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Gandhara.

Publié le 18/05/2020

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« Gandhara. 1 PRÉSENTATION Gandhara , région du Nord-Ouest de l’Inde, d’une partie du Pakistan et de l’Afghanistan, particulièrement florissante du VIe siècle av.

J.-C.

au Ve siècle apr.

J.-C. 2 UNE CIVILISATION ORIGINALE UNIFIÉE PAR LE BOUDDHISME Satrapie de l’Empire perse achéménide au VIe siècle av.

J.-C., le Gandhara est annexé par Alexandre le Grand vers 328 av.

J.-C., puis gouverné par ses successeurs grecs, les Séleucides, qui s’allient à l’empire indien des Maurya.

Au Ier siècle av.

J.-C., les Scythes (appelés Saka ou Shaka en Inde) de la steppe eurasiatique, les Parthes de Perse, puis les Kouchans (dits aussi Kushan ou Kushana) d’Asie centrale, dominant également la vallée du Gange, l’envahissent.

Au IIIe siècle apr.

J.-C., les Perses sassanides vassalisent les Kouchans, ce jusqu’aux raids destructeurs des Hephtalites (« Huns blancs ») au Ve siècle.

Ces derniers laissent une région divisée, conquise par les musulmans venus de Perse (Iran) au VIIIe siècle. Une civilisation originale s’y développe, unifiée par le bouddhisme et enrichie de traditions culturelles, religieuses et artistiques variées. D’importantes cités sur la route de la Soie — telles Taxila et Peshawar — favorisent son essor par les échanges commerciaux avec les mondes méditerranéen, perse, indien,d’Asie centrale et chinois.

L’archéologie l’atteste par la découverte (par Joseph et Ria Hackin en 1937) du trésor de Begram en Afghanistan, exceptionnel ensemble d’objetsprécieux gréco-romains (verrerie, reliefs en plâtre, statuettes en bronze), indiens (ivoires sculptés du style de Mathura) et chinois (laques de l’époque Han). Centre bouddhique renommé, la région attire de nombreux religieux indiens et chinois ; le bouddhisme du mahayana y supplante celui du theravada.

Mais, confirmant lavariété des religions, sur les monnaies du règne de l’empereur Kanishka figurent le Bouddha, Shiva et Héraclès. Un grand centre artistique s’épanouit du Ier au VIe siècle, élaborant un remarquable art composite, essentiellement bouddhique.

Utilisant le schiste sculpté, l’argile et le stuc modelés, il combine des particularités étrangères réinterprétées, principalement perses et hellénistiques transmises par la Bactriane, mais aussi indiennes et d’Asie centrale. 3 LA SCULPTURE « GRÉCO-BOUDDHIQUE » Vers les Ier-IIe siècles, sous les Kouchans, les écoles de sculpture du Gandhara et de Mathura (vallée du Gange) — influencées par l’anthropomorphisme des divinités grecques — inaugurent la création de l’iconographie humaine du Bouddha, qui, auparavant, était seulement évoqué par des symboles ( voir iconographie bouddhique). Le Bouddha, debout ou assis, vêtu d’un costume monastique, parfois moustachu, porte les signes de sainteté, bientôt caractéristiques : protubérance crânienne recouverted’un chignon, marque frontale, lobes des oreilles allongés, etc.

Le visage méditant, aux yeux mi-clos en amande, détaché et serein, la tête auréolée et le corps sansmusculature personnifient l’élévation spirituelle, contrairement aux Grecs qui privilégient la perfection anatomique. Cet art, qualifié de « gréco-bouddhique », associe l’iconographie bouddhique indienne et l’esthétique hellénistique, comme les cheveux ondulés et les plis « mouillés » dudrapé laissant transparaître le corps.

Les attitudes, d’abord raides et frontales, s’assouplissent et certains sculpteurs font preuve d’une grande maîtrise. Apparaissent également des représentations de bodhisattvas — entités spirituelles du bouddhisme du mahayana — aux riches parures ouvragées, de divinités hindoues etde Jinas du jaïnisme. 4 L’ARCHITECTURE DES STUPAS D’innombrables stupas et monastères bouddhiques, en briques ou moellons de schiste enduits, aujourd’hui en ruine, s’élèvent à Butkara, à Takht-i-Bahai, à Sahri-Bahlol, àCharsadda, à Peshawar, à Sikri, à Taxila, à Hadda et à Shotorak. Au fil des siècles, les stupas ont évolué : le dôme hémisphérique s’allonge, les bases et les parasols sommitaux se multiplient.

Les monastères comportent des petitescellules de méditation et d’habitation autour d’une cour quadrangulaire, complétées de salles d’assemblée, de cuisines, de chapelles, de stupas, etc.

Des monastèresrupestres excavés dans des falaises et ornés de peintures murales — tels Bamyan ou Kakrak — imitent ceux d’Ajanta en Inde. Un riche décor sculpté ou modelé et peint anime les bases des stupas et les chapelles monastiques.

Il comprend des bas-reliefs narratifs — illustrant la vie du Bouddha etses existences antérieures (jataka), des scènes dionysiaques, etc.

— et décoratifs, des hauts-reliefs, statues et stèles représentant le Bouddha, des bodhisattvas richementparés, le dieu des richesses Pançika et la déesse de la fécondité Hariti, ainsi que des donateurs. Les influences s’unissent : putti, atlantes, guirlandes, palmettes, chapiteaux à feuilles d’acanthe hellénistiques, costume (tunique, pantalon bouffant, bottes, manteau) etreprésentation frontale des arts parthe et kouchan, génies arboricoles (yakshini) et éléphants de la tradition indienne, ruban flottant sassanide sur les auréoles. L’art du Gandhara, avec ses styles régionaux, rayonne vers l’Asie centrale et la Chine.

Il s’éteint vers le VIe siècle avec les invasions des Huns, mais des éléments persistent dans certaines vallées (Fondukistan) jusqu’à l’apparition de l’art musulman au VIIIe siècle. 5 LA DESTRUCTION DES BOUDDHAS DE BAMYAN La région de Gandhara est tout particulièrement célèbre pour deux bouddhas géants, hauts de 38 et 55 mètres (le plus grand du monde), qui constituaient d’extraordinairesreprésentants de l’art bouddhique pré-islamique.

Vieux de 1 500 ans, ils étaient situés dans une falaise à Bamyan. En février 2001, le chef suprême des talibans — qui contrôlent la majeure partie de l’Afghanistan depuis 1998 — ordonne la destruction de toutes les statues et peinturesrupestres bouddhiques, dont l’existence est jugée contraire à l’islam.

La communauté internationale se mobilise, mais les pressions de l’ONU et de l’Unesco sont sans effet.Le Metropolitan Museum of Art de New York, l’Inde ou encore la Thaïlande propose aux talibans d’accueillir les statues, de hautes autorités de l’islam s’élèvent contre cetteinterprétation des textes, en vain.

Les images de la destruction à l’explosif des deux statues de Bamyan sont diffusées dans le monde entier en mars 2001, mettant unterme définitif à l’espoir d’empêcher cette mesure iconoclaste. '. »

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