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George Canning

Publié le 16/05/2020

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« George Canning Si Castlereagh ne s'était pas suicidé en 1822, Canning, comme l'a écrit Trevelyan , “ se serait embarqué pour le long voyage du Bengale en qualité de gouverneur général, et l'histoire de l'Angleterre aurait pris un cours différent ”.

On a également décrit Canning comme l'un des fondateurs du mouvement de réforme modérée qui devaitdominer la politique britannique au cours du XIXe siècle et il est certain que Palmerston , Gladstone et Disraeli P091 l'ont tous considéré comme l'un de leurs mentors.

Le vrai Canning, par opposition à celui de la légende, ne mérite probablement pas autant de crédit.

Doué de talents politiques remarquables, son impétuosité et son ambitionexcessive sans mentionner ses capacités pour l'invective et la satire ont menacé de ruiner le début de sa carrière, tout comme ses manœuvres habiles et son éloquencesubtile ont aidé par la suite à lui donner une réputation de “ libéralisme ” qui n'était qu'en partie justifiée.

En fait, ses opinions politiques ont peu changé après 1793 et,derrière l'éclat rhétorique, on retrouvait le champion résolu des intérêts traditionnels de l'Angleterre au-dehors, de la Constitution britannique de la fin du XVIIIe siècle etde l'ordre social existant, avec seulement les amendements et les modifications qui semblaient justifiés pour des raisons d'opportunité.

Pour spectaculaires qu'aient étéparfois ses performances sur la scène politique, sa carrière n'a pas répondu à ce qu'on aurait pu attendre d'un homme aussi doué.

Ayant échappé grâce à son oncle, Stratford Canning, à la pauvreté de son enfance, il ne tarda pas à attirer l'attention de l'élite dirigeante.

Il entra sans effort auParlement en 1793 avec l'aide du Premier ministre, Pitt, et se consacra dès lors exclusivement à la politique.

Un des premiers adversaires de la Révolution française, défenseur résolu de la Constitution britannique, il se fit vraiment un nom avec The Anti-Jacobin , qui commença à paraître en 1797.

Dépouillé de ses sarcasmes et de ses invectives les plus extrêmes, ce périodique reflétait l'essentiel des opinions politiques de Canning.

Jusqu'à la fin de sa vie, il resta attaché à l'idée que seuls des changementsmineurs du système électoral britannique étaient nécessaires.

On pouvait en extirper des abus spécifiques mais lorsqu'il fut Premier ministre, en 1827, il insista sur le faitqu'en matière de réforme parlementaire il n'avait qu'une seule politique : “ M'y opposer jusqu'à la fin de ma vie...

comme je l'ai fait jusqu'ici ! ” Il identifiaitautomatiquement l'agitation sociale au jacobinisme et pensait qu'elle devait être réprimée impitoyablement.

Si Burke L1166 fut son tuteur politique, Adam Smith fut son guide en matière économique et l'une des rares mesures de réforme auxquelles il fut directement associé fut la tentative manquée d'un adoucissement des Corn Laws en 1827.

Même son appui à l'émancipation des catholiques devait beaucoup à son sens de l'opportunisme politique.

Il reconnaissait l'influence croissante de la hautebourgeoisie et de la presse, mais il ne prenait des idées et des mouvements nouveaux que ce qui était immédiatement compatible avec son conservatisme fondamental.

Cequi l'intéressait, c'était l'exécution d'une politique et non ses principes sous-jacents.

A partir de 1807, Canning, en qualité de ministre des Affaires étrangères, eut l'occasion de prendre la succession de PittP269 dans la lutte contre Napoléon P243 .

Presque aussitôt, la Grande-Bretagne se trouva seule à combattre et Canning répondit par la force en capturant la flotte danoise et, de façon plus diplomatique, en soustrayantcelle du Portugal aux griffes de Napoléon .

Toutefois, la Grande-Bretagne ne pouvait pas prendre l'offensive sans l'aide d'alliés continentaux, bien qu'elle utilisât au maximum les pressions économiques que pouvait exercer sa marine.

Canning fut l'un des plus fermes défenseurs des célèbres ordres-en-conseil contre le systèmecontinental de Napoléon .

La révolte des Espagnols contre la domination française fut promptement soutenue mais, dans son désir de diriger toute la guerre, Canning présuma trop de ses forces.

La querelle, et le duel qui s'ensuivit, avec Castlereagh P052 en 1809 le rejetèrent dans le désert politique.

S'il avait alors fait preuve de plus de discernement, ou s'il s'était montré moins exigeant dans les fonctions qu'il revendiquait en 1810, c'est probablement Canning et non Castlereagh P052 qui aurait dirigé la politique britannique au cours de la lutte finale contre Napoléon P243 et qui aurait représenté la Grande-Bretagne à Vienne en 1814-1815.

Il fallut le suicide de Castlereagh P052 en 1822 pour faire de Canning un personnage mondial.

