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François MAURIAC, Commencements d'une vie.

Publié le 28/06/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : François MAURIAC, Commencements d'une vie.. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« ... Enfants, nous ne connaissions guère que les Landes : l'être collectif dénommé « les garçons » et dont je n'étais qu'une parcelle, avait décidé que hors le pays des pins, du sable et des cigales, il n'était pas de vacances heureuses. A peine connaissions-nous la propriété de vignes que plus tard je devais tant aimer. Notre mère assurait que nous n'eussions voulu pour rien au monde du sort des malheureux enfants qui croyaient s'amuser à Royan, à Arcachon ou à Bagnères. Nous en étions nous-mêmes persuadés. Ainsi sont entrés en moi, pour l'éternité, ces étés implacables, cette forêt crépitante de cigales sous un ciel d'airain que parfois ternissait l'immense voile de soufre des incendies ; alors les tocsins haletants arrachaient les bourgs à leur torpeur. Aussi brûlant qu'ait été l'après-midi, le ruisseau appelé la Hure, et ce qu'il traîne après soi de brouillards flottants et de prairies marécageuses, dispensait, le soir, une fraîcheur dangereuse qu'au seuil de la maison nous recevions, immobiles, et la face levée. Cette haleine de menthe, d'herbes trempées d'eau, s'unissait à tout ce que la lande, délivrée du soleil, fournaise soudain refroidie, abandonne d'elle-même à la nuit : parfum de bruyère brûlée, de sable tiède et de résine — odeur délicieuse de ce pays couvert de cendres, peuplé d'arbres aux flancs ouverts ; je songeais aux cœurs que la grâce incendie et qui ont choisi de souffrir. C'est pourquoi l'automne dans la lande est un tel miracle : dans bien d'autres pays, l'arrière-saison « fait saigner les feuillages, change en-or sombre les fougères » (ainsi que j'écrivais dans mes narrations qui avaient l'honneur d'être lues devant toute la classe), mais nulle part elle n'est, comme dans nos landes consumées, une telle libération : les palombes, sous le trouble azur du mois d'octobre, sont le signe qu'est fini le déluge de feu. En. un commentaire composé, vous pourrez étudier particulièrement dans ce passage le thème de l'enfance et le sentiment de la nature.plans possibles Le libellé propose deux directions d'étude : l'enfance et la nature. Ces deux axes conviendraient tout aussi bien... pour le texte de Pagnoi (épreuve 16). C'est dire que le candidat doit trouver une perspective qui soit propre à la page de Mauriac et que l'on ne retrouverait pas ailleurs. Or, une première lecture rend sensible la passion, l'intensité de ces lignes qui font de ce texte bien plus que la description d'un paysage d'enfance. Voici deux organisations possibles : 1. La nature : forêt, feu, eau • la forêt et le feu — les incendies — le soleil — les images laissent planer un doute : s'agit-il d'un incendie ou d'un paysage brûlé par le soleil ? • la forêt et Veau — la fraîcheur du ruisseau, la menthe • la confrontation eau/feu a son équivalent dans les moments de la journée : après-midi/soir, dans les saisons : été/automne. — une double menace : celle de l'incendie, celle des marécages. • interprétations : le déluge de feu. Référence biblique ; s'agit-il de forces destructives, d'une atmosphère de fin du monde, ou d'un renouveau, tel celui de la Pentecôte ? 2. La richesse des sensations • partie assez descriptive qui énumère les différentes sensations : — auditives — olfactives — visuelles — contact sensible (chaud/froid : sec/humide) • Il en découle deux impressions : écrasement (chaleur, ciel)/une libération (automne, le ciel des Palombes). 3. Une passion • attachement exclusif pour les Landes • une souffrance : les termes qui tournent autour de la chaleur. • un monde clos (de nombreux éléments évoquent la fermeture) une transcendance (voir le champ sémantique de la religion). ...»

« PLANS POSSIBLES.

RÉDACTION D'UNE PARTIE DU DÉVELOPPEMENT.

PLAN DÉTAILLÉ.

Amiens, Lille, P�ris-Versailles, Créteil, Rouen/Terminale .

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Enfants, nous ne connaissions guère que les Landes : l'être collectif dénommé « les garçons » et dont je n'étais qu'une par­ celle, avait décidé que hors le pays des pins, du sable et des ciga­ les, il n'était pas de vacances heureuses.

A peine connaissions­ nous la propriété de vignes que plus tard je devais tant aimer.

Notre mère assurait que nous n'eussions voulu pour rien au monde du sort des malheureux· enfants qui croyaient s'amuser à Royan, à Arcachon ou à Bagnères.

Nous en étions nous-mêmes persuadés.

Ainsi sont entrés en moi, pour l'éternité, ces étés implacables, cette forêt crépitante de cigales sous un ciel d'ai­ rain que parfois ternissait l'immense voile de soufre des incen- · dies ; alors les tocsins haletants arrachaient les bourgs à leur tor­ peur.

Aussi brûlant qu'ait été l'après-midi, le ruisseau appelé la Hure, et ce qu'il traîne après soi de brouillards flottants et de prairies marécageuses, dispensait, le soir, une fraîcheur dange­ reuse qu'au seuil de la maison nous recevions, immobiles, et la face levée.

Cette haleine de menthe, d'herbes trempées d'eau, s'unissait à tout ce que la lande, délivrée du soleil, fournaise sou­ dain refroidie, abandonne d'elle-même à la nuit : parfum de bruyère brûlée, de sable tiède et de résine -odeur délicieuse de ce pays couvert de cendres, peuplé d'arbres aux flancs ouverts ; je songeais aux cœurs que la grâce incendie et qui ont choisi de souffrir.

C'est pourquoi l'automne dans la lande est un tel mira­ cle : dans bien d'autres pays, l'arrière-saison « fait saigner les feuillages, c�9xXL en·or sombre les fougères » (ainsi que j'écri­ vais dans mes narrations qui avaient l'honneur d'être lues devant toute la classe), mais nulle part elle n'est, comme dans nos lan­ des consumées, une telle libération : les palombes, sous le trou­ ble azur du mois d'octobre, sont le signe qu'est fini le déluge de feu.

François MAURIAC, Commencements d'une vie.

En un commentaire composé, vous pourrez étudier particuliè­ rement dans ce passage le thème de l'enfance et le sentiment de la nature.. »

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