Fidel Castro

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 « Un révolutionnaire ne prend pas sa retraite. «
 Fils d'un riche planteur cubain, Fidel Castro s'engage dès l'âge de vingt ans dans la lutte révolutionnaire, et instaure une dictature communiste qui survit depuis plus de quarante ans malgré la chute de l'URSS. Longtemps adulé par les intellectuels occidentaux comme le révolutionnaire romantique, aujourd'hui considéré comme un dictateur vieillissant accroché à son trône, le Lider maximo demeure un mythe.
 Cette image de guérillero héroïque, de Robin des Bois tropical naît le 26 juillet 1956. À la tête d'une poignée d'étudiants mal armés, Fidel Castro tente de renverser le dictateur Batista. Condamné à la prison, puis à l'exil, le jeune avocat Castro récidive en décembre. Il débarque, avec une centaine d'hommes, sur une des plages de la côte cubaine. Surpris par des soldats, le commando est décimé, à part douze rescapés dont Castro et Che Guevara qui organisent une armée rebelle. Des milliers de volontaires, paysans et étudiants, rejoignent la résistance castriste. L'insurrection gagne peu à peu toute l'île. Fidel Castro et ses barbudos (barbus) parviennent à s'emparer du pouvoir le 31 décembre 1958.
 Soutenant un temps la révolution castriste, les États-Unis déchantent très vite. En effet, Castro nationalise les compagnies nord-américaines. Le président américain Eisenhower décrète un embargo économique sur l'île. Isolé, Castro se rapproche de l'URSS et proclame la Révolution socialiste. Après le débarquement raté de troupes anti-castristes dans la baie des Cochons (avril 1961) les relations entre les deux pays se détériorent définitivement. En octobre 1962, les Américains découvrent des missiles soviétiques sur l'île de Cuba. Sous la pression des États-Unis, les Soviétiques retirent leurs fusées. Les Américains maintiennent un blocus économique sur l'île. Castro en sort humilié.
 Porte-parole de la lutte contre l'impérialisme yankee, Castro soutient les guérillas pro-communistes dans toute l'Amérique latine. Cuba, en adhérant au Comecon (marché commun des pays de l'Est), devient un satellite de Moscou. Cumulant tous les pouvoirs, Fidel Castro instaure un régime autoritaire. Si l'éducation et la santé sont gratuites, la pénurie, la corruption et la prostitution régnent à Cuba. Les usines sucrières fonctionnent au bois et les bicyclettes remplacent les bus. De plus, le démantèlement de l'URSS en 1989 réduit drastiquement les ressources économiques de l'île. Menacé par la faillite du pays, Castro fait quelques concessions : la « dollarisation « de l'économie en 1993, le renforcement du tourisme et l'ouverture des marchés privés. Il reçoit le pape Jean-Paul II en 1998 afin de sortir l'île de son isolement.
 Malgré ses talents de grand communicateur, Castro ne parvient pas à dissimuler son despotisme et les milliers de prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles de La Havane. 

Castro Fidel Homme d'État cubain * 13.8.1927, Mayari Fils d'un riche planteur de canne à sucre, il entreprend des études d'avocat à La Havane. Ses deux premières tentatives d'insurrection contre le régime dictatorial de son pays (la première en 1947 contre Trujillo y Mollina ; la seconde en 1953 contre Fulgencio Batista y Zaldivar) se soldent par un échec. Exilé à Mexico en 1955, il y rencontre ""Che"" Guevara, avant de revenir à Cuba, de reprendre la guérilla contre Batista et de le renverser en 1959. Devenu Premier ministre, le ""Lider Maximo"" donne à son régime révolutionnaire, censé mener le pays à la démocratie, une orientation de plus en plus étatique et socialiste. Les opposants sont éliminés et des réformes sont entreprises, notamment dans le domaine de la santé et de l'éducation (lutte contre l'analphabétisme, gratuité des soins médicaux) et de l'agriculture (impliquant l'expropriation de grands propriétaires terriens). La nationalisation de raffineries de sucre et de pétrole américaines altère les rapports avec les États-Unis, qui rompent toutes relations diplomatiques à la suite de la signature d'un premier accord commercial entre Cuba et l'URSS en 1960. Cuba exclue de l'organisation des États américains, son leader se tourne vers l'URSS dont il devient un allié fidèle. À la fois secrétaire général du parti communiste et président de la République, Castro s'affirme comme le chef suprême d'un pays, où règnent la censure et l'oppression. Par son refus d'adopter la réforme du système politique et social engagée par Gorbatchev à la fin des années 80 (perestroïka, glasnost), il isole plus encore son pays. À partir de 1990, l'effondrement du bloc des pays de l'Est soutenant Cuba contribue à l'aggravation de la situation économique de ce pays.