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Giraudoux : Un agôn théâtral - La guerre de Troie. Commentaire

Publié le 19/12/2021

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« Cette pièce de Giraudoux peut s'apparenter à une tragédie moderne : elle présente en effet des personnages qui s'efforcent tout au long de l'action d'empêcher la venue de la guerre; mais elle se clôt sur la déclaration de guerre.

De plus les spectateurs, qui connaissent le récit de la guerre de Troie, sont déjà au courant du dénouement.

La scène qui se déroule ici s'inscrit dans la tradition de l'agôn tragique : un personnage qui a peu de pouvoir sur l'action, Andromaque, tente d'enrayer la destinée en intervenant auprès d'un personnage qui semble posséder le pouvoir, Priam; mais qui s'avère aussi peu libre qu'elle. On observera comment se présente cet "agôn" et ce qui provoque l'échec d'Andromaque. I Un agôn théâtral _ confrontation de deux éthiques opposées dans une mise en scène qui accentue sur les contrastes : d'un côté, Andromaque dans le camp des Femmes; de l'autre, Priam dans le camp des hommes. _ un dialogue dans lequel les locuteurs rebondissent sur l'argument de leur adversaire et le retournent : "Je ne veux pas.

Mais..." pour Priam, et : "Oh! justement" pour Andromaque. _ une rhétorique argumentative : Andromaque tente d'émouvoir son père par le pathétique : "je vous en supplie...

pourquoi voulez-vous que je doive Hector à la mort d'autres hommes"; elle élève la portée de sa requête à l'universel et à l'intemporel : "toutes les femmes du monde...

aussi longtemps que...

tous ces grands oiseaux... chaque fois que".

Priam utilise la même méthode pour donner du poids à son argumentation : "vos maris et vos pères et vos aïeux".

Il multiplie les maximes à valeur de vérité générale : "il n'y a pas deux façons de se rendre immortel [...] c'est d'oublier qu'on est mortel", "la première lâcheté est la première ride d'un peuple". II Qui a des répercussions provocatrices par rapport à l'époque _ le débat sur la guerre de Troie nourrit celui sur la Première Guerre Mondiale, et est particulièrement pertinent en 1935, au moment où en France les tensions s'aggravent et où le risque de guerre avec l'Allemagne se précise. _ Giraudoux semble mener un véritable plaidoyer contre la guerre par la voix d'Andromaque : "laissez-nous nos maris comme ils sont" semble s'adresser au gouvernement lui-même.

La mention des "arcs de triomphe" peut être une allusion explicite au monument de Paris et aux temps contemporains des spectateurs de la pièce; l'argument d'Andromaque à propos des braves et des lâches semble également s'adresser directement au spectateur et aux autorités. _ Priam est plus vieux qu'Andromaque, il semble incarner une autorité vieillissante qui ne parle plus que par vérités générales, et qui avoue sa propre impuissance : "je ne veux pas, ma petite chérie". III Un théâtre de réflexion : l'impossibilité de déterminer qui a raison et qui a tort _ les deux positions sont également justifiables car elles sont chacune dirigées par une logique différente.

Andromaque, surtout dans sa première réplique, suit la logique du coeur : "je vous en supplie...

amitié...

je l'ai remercié"; Priam suit la logique de la raison en utilisant des structures de raisonnement logique : "pourquoi?...

c'est parce que" ; "s'ils...

alors vous....". _ chacun des personnages incarne la volonté et les aspirations d'une communauté, et en cela a une légitimité : Andromaque incarne le désir de paix et se fait de façon plus générale la voix de l'individu : elle cite précisément son mari, Hector; Priam incarne le devoir du dirigeant face à l'ensemble de la population : il reste toujours dans le domaine du collectif, du général : "vos maris, vos pères, vos aïeux, les hommes, un peuple".. »

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