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géographie.

Publié le 06/12/2021

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géographie.
1

PRÉSENTATION

géographie, étude descriptive et explicative de la distribution spatiale sur la Terre des formes et des processus physiques, des phénomènes biologiques, des formes de
peuplement et d'activités développés par les sociétés humaines.
Les relations générales et locales entre les sociétés et leur milieu (ou environnement) sont au coeur des questions géographiques. La géographie est une discipline
ancienne qui décrit (le terme d'origine grecque signifie « description de la Terre «), mais aussi explique la variété des aspects de la surface de notre planète, siège
-- peut-être unique -- de la vie, et étendue finie, habitée et utilisée par l'humanité. Le progrès des techniques d'informations et les interrogations multiples liées à la
croissance démographique et à l'évolution des économies et des sociétés n'ont cessé d'actualiser les curiosités et les connaissances géographiques.

2

LES DOMAINES

Classiquement, les géographes distinguent deux domaines fondamentaux de connaissances : la géographie générale et la géographie régionale. La première classe
compare et explique les dynamiques spatiales, les processus et les faits naturels ou humains envisagés à l'échelle du globe tout entier. La seconde analyse les
combinaisons particulières réalisées par l'ensemble de ces éléments dans des aires plus ou moins étendues : les régions.
Ces deux domaines sont interdépendants et vont en général de pair sur le plan de la pratique ; en effet, ils ne se distinguent que par une approche différente des
études géographiques. Chacun se subdivise en plusieurs champs qui traitent d'un domaine spécialisé de la géographie.

2.1

Géographie générale

La géographie générale comprend la géographie physique et la géographie humaine. Là aussi, ces classifications se composent de domaines spécialisés qui traitent
chacun d'un aspect précis de la géographie.

2.1.1

Géographie physique

La géographie physique englobe la géomorphologie, qui étudie les formes du relief, recourt à la géologie pour connaître les données de la structure de la lithosphère
et analyse aussi la dynamique actuelle de ces formes en relation avec le climat, la couverture végétale et les sols ; la climatologie caractérise les climats, combinaisons
des états de l'atmosphère (température et humidité) liées à la circulation générale et à des conditions locales ; l'hydrologie océanique (océan) et continentale (fleuves
et rivières, lacs) analyse l'hydrosphère, ses caractères dynamiques (courants et débits et transports), ses propriétés physiques (température) et chimiques (salinité) ; la
biogéographie (voir phytogéographie) s'intéresse principalement à la distribution spatiale des formations végétales spontanées ou transformées par l'homme.

2.1.2

Géographie humaine

La géographie humaine comprend plusieurs sections qui elles-mêmes entretiennent des liens étroits, puisque les faits sociaux sont interdépendants dans leurs
structures mais aussi dans leur répartition spatiale.
La géographie de la population étudie la distribution spatiale des effectifs humains, les types de comportement démographique, les migrations qui transforment les
données précédentes.
La géographie rurale et la géographie urbaine analysent et classent la distribution spatiale des peuplements et des activités humaines. Cette distinction, autrefois
importante, subsiste dans les pays en voie de développement mais est dépassée dans les pays industrialisés.
La géographie économique étudie la distribution spatiale et les modalités des activités humaines d'exploitation des ressources naturelles fossiles ou renouvelables
(mines, pêche, bois), de production et de transformation (agricole, industrielle) et d'échanges. L'étude des réseaux de transport, des flux de biens et d'informations a
pris le pas sur celle des activités lourdes et apparemment stables comme l'agriculture et l'industrie. La géographie économique est transformée par la mondialisation ;
des recherches géographiques sur les conditions de localisation (ressources matérielles ou humaines, marchés) expliquent certaines modifications de la carte
économique.
La géographie humaine inclut également la géographie politique et la géopolitique. Celle-ci analyse la différenciation spatiale des faits de pouvoir, la division des
territoires, la formation, la transformation et la disparition des cadres territoriaux, les modalités de l'expression des choix politiques (géographie électorale), les
facteurs et les formes de résolution des conflits linguistiques.