Canning s'était déjà dissocié dans une certaine mesure des efforts entrepris par Castlereagh P052 pour préserver le système des congrès cet “ esprit prédominant d'aréopage ”.

Lorsque Metternich P233 choisit de s'aligner avec la Russie au Congrès de Vérone, la Grande-Bretagne opta pour l'isolement et s'y trouva plongée.

Cela devait à la longue rehausser le prestige de Canning auprès des libéraux, tant dans son pays qu'à l'étranger, mais le résultat immédiat fut de diminuer l'influence de laGrande-Bretagne en Europe.

L'éloquence de Canning ne parvint pas à empêcher l'invasion de l'Espagne par la France en 1823 pour soutenir un roi réactionnaire.Curieusement, Canning semble avoir craint la défaite des Français avec le risque de propagation de l'infection révolutionnaire plutôt que leur victoire.

Confronté aveccette dernière, il exerça tous ses talents diplomatiques, avec le soutien de la marine royale, pour maintenir l'influence britannique au Portugal.

Il réconcilia également cepays avec son ancienne colonie du Brésil, dont il considérait la monarchie comme une force de stabilisation en Amérique latine.

Il se montra tout aussi ferme dans sadétermination de protéger de l'intervention française les colonies espagnoles qui s'étaient révoltées contre leur métropole.

Le moment arriva où il put déclarer avecorgueil : “ J'ai décidé que si la France avait l'Espagne, ce ne serait pas l'Espagne avec les Indes.

J'ai fait naître le Nouveau Monde pour redresser l'équilibre de l'Ancien.

”En réalité, le risque d'intervention étrangère était minime toutefois, les Hispano-Américains érigèrent des statues en son honneur.

Sa diplomatie reposait sur lesfondations sûres de la suprématie maritime et commerciale britannique, qui le servirent également pour rivaliser avec les États-Unis dans le Nouveau Monde.

L'effortentrepris par Canning pour collaborer avec les États-Unis en 1823, en opposition avec les forces de la réaction européenne, ne connut qu'un succès partiel.

Legouvernement américain décida finalement de proclamer unilatéralement la doctrine de Monroe P2174 et de démontrer au monde que les États-Unis n'étaient pas un simple “ petit canot dans le sillage d'un vaisseau de guerre britannique ”.

De fait, les relations anglo-américaines eurent alors tendance à se détériorer, en partie par suitedu peu d'empressement de Canning à traiter Washington P342 avec autant d'égards que l'avait fait son prédécesseur.

En Europe, Canning ne pouvait guère agir tant que la Grande-Bretagne demeurait isolée.

Il est vrai qu'il put protéger le Portugal desincursions de réactionnaires espagnols par l'envoi théâtral de troupes britanniques à la fin de 1826.

Mais l'emprise stratégique de laGrande-Bretagne en Europe restait limitée et il devenait en particulier évident que la révolte des Grecs contre la domination ottomanepouvait conduire à des complications internationales qu'il n'était pas possible à la Grande-Bretagne seule de contrôler.

Initialement,Canning s'était efforcé de prendre une position indépendante mais conciliatrice dans l'espoir d'éviter une guerre russo-turque.

Il n'avaitpas pour les Grecs de sympathie spéciale et ne demandait pour eux que ce qu'il jugeait nécessaire pour apaiser la Russie.

A mesureque la fortune des Grecs déclinait en raison de l'aide apportée par les Égyptiens à leurs suzerains turcs, Canning fut conduit d'unexpédient à l'autre.

En dernier ressort, il convint avec la Russie qu'il fallait ramener les Turcs à la raison.

La France étant prête àadopter une politique semblable, la voie était ouverte à un nouvel alignement international, celui de la Grande-Bretagne, de la Russieet de la France, liées par le Traité de Londres du 6 juillet 1827.

Un mois plus tard, Canning mourait après n'avoir été Premier ministrequ'une centaine de jours.

Il ne resta plus aux flottes alliées qu'à livrer par hasard la bataille de Navarin et aux forces russes etfrançaises à achever seules la coercition de l'Empire ottoman pour le compte des Grecs.

Entre-temps, les successeurs de Canningdissipèrent la plus grande partie de la situation diplomatique précieuse que celui-ci avait acquise pour son pays.

Canning fut proclamé homme d'État libéral par Goethe L084 et Heine L091 en Europe, Charles Greville L1405 et d'autres en Grande-Bretagne.

Il savait certainement faire appel à l'opinion publique et présenter ses politiques d'une façon populaire et théâtrale.

Mais sa seule préoccupation avait été de promouvoir les intérêts, la puissance etle prestige de la Grande-Bretagne.

Il n'était pas un croisé du libéralisme et, dans la mesure où il aida à redessiner la carte de l'Amérique latine et du Proche-Orient, ce futpour des raisons tout à fait réalistes.

Bien que Lord Palmerston P255 l'ait copié (et peut-être même caricaturé) beaucoup d'historiens ont reconnu en fin de compte que le prédécesseur de Canning avait été un homme d'État plus créateur.. »

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