Georges Bizet.

« 1 / 2 Georges Bizet Le compositeur Georges Bizet est l'auteur de la musique de Carmen, ce chef-d'œuvre de l'art lyrique français, qui lui valut d'ail­ leurs une réputation internationale.

Mais il a également laissé des lieder, de la mu­ sique religieuse et des œuvres pour piano qui témoignent de son esprit novateur.

Une oeuvre sous-estimée Issu d'une famille de musiciens, Georges Bizet eut tout naturellement comme pre­ miers maîtres son oncle François Delsarte, célèbre comme pédagogue dans toute l'Europe, et son père, professeur de chant.

Il fit toutes ses classes au Conservatoire jus­ qu'au grand prix de Rome, qu'il remporta à dix-huit ans.

Entre 1857 et 1860, il séjourna à la villa Médicis et découvrit les beautés artistiques de l'Italie.

A son retour à Paris, il continua à travailler sous la direction de son maître et ami, Charles Gounod, et avec Ludovic Halévy, dont il épousa la fille.

A cette époque déjà, Bizet souffrait d'une grave maladie de la gorge et de dépression ; doutant de lui-même, il détruisit nombre d'œuvres déjà achevées.

Mais sa musique ne souffrit jamais des épreuves de sa vie privée et de la médiocrité du milieu artistique pari­ sien qui empêchèrent ses œuvres d'atteindre le public.

Une consécration tardive Chez Bizet, la maîtrise et la richesse harmo­ niques se révélèrent de manière précoce, comme dans sa Symphonie en ut (1885), écrite à dix-sept ans et retrouvée en 1933 seulement.

Une orchestration toujours claire, des enchaînements imprévus et des accords contrastés, l'instinct dramatique et 1838- 1875 l'habileté avec laquelle Bizet mêla le folklo­ re à sa propre invention (comme dans L'Arlésienne, 1872), font de ce musicien l'un des novateurs de cette fin de siècle.

Les Jeux d'enfants, douze pièces pour piano à quatre mains, datent de 1871.

Quant à son chef-d'œuvre, Carmen (1874), sur un livret de Meilhac et Halévy, son beau-père, il fut lui aussi mal accueilli et Bizet mourut peu après la première, persuadé de son échec.

Cet opéra ne fut consacré qu'après la mort du compositeur, à l'opéra de Vienne, où Brahms, Wagner et Nietzsche l'admirèrent.

Cette œuvre, profondément réaliste, s'oppo­ se aux mythologies wagnériennes et roman­ tiques.

Par son style, elle annonce les opéras du xxe siècle.

Témoignage "Sois très toi : c'est le moyen d'être tout seul aujourd'hui, mais c'est le moyen d'avoir du monde autour de toi demain ...

Une première originalité est toujours un Duel ; une seconde devient une Bataille ; une troisième est une Victoire, non pas toujours dans l'appa­ rence, mais assurément dans la vérité.

Crois à ton émotion, c'est un succès, et c'est une promesse." Lettre de Gounod à son jeune élève Bizet; Bizet et son temps, de Mina Curtis. 2 / 2. »