2.2

Géographie régionale

La géographie régionale, en s'appuyant sur les faits étudiés dans la géographie générale, identifie sur une étendue limitée de la Terre, appelée région, la combinaison
particulière de ces faits. Différents facteurs peuvent dominer dans cette combinaison, les facteurs physiques et biologiques, les héritages politiques et culturels, le fait
urbain et la présence d'une métropole, un secteur d'activité économique dominant même s'il est diversifié. Ces distinctions sont relatives dans le temps et dans
l'espace ; par exemple, une région fortement individualisée comme l'Alsace peut, à l'échelle européenne, être perçue comme un élément d'une plus vaste région
rhénane.
La géographie régionale peut être envisagée comme une sorte de lecture des différences et des dynamiques spatiales et sociales de la surface terrestre. Cette lecture
n'est possible qu'avec les clés forgées par la géographie générale, chaque région peut être considérée comme une oeuvre géographique, celle des hommes qui y ont
vécu et qui y vivent, et qui tient son sens particulier du rapport établi dans cet espace précis par des éléments plus généraux. Le monde est perçu comme une
mosaïque de régions subordonnées avec plus ou moins de force par les États dans leurs territoires respectifs.

3

LES MÉTHODES

Le principal objectif du géographe est d'expliquer l'état de la surface terrestre, toujours plus ou moins influencé par l'homme, et la diversité et l'intensité des formes
d'humanisation qui s'y développent rapidement. Pour cela, il doit collecter des données localisées, enregistrer les résultats des études géographiques sous forme de
tableaux, de graphes, de manuels et tout particulièrement de cartes. Pour expliquer, il doit procéder à de multiples corrélations, statistiques, graphiques et / ou
cartographiques -- les modèles et les 5 chorèmes -- entre ces ordres de faits. Les géographes font appel à diverses techniques et outils pour atteindre leurs objectifs.

3.1

Collecte des données

Les géographes peuvent rassembler des données sur le terrain ou à partir de sources secondaires comme les recensements, les enquêtes statistiques, les cartes et les
photographies. L'utilisation de la photographie aérienne, et en particulier des films spéciaux, a beaucoup progressé depuis la Seconde Guerre mondiale, de même que
les prises de vue aériennes du paysage en trois dimensions ; ces avancées techniques ont permis d'effectuer des études plus détaillées de la Terre et de ses ressources
grâce à l'observation aérienne. Pour obtenir des informations, les géographes ont également recours aux radars et aux satellites artificiels.

3.2

Cartographie

Coupe topographique transversale
© Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

La carte est l'outil par excellence du géographe et elle peut être utilisée pour enregistrer de simples données ou les résultats d'une étude géographique complexe. La
carte rassemble et localise un grand nombre d'informations auparavant ponctuelles. Elle permet également d'établir presque instantanément des comparaisons
visuelles entre des aires différentes quand elle est conçue pour indiquer, à l'aide de symboles, non seulement l'emplacement des éléments localisés de l'aire, mais
également leurs caractéristiques.
Les cartographes ont développé et multiplié les codes de symboles cartographiques, qui leur permettent d'identifier les éléments culturels que sont les maisons, les
usines, les églises, etc. Les cartes les plus intéressantes sont les cartes dites thématiques, qui présentent la distribution d'un ou de plusieurs phénomènes.
Le développement de la cartomatique a considérablement ouvert les possibilités de production, de diffusion de l'image cartographique qui s'est aussi largement
affranchie du support papier pour s'afficher sur écran et devenir un moyen très souple de communication et de recherche géographique.

3.3

Système d'information géographique

L'informatique est devenue particulièrement utile en géographie. Le système d'information géographique (SIG) enregistre, conserve et analyse les données
géographiques. Pour une zone donnée, ces systèmes permettent de créer des images à deux ou trois dimensions qui sont utilisées comme modèles dans les études
géographiques. Ils sont conçus pour traiter des quantités importantes de données, et ils permettent aux savants de mener leurs recherches avec une vitesse et une
précision accrues. Le système d'information géographique connaît de nombreuses applications dans le domaine public et dans le monde de l'entreprise. Plusieurs
dizaines de milliers de ces systèmes sont actuellement opérationnels sur la planète.

