Frédéric BAZILLE:LA ROBE ROSE.

« Frédéric BAZILLE LA ROBE ROSE Sur la terrasse de la maison de campagne familiale, Bazille fait poser sa cousine dans l'ombre complice d'une belle journée d'été ...

La volonté de combiner les thèses impression­ nistes de travail «sur le motif» et les règles plus classiques de la pose en atelier pousse Frédéric Bazille à peindre sur la terrasse de la maison de famille ce tableau considéré comme son chef-d'œuvre.

L'ŒUVRE La scène se passe dans le jardin de la pro­ priété que la famille maternelle du peintre possède depuis 17 41 à Méric, près de Montpellier.

Là, tous les étés, sur la terrasse surplombant la rivière Lez, Mme Bazille mère, son fils Frédéric el ses cousines Pauline, Camille et Thérèse passent des vacances pai­ sibles, que seule viendra interrompre la guer­ re de 1 870, durant laquelle le peintre trouvera la mort.

En cel été 1864, c'est Thérèse, seconde fille de la sœur de Mme Bazille, qui prend la pose, assise sur le muret qui délimite la pro­ priété.

Volontairement, le peintre la place dans l'ombre pour nous faire sentir la douceur de celte terrasse ombragée en constraste avec l'écrasant soleil qui inonde le village de Castelnau, à l'arrière-plan.

Travailler en plein air était nouveau pour le jeune peintre; l'idée lui en était venue l'année frécédente, alors que, avec son ami Villa, i louait un atelier attenant à un bout de jardin: « Le propriétai­ re nous a même accordé un petit bout de jardin grand comme la salle à manger de Sur cette même terrasse, le peintre fera poser toute sa famille avant de partir pour la guerre.

Frédéric BAZILLE 1841-1870 • La Robe r ose • Huile sur toile 1 45 cm x 110 cm • Signé en bas, à droite «F.

Bazille» • P eint en 1864 • Localisation: Paris, musée d'Orsay • Expositions: Paris, 1910, 1935, Londres, 1954; Marseille, 1955; Lisbo nne, 1965; Troyes, 1969; Madrid, 1971; Montpellier, 1992 la maison, qui contient un pêcher et quelques lilas.

Il nous sera bien agréable en été pour peindre des figures au soleil.

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», écrit-il à sa mère en 1 863.

L'HOMME Frédéric Bazille, fils d'une famille bourgeoise protestante du Midi, monte à Paris faire sa médecine, mais c'est vers la peinture qu'il s'oriente quand il rencontre Monet, Renoir et Sisley- qui ont presque son âge- à l'aca­ démie Gleyre, où il prend des cours.

Très vite, il devient l'un des plus doués du groupe, aussi populaire par son talent que par sa gentillesse proverbiale.

La guerre de 1 870 ne lui laissera pas le loisir de voir triompher les idées picturales qu'il défend.

L'impression­ nisme, à peine né, se voit privé d'un de ses meilleurs éléments.

L'HISTOIRE Le tableau fut, jusqu'en 1924, la propriété de Marc Bazille, le frère cadet du peintre, qui en fit don au musée du Luxembou,rg.

Le tableau entra dans les collections de l'Etat, au Louvre d'abord, en 1929, puis au jeu de paume et, enfin, à Orsay en 1986.

LA C OTE Les œuvres de Fr éd ér ic Bazille sont peu nombreuses (il n'aura p eint que huit ans, a v an t de disparaître).

Ses tab leaux so nt donc rares en vente publique.

En 1989, une petite toile d'une trentaine de centimètres trouvait acquér eur po ur 900 000 francs.. »