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Garcia Moreno

Publié le 16/05/2020

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« Garcia Moreno L'Équateur est né à l'histoire comme fief des généraux vénézuéliens, les "janissaires noirs" de Bolívar.

La dictature militaire, aprèsavoir arbitré entre les planteurs et commerçants de Guayaquil et les propriétaires de la montagne (Quito), s'effondre en 1845.

En1859, au moment où le pays s'engloutit dans la guerre civile et étrangère, apparaît Gabriel Garcia Moreno, homme providentiel pourcertains historiens, mauvais génie de l'Équateur, pour d'autres. Fils de riches commerçants de Guayaquil, libéral comme les hommes de sa classe, Garcia Moreno a fait de bonnes études et unecarrière politique rapide.

Cet avocat passionné pour les sciences exactes, élève et ami de Boussingault à Paris, a été conseillermunicipal de Quito, gouverneur de province à vingt-six ans, sénateur à trente-deux. Il a lutté contre le dictateur Flores en 1846 puis contre les militaires libéraux qui lui ont succédé, ce qui lui vaut trois années d'exil(1853-1856), passées à Paris et consacrées aux sciences.

Maire de Quito, recteur de l'Université, professeur de physique et chimie,sénateur, il est exilé à nouveau en 1859. Cette même année, il prend le pouvoir, à la faveur de la guerre entre le Pérou et l'Équateur, au moment où tout s'effondre.

Aprèss'être appuyé sur l'aristocratie de Quito pour mater Guayaquil, Garcia Moreno s'impose à elle ; en 1861, il est élu président de laRépublique. A cette date, Garcia Moreno est passé du libéralisme au catholicisme social de Chateaubriand, de Maistre, de Bonald.

En dehors de sesconvictions religieuses personnelles, qui sont profondes, il voit dans la religion du peuple le facteur premier de la nationalité à faire etle principe d'ordre de l'État à construire contre le militarisme et l'étranger. La situation était si désespérée en 1859-1860 que Garcia Moreno songea à demander à Napoléon III de prendre l'Équateur sous saprotection, pour le sauver des visées péruviennes, colombiennes et américaines.

Pérou et Colombie étaient tentés par la "polonisation"du pays, les États-Unis avaient des visées sur les îles Galápagos. La première présidence fut marquée par la conclusion d'un concordat avec Rome, qui voyait l'État abandonner ses principes régalistestout en exigeant de l'Église qu'elle réforme ses mœurs et améliore la qualité de son personnel.

Deux guerres malheureuses avec laColombie, divers soulèvements facilement écrasés n'empêchèrent pas l'impétueux Garcia Moreno de réformer les finances, de muselerles militaires, d'entamer la réforme éducative. De 1865 à 1869, le pays fut agité et la crise électorale se termina par le coup d'État de janvier 1869 : Garcia Moreno devenaitprésident provisoire, une Convention rédigeait une nouvelle Constitution pour donner au président les pouvoirs qui lui avaient manquéde 1861 à 1865. Au cours de ces six années, le président, fort de l'appui populaire, gouverna contre les élites, modernisant et éduquant son pays avecl'aide de prêtres français, chargés de l'alphabétisation totale, et de jésuites allemands chassés par Bismarck.

L'armée, refondue etdisciplinée, est mise au service de l'État.

La grande entreprise du régime, après l'éducation primaire, c'est la construction des routes etdu chemin de fer Guayaquil-Quito, destiné à débloquer économiquement la "sierra" et à mettre fin aux régionalismes.

Mise en placed'institutions bancaires, règlement de la dette étrangère, développement économique, le progrès est général, ainsi que le montrel'évolution du budget de l'État. Lorsque Garcia Moreno fut assassiné en mai 1875 par quelques conjurés, le pays vivait dans l'ordre et connaissait un début deprospérité.

Après la disparition tragique du grand homme d'État, l'Équateur retombait dans l'anarchie avant qu'un coup d'État ne donnele pouvoir à un militaire. Garcia Moreno fut détesté et calomnié.

N'a-t-il pas été accusé de tous les crimes de Néron ? On l'a ridiculisé à cause de soncatholicisme agressif ; ce que personne n'a pu mettre en doute, c'est son honnêteté absolue, son savoir acquis à Paris, sondévouement à la cause publique.

Il s'est strictement inspiré du thomisme (ensemble des doctrines de saint Thomas d'Aquin) pourélaborer sa philosophie politique, mais il n'a jamais persécuté les Lumières.

Entre les hagiographes et les ennemis, il est difficile detrouver le ton juste.

D'une volonté de fer, doté de talents variés, il n'a pas reculé devant la difficulté : son catholicisme tardif lui a coûtédes adhésions faciles, sa haine du militarisme l'a privé d'un instrument classique.

Entre l'autoritarisme et l'anarchie, il a choisi sanspeine, justifiant son pouvoir par la poursuite du bien commun. Autoritaire à l'excès, souffrant mal la critique, sûr de lui, cet homme d'action était un réaliste : comment appliquer la Constitutionaméricaine à un peuple indien n'entendant pas l'espagnol, dominé par la caste créole ? Ses écrits ont la sincérité et la violence dupersonnage, l'intensité et l'exagération de ses contemporains, à commencer par l'écrivain Montalvo qui a pu dire : "Ma plume l'a tué." Son erreur principale fut de ne pas créer le système qui aurait permis de poursuivre son œuvre.

Homme nécessaire, homme de lasituation, il ne voyait personne derrière lui, et personne devant.

Lorsqu'il laisse la présidence en 1865, le jeu traditionnel reprend ;lorsqu'il tombe assassiné en 1875, tout recommence comme auparavant.

Laissons la conclusion à un historien péruvien : "Infatigable,stoïque, juste, ferme en ses décisions, admirablement logique avec lui-même, Garcia Moreno est une des plus grandes personnalitésde l'histoire américaine.

Ce ne fut pas un tyran sans doctrine comme Porfirio Díaz.

En quinze ans, il transforma complètement son petitpays, selon un vaste système politique que la mort seule l'empêcha de réaliser.

Mystique de type espagnol, il ne se contenta pas de lacontemplation stérile.

Il avait besoin d'agir : il fut organisateur et créateur". »

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