3.4

Analyse des informations

SIG
Un système d'information géographique (SIG) est un système de cartographie géographique qui synthétise, analyse et représente de
nombreuses données géographiques sous une forme facile à comprendre. Cet exemple montre la localisation (points noirs) des
industries rejetant des gaz toxiques près de Los Angeles. Cette image a été superposée à des cartes de la population (gradation de
couleurs selon la répartition et l'importance des groupes de population), ce qui permet d'étudier les relations entre la pollution, la
répartition des populations et l'habitat.
L. Burke/National Center for Geographic Information and Analysis

Les méthodes quantitatives correspondent aux techniques qui s'appuient sur les mathématiques et les statistiques pour analyser les données. L'utilisation de ces
techniques permet aux géographes de traiter une masse importante d'éléments et un grand nombre de variables. Il arrive fréquemment qu'ils rassemblent des données
et construisent une théorie qui rende compte de leurs observations. Ils se servent alors des méthodes quantitatives pour tester leurs théories. Celles-ci prennent parfois
la forme d'expressions mathématiques que l'on appelle des modèles. Toutefois, on n'attend pas des théories géographiques qu'elles soient exactes sur le plan
universel, mais plutôt qu'elles expliquent les tendances que l'on peut observer.

4

HISTOIRE DE LA GÉOGRAPHIE

Allégorie de la géographie
Peinture allégorique, cette enluminure du xv e siècle représente une figure féminine personnifiant la Géographie. Celle-ci, tenant un
globe dans sa main droite, siège entre le Nord (polus superior) et le Sud (polus inferior). Toute la scène est illuminée par les rayons
du Soleil.« Allégorie de la géographie «, enluminure illustrant un manuscrit de la collection du Traité des Arts libéraux, xv e siècle.
Bibliothèque Marciana, Venise.
Archivo Iconografico, S.A./Corbis

De nombreux voyageurs, topographes, explorateurs et observateurs scientifiques ont participé au développement de la géographie (voir exploration géographique).
Toutefois, c'est seulement depuis la fin du XVIIIe siècle qu'il a été possible de collecter et d'enregistrer des informations géographiques exactes. Il faut attendre le
milieu du XIXe siècle pour que les concepts de la géographie moderne soient dégagés et illustrés.

4.1

Premiers géographes

Les premiers géographes s'intéressent à l'exploration des régions inconnues et ils décrivent les faits qu'ils observent dans les différentes régions parcourues. Depuis
l'Antiquité, chaque culture développe sa géographie pour maîtriser son territoire d'origine et pour mieux connaître ce qui se situe à ses confins. Les Chinois, les
Égyptiens et les Phéniciens entreprennent de longs voyages et consignent leurs impressions sur les pays qu'ils traversent. L'une des premières cartes que nous
connaissons a été réalisée sur une tablette d'argile à Babylone en 2300 av. J.-C. environ. Vers 1400 av. J.-C., les rives de la Méditerranée sont connues et ont fait
l'objet de relevés cartographiques et, au cours du millénaire suivant, les premiers explorateurs se rendent en Angleterre et naviguent le long des côtes occidentales du
nord de l'Afrique. Toutefois, ce sont les Grecs qui donnent au monde occidental ses premières connaissances importantes sur la forme, la taille et les caractéristiques
générales de notre planète. Hérodote, au Ve siècle av. J.-C., dans ses Histoires, décrit avec force détails les contrées qu'il a visitées, et notamment les alentours de la
mer Noire, l'Égypte et la Sicile.
Au IVe siècle av. J.-C., le philosophe et savant grec Aristote est le premier à démontrer que la Terre est ronde. Il s'appuie sur les arguments suivants : toute matière
tend à tomber vers un centre commun, la Terre projette une ombre circulaire sur la Lune pendant une éclipse et, lorsque l'on voyage du nord vers le sud, de
nombreuses constellations deviennent visibles, tandis que celles que nous connaissons disparaissent. Le géographe grec Ératosthène, au IIIe siècle av. J.-C., est le
premier à calculer avec précision la circonférence de la Terre.
Les Grecs, par leurs voyages, leurs conquêtes et leurs actions de colonisation, accumulent une masse considérable d'informations géographiques et ils stimulent
l'écriture d'ouvrages géographiques. Ainsi, le géographe et historien grec Strabon (63 av. J.-C.-21 apr. J.-C.) écrit une encyclopédie en 17 volumes appelée
Géographie, qui est une source d'informations de grande valeur pour les chefs militaires et les administrateurs publics sous l'Empire romain.
Au IIe siècle apr. J.-C., l'astronome grec Ptolémée (100-178) compile l'essentiel du savoir géographique des Grecs et des Romains de son époque. Il propose
également de nouvelles méthodes de cartographie, qui comprennent des techniques de projection et la création d'un atlas. Dans son Guide géographique, Ptolémée
divise le cercle de l'équateur en 360 ° et construit un réseau imaginaire nord-sud et est-ouest à la surface de la Terre ; il dispose ainsi d'une grille de référence lui
permettant de localiser les positions relatives des terres connues, comme les îles et les continents. Même si les mesures de la circonférence de la Terre réalisées par
Ératosthène sont plus précises que celles de Ptolémée, ce dernier est l'auteur de descriptions et de cartes très utiles sur le monde connu à l'époque. Ses cartes, en
particulier, indiquent clairement qu'il a conscience des problèmes de représentation de la sphéricité de la Terre sur une surface plane.

