Databac

FRANCOPHONIE

Publié le 06/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : FRANCOPHONIE. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Encyclopédie

FRANCOPHONIE. Employé d'abord au xixe s. par le géographe Onésime Reclus, popularisé vers 1945, l'adjectif francophone caractérise un individu ou une collectivité qui parle français ; le mot francophonie désigne cet état de fait ou l'ensemble de ces collectivités. Le nombre des francophones est difficile à préciser : on évalue à environ 90 millions les francophones de langue maternelle, et Léopold Senghor, en 1974, comptait 230 millions de francophones potentiels (dans des pays bilingues ou multilingues). Retenons qu'aux Nations unies une trentaine d'États membres, sur un total de 150, participent régulièrement aux activités du groupe des délégations d'expression française, et une cinquantaine souhaitent recevoir leur correspondance et leur documentation en français. Il existe une organisation intergouvemementale, l'Agence de coopération culturelle et technique (fondée en 1969 à Niamey), une Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (A. U. P. E. L. F.), des biennales de la langue française, et de nombreuses associations professionnelles ou privées. Les littératures francophones, hors de la France métropolitaine, doivent se poser un double problème. Au

 

point de vue de la langue : quelle place faire aux parlers régionaux, aux patois, au « jouai » de Montréal, au créole ? Au point de vue du fond : dans quelle mesure accueillir l'inspiration de Paris, ou réagir contre elle ? La réponse varie selon qu'il s'agit de pays de vieille souche française (Wallonie, Suisse romande, Canada), ou de pays (Afrique ou Asie) où le français s'est greffé sur un fond très différent; les Antilles, les Mascareignes ou le Liban représentent une situation intermédiaire. Il en résulte une dialectique sans cesse récurrente. À l'un des extrêmes, certains écrivains belges, à la suite de Charles Plisnier, dénient l'existence même d'une littérature belge, et ne veulent être que des écrivains français de Belgique, ce qui n'empêche pas les plus ardents, tel Maurice Piron, de cultiver avec amour leurs patois ; à l'autre, certains écrivains québécois professent que leur langue n'est pas le français mais le jouai, ou tout au moins un québécois dont souvent ils s'exagèrent les particularités, faute de bien connaître les variantes du français parlé en France. En Suisse romande, Ramuz revendiquait le français « par droit de naissance », mais, ajoutait-il, le français de ses aïeux les vignerons vaudois, non celui qu’imposent les instituteurs. Des Nord-Africains essaient de faire coïncider le français avec les structures non cartésiennes de l'arabe, et aux Antilles un Édouard Glissant tente un composé du même genre, où le français et le créole s'enrichiraient mutuellement (c'est le « métissage culturel »). Plus au fond, si beaucoup de ressortissants de pays qui n'ont jamais été colonisés (Suisses ou Belges) ou dont la colonisation française se situe dans un lointain passé (Canadiens, Haïtiens) célèbrent sans complexe l'ascendant de Paris que récusent des Africains récemment émancipés, tous ont eu à cœur, en tout temps, de traduire dans leurs écrits leur âme nationale, que leur communauté de langue leur permet de mieux affirmer dans un cadre qui dépasse les limitations géographiques.

Liens utiles