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FRANÇOIS VI, duc de LA ROCHEFOUCAULD

Publié le 09/12/2021

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La caste au pouvoir déchoit en littérature par ses femmes, La Fayette, Sévigné, et par ses aigris, Retz, La Rochefoucauld. Certaines soirées des années 1678, ils durent d'ailleurs se retrouver tous les quatre pour méditer sur le plaisir de substitution que fut pour eux l'écriture, plaisir pur d'une littérature d'amateurs, pratiquée pour elle-même, entre soi, et non avec l'ambition, parfaitement vulgaire, d'être imprimé, à quoi on ne daigne condescendre que lorsqu'on est sûr d'avoir écrit un chef-d'oeuvre, c'est-à-dire d'être au rang qui convient, le premier. Les Maximes (1664) de La Rochefoucauld sont l'expression de cette morgue. Leur impérieuse tyrannie s'impose sèchement. Elles relèvent d'une sorte d'art martial : raideur de l'attitude, exercice infini ; le comble de la gratuité et de la convention réunies dans un même genre. La rareté de la parole montre tout le dédain qu'on a du discours.

« FRANÇOIS VI, duc de LA ROCHEFOUCAULD (1613-1680) La caste au pouvoir déchoit en littérature par ses femmes, La Fayette, Sévigné, et par ses aigris, Retz, LaRochefoucauld.

Certaines soirées des années 1678, ils durent d'ailleurs se retrouver tous les quatre pour méditer surle plaisir de substitution que fut pour eux l'écriture, plaisir pur d'une littérature d'amateurs, pratiquée pour elle-même, entre soi, et non avec l'ambition, parfaitement vulgaire, d'être imprimé, à quoi on ne daigne condescendreque lorsqu'on est sûr d'avoir écrit un chef-d'oeuvre, c'est-à-dire d'être au rang qui convient, le premier.

LesMaximes (1664) de La Rochefoucauld sont l'expression de cette morgue.

Leur impérieuse tyrannie s'impose sèchement.

Elles relèvent d'une sorte d'art martial : raideur de l'attitude, exercice infini ; le comble de la gratuité etde la convention réunies dans un même genre.

La rareté de la parole montre tout le dédain qu'on a du discours. Il s'agit de chanter l'amertume des mondes finissants et de détruire, avant de céder la place, des valeurs quipourraient encore servir.

Corneille a pris les devants et les a sauvées pour les futurs maîtres.

Le nihilisme de LaRochefoucauld n'a rien à voir avec le scepticisme critique de Molière, palpitant de vie.

Il n'atteint jamais le cynismedynamique du jésuite espagnol Graciàn qui recommande de « connaître les gens heureux pour s'en servir, et lesmalheureux pour s'en écarter ».

Ce n'est pas non plus le pessimisme lucide de Pascal.

C'est une négation pure, unrefus de se déployer hors de la retraite fortifiée de la maxime, d'où il tente d'anéantir de son mépris un monde oùl'hypocrisie de la vertu a supplanté l'ostentation de la force.

Sa flèche préférée est une locution-outil : « n'est que», leitmotiv quasi mécanique.

Pourquoi une société qui bannit durablement Tartuffe se délecta-t-elle de cette dénonciation ? Probablement parce que ce nihilisme dissolvait tout, y compris son pouvoir de nier.

Attaquer toutc'est n'attaquer rien, faire peur à tout le monde sans faire de mal à personne.

Rien n'est moins subversif que lesMaximes, dans leur incurable et chagrine délectation morose.

Leur secret se trouve peut-être dans la rupture de laforme que constitue l'ultime maxime de l'édition de 1678.

L'auteur, soudain loquace, s'épanche : « Après avoir parléde la fausseté de tant de vertus apparentes, il est raisonnable de dire quelque chose de la fausseté du mépris de lamort.

» On sent enfin une profonde satisfaction chez La Rochefoucauld à contempler, du haut de son expérienced'homme d'épée, conscient de sa nudité, l'infériorité de l'homme de paroles devant la mort, dont il croit qu'il peutparler, comme du reste, sans que son ridicule éclate avec évidence.. »

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