4.2

Renouveau à partir du

XIIe

siècle

Carte d'Ortelius
Représentation de l'océan Pacifique et de l'île de la Nouvelle-Guinée, cette carte est tracée par le cartographe Abraham Ortelius en
1589.
Archivo Fotografico Oronoz

Après le déclin et la chute de l'Empire romain, les Européens ne se lancent pas dans des explorations ou des voyages importants, et la géographie ne progresse
pratiquement pas. Parmi les Européens, seuls les Vikings, en Scandinavie, peuvent être qualifiés d'explorateurs. Ce sont eux qui atteignent pour la première fois le
Groenland et l'Amérique du Nord. Les Arabes du Proche-Orient, toutefois, interprètent et vérifient les travaux des géographes grecs et romains plus anciens ; ils
explorent également les régions du sud-ouest de l'Asie et de l'Afrique. Dès le VIIIe siècle, les érudits arabes traduisent les oeuvres des géographes grecs. C'est

seulement après la traduction de ces textes arabes en latin que les connaissances géographiques des Grecs se répandent en Europe. Parmi les grandes figures de la
géographie arabe se détachent al-Idrisi, connu pour ses cartes détaillées, Ibn Battuta et Ibn Khaldun, qui tous deux ont écrit des récits de leurs grands voyages. Les
Mongols et les Chinois développent également de grandes connaissances sur la géographie de l'Asie.
Au XIIIe siècle, les voyages de Jean du Plan Carpin, de Guillaume de Rubrouck et surtout de Marco Polo, les croisades chrétiennes au XIIe et au XIIIe siècle, les
explorations maritimes des Portugais et des Espagnols au XVe et au XVIe siècle ouvrent de nouveaux horizons aux Européens et stimulent la rédaction d'ouvrages de
géographie. Au XVe siècle, le prince portugais Henri le Navigateur finance plusieurs explorations de la côte africaine et joue un rôle de premier plan dans le
développement des études géographiques. L'arrivée des Espagnols et des Portugais en Amérique, à partir de 1492, et le premier tour du monde effectué par
l'expédition de Magellan, en 1522, donnent aux Européens une idée plus exacte des dimensions du globe et de la part relative des océans et des continents. La
division du globe en grandes zones climatiques apparaît peu à peu comme une réalité de part et d'autre de l'équateur. Les voyages par mer et les études réalisées
pendant cette période prouvent sans conteste que la Terre est une sphère.
Parmi les récits de voyages et de découvertes les plus remarquables publiés au XVIe siècle, on trouve ceux de Giambattista Ramusio à Venise, ceux de Richard
Hakluyt en Angleterre et ceux de Théodore de Bry dans ce qui correspond maintenant à la Belgique. Les représentations cartographiques intègrent les informations
issues des découvertes : cartes de Mercator (1512-1594), atlas d'Abraham Ortelius (1570).

