’aura pas empêché tes amours de parler ainsi, tu ne pourras pas non plus parler autrement que tu ne fais. Comprends donc que de ma part aussi tu ne peux entendre qu’un langage de même sorte, et au lieu de t’étonner de mes discours, oblige la philosophie, dont je suis amoureux, à ne plus parler comme elle parle. C’est elle en effet, mon cher ami, qui dit sans cesse les choses que tu m’entends dire en ce moment, et elle est beaucoup moins étourdie que l’autre objet de mon amour.

Le fils de Clinias, lui, dit tantôt une chose et tantôt une autre ; la philosophie, au contraire, dit toujours la même chose ; et ce qu’elle dit, ce sont ces choses mêmes qui t’étonnent, ces discours auxquels tu viens d’assister.

C’est donc elle, je te le répète, que tu dois réfuter, en lui prouvant que commettre l’injustice et vivre dans l’injustice sans expier n’est pas le plus grand des maux.

Si tu ne fais pas cette démonstration, par le chien, dieu de l’Égypte, il est impossible, mon cher Calliclès, que Calliclès vive en accord avec lui-même et ne demeure pas dans une perpétuelle dissonance.

Or j’estime pour ma part, mon cher, que mieux vaudrait me servir d’une lyre dissonante et mal accordée, diriger un ch œur mal réglé, ou me trouver en désaccord et en opposition avec tout le monde, que de l’être avec moi-même tout seul et de me contredire.. »

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