4.3

Du

XVIIe

au

XIXe

siècle

Alexander von Humboldt
THE BETTMANN ARCHIVE

L'ouvrage intitulé Geographia generalis (1650) du géographe allemand Bernhardus Varenius joue un rôle important dans l'histoire des méthodes géographiques.
Varenius divise la géographie en trois domaines distincts : le premier traite de la forme et des dimensions de la Terre, le second des marées, des climats, des saisons
et des autres variables qui dépendent de la position relative de la Terre dans l'Univers, et le troisième porte sur les études comparatives de régions précises du monde.
Ses travaux ont fait autorité pendant plus d'un siècle.
Pendant les deux siècles qui suivent, de nombreux Européens apportent leurs contributions à la connaissance géographique. Au XVIIIe siècle, les progrès de la
géométrie, de l'astronomie et de la géodésie permettent une amélioration considérable de la précision dans les localisations et, partant, une cartographie de plus en
plus fidèle aux réalités du terrain.
Au XVIIIe siècle, le philosophe allemand Emmanuel Kant joue un rôle décisif en plaçant la géographie dans le cadre de la science. Kant distingue deux catégories
dans la science tirée de l'observation : la première comprend les phénomènes décrits selon les principes de la logique, et elle aboutit à une classification des plantes et
des animaux, qui fait abstraction des notions de temps ou d'espace. Cette classification s'exprime par les notions d'ordre, de genre et d'espèce. La seconde catégorie
porte sur les phénomènes conçus en termes de temps et d'espace ; la classification et la description selon le temps prend la forme de l'histoire, et la classification et la
description selon l'espace prend la forme de la géographie. Kant subdivise la géographie en six branches, l'une d'entre elles, la géographie physique, étant
prédominante par rapport aux autres. Selon la conception kantienne, les autres branches sont représentées par la géographie théologique, économique, politique,
morale et mathématique.
Alexander von Humboldt et Carl Ritter, allemands tous les deux, contribuent de façon significative à la conception scientifique de la géographie au début du
XIXe siècle. Grand voyageur et brillant observateur sur le terrain, Humboldt applique sa connaissance des processus physiques et des sciences naturelles à la
classification systématique et à la description comparative des paysages observés sur le terrain. Il met également au point des méthodes de mesure des phénomènes
qu'il constate. Il est l'auteur d'un certain nombre d'excellentes études géographiques tirées de ses voyages en Amérique. Son oeuvre, intitulée Kosmos (1844), qui
décrit la géographie physique de la Terre, est considérée comme l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature géographique de tous les temps.
Les positions de Ritter diffèrent en partie de celles de Humboldt. Alors que Humboldt envisage un traitement séparé de chaque caractéristique physique et est alors
partisan d'une approche générale, Ritter prône une approche régionale de la géographie. Il insiste sur la nécessité d'étudier des zones précises en les comparant et en
dégageant ce que chacune d'elles a de particulier. Son oeuvre en 19 volumes, Die Erdkunde im Verhältnis zur Natur und Geschichte des Menschen (« la Géographie
dans ses relations avec la nature et l'histoire de l'humanité «, 1822-1859), est une excellente analyse géographique de l'Asie et de certaines parties de l'Afrique.
Ritter est un observateur de terrain avisé, qui possède de bonnes connaissances dans le domaine des sciences naturelles et de l'histoire. Il emploie le terme de
géographie comparée pour qualifier son propre travail, considérant qu'elle est du même ordre que l'anatomie comparée, et il accumule les observations pour dégager
des lois et des principes. Ritter pense également que les études générales sont absolument indispensables aux études régionales.
Élisée Reclus (1830-1905), qui a suivi les cours de Ritter, réalise seul, en dehors des institutions académiques, une oeuvre monumentale. Sa Géographie universelle
publiée de 1875 à 1894 est une remarquable somme de géographie régionale et son traité l'Homme et la Terre est une réflexion originale et très moderne sur les
rapports entre les sociétés et leur milieu.
Un autre géographe allemand, Friedrich Ratzel, contribue de façon significative à la connaissance géographique. Naturaliste, voyageur et journaliste, il est surtout
connu pour son oeuvre Anthropogéographie (1882-1891), où il tente de démontrer que la répartition des peuples sur la Terre est déterminée par l'environnement
physique. Décrivant la géographie comme science de la répartition, il favorise l'étude de zones réduites, qui, selon lui, peut servir de base à des généralisations sur
des espaces plus grands ou même sur le monde entier. Les géographes allemands Ferdinand von Richthofen et Alfred Hettner intègrent les idées de Humboldt, de
Ritter et de Ratzel dans un système cohérent. Le livre de Hettner Die Geographie : Ihre Geschichte, ihr Wesen, und ihre Methoden (« la Géographie : son histoire, sa
nature et ses méthodes «, 1927) est une oeuvre de qualité sur l'histoire des méthodes géographiques.
Paul Vidal de La Blache occupe une place de premier plan parmi les géographes français de la fin du XIXe siècle. Il s'oppose à l'idée selon laquelle le milieu physique
détermine complètement les activités humaines. Il démontre que des groupes humains différents peuvent exploiter différemment un même milieu. Il se montre
partisan des études monographiques portant sur les régions, et il met l'accent sur les processus à la fois physiques et culturels qui interviennent dans la répartition des
caractéristiques de la Terre.
Le XIXe siècle voit l'émergence de nombreuses sociétés de géographie. Beaucoup parrainent des explorations, sont à l'origine d'études et publient des revues
géographiques. Les premières sociétés sont fondées à Paris, Berlin et Londres, pendant les années 1820 et 1830 et sont toujours en activité. Des congrès
géographiques internationaux sont organisés, parallèlement aux expositions universelles.

4.4

La géographie contemporaine

Pendant la première moitié du XXe siècle, de nombreux auteurs d'ouvrages géographiques -- français, notamment Emmanuel de Martonne, Albert Demangeon et
André Siegfried, britanniques, américains et allemands -- suivent la tradition des pionniers dans le domaine de la géographie. Des études portant sur des zones
restreintes situées partout dans le monde sont conduites en s'appuyant sur les observations de terrain. Les frontières de la connaissance géographique s'en trouvent
élargies ainsi que la valeur et la densité des informations, mais les méthodes utilisées sont pratiquement inchangées depuis la fin du XIXe siècle. Ainsi s'achève au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, selon des dates différentes suivant les pays, le temps de la géographie classique.
Un tournant s'amorce dans les années cinquante puis se précise ensuite. Par les travaux qu'ils conduisent, des auteurs comme Jean Gottman, Jean Dresch, Pierre
George, Jean Tricart, sont, chacun dans son domaine, des novateurs. Certains de ces géographes et d'autres par la suite, critiquent les objectifs et les méthodes
antérieurs ; ils ont des exigences scientifiques et veulent apparenter la géographie aux sciences expérimentales en recherchant des lois, selon le dispositif suivant :
théorie -- hypothèse et modèle -- mesure et test statistique. Le renversement de méthode et de perspective est tel que l'on a parfois employé les expressions de
« nouvelle géographie « et de « révolution quantitative «.
En fait, les géographes testent d'abord des modèles de localisation plus ou moins anciens ; celui de Von Thünen (1827), d'A. Weber (1909), de Walter Christaller
(1933), en les appliquant à des réalités contemporaines. Ces modèles ont une valeur explicative certaine, vérifiée dans différents contextes dans les années soixante et
soixante-dix. Ils donnent lieu à d'autres recherches et propositions théoriques. La géographie de Roger Brunet, qui analyse et illustre les modes de production et
d'organisation de l'espace, est issue de ce courant.
Parallèlement ou en réaction contre cette géographie soucieuse d'établir des lois ou d'expliquer des régularités dans l'organisation de l'espace, d'autres analyses
géographiques s'affirment. La géographie humaniste et culturelle (dont Paul Claval est l'un des chefs de file) montre le rôle et la place des valeurs humaines dans la
différenciation de l'espace et ses usages. La géographie radicale et la géopolitique (remise à l'honneur par Yves Lacoste) analysent les divisions territoriales et les
problèmes frontaliers, les conflits liés à la présence de groupes sociaux et culturels distincts, politiquement dominants ou dominés. La géographie historique tente de
faire le lien entre les données de l'histoire (voir histoire de l'histoire) et celles de la géographie, en étudiant par exemple l'histoire du paysage ou celle de la vigne et
du vin. Certains historiens, comme Fernand Braudel, donnent dans leurs travaux une large place à la réflexion géographique.
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