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Castro, Fidel

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Castro, Fidel (1927- ), révolutionnaire et homme d’État cubain, dont l’histoire se confond avec celle du régime révolutionnaire qu’il a dirigé de 1959 à 2006.

2   UN GUÉRILLERO

Né à Mayarí dans la province d’Oriente, fils d’un immigré espagnol planteur de canne à sucre, Fidel Castro est élevé chez les jésuites avant d’étudier le droit jusqu’en doctorat à l’université de La Havane. Il s’y initie au militantisme politique en devenant président de la Fédération des étudiants. En 1947, il participe à une tentative de débarquement à Saint-Domingue visant à renverser le dictateur Rafael Trujillo et adhère ensuite au Parti orthodoxe (également dit Parti du peuple cubain).

Lorsque, en 1952, Fulgencio Batista revient au pouvoir à Cuba et instaure une dictature, Fidel Castro prend la tête de l’opposition clandestine. En juillet 1953, il organise l’attaque de la caserne de Moncada à Santiago de Cuba pour prendre le pouvoir et instituer un programme révolutionnaire. L’attaque échoue. Arrêté, il est condamné à quinze ans de prison. Amnistié en 1955, il se réfugie au Mexique où il fonde le mouvement du 26-Juillet avec l’intention de faire tomber Batista. Finançant l’opération grâce à un cycle de conférences et aux dons d’exilés cubains, il organise l’entraînement de volontaires qu’un jeune révolutionnaire argentin rejoint, Che Guevara.

En décembre 1956, le yacht Granma, avec un commando de 82 hommes, dont son frère, Raúl, et Che Guevara, part vers Cuba. Nouvel échec : les survivants — une douzaine — se réfugient dans la sierra Maestra. En 1957-1958, avec le soutien des précaristas (paysans pauvres) de la région, ils harcèlent le régime de Batista par une incessante guérilla. En décembre 1958, les castristes finissent par vaincre.

Le 8 janvier 1959, six jours après la fuite de Batista et l’entrée dans La Havane des troupes commandées par le « Che « et Camilo Cienfuegos, Fidel Castro entre dans la capitale, chasse le Premier ministre Miró Cardona, lui succède (16 février 1959), puis devient « le « dirigeant après le départ du président Urrutia (juillet).

Ayant ajourné les élections, il établit un gouvernement révolutionnaire pragmatique et imprégné d’un humanisme égalitaire que la représentation caricaturale de Cuba a souvent gommée de l’historiographie, américaine surtout.

3   LES DEUX RÉVOLUTIONS DE FIDEL CASTRO
3.1   Le temps de la modération

Le charismatique, le « lider máximo « lance donc une révolution sociale, humaniste, indépendante, inspirée par le discours non aligné. Dès 1955, à la conférence de Bandung, Fidel Castro prônait d’ailleurs le non-alignement du tiers-monde et réclamait des politiques égalitaristes pour les démunis. C’est cette révolution qu’il tente de mener.

En 1959, il lance une réforme agraire, mais privilégie la nationalisation des industries, impliquant l’expropriation des entreprises américaines qui contrôlent une grande partie des plantations et les raffineries de sucre. L’hostilité des États-Unis, qui considèrent Cuba comme une chasse gardée économique, est immédiate. De plus, la politique de l’industrie lourde ne paie pas. Cuba reste un pays d’économie sucrière, agricole. Fidel Castro est confronté à une crise qui s’aggrave, l’île devenant, en 1961-1962, un des épicentres de la guerre froide, avec Berlin.

3.2   Durcissement et alignement sur l’URSS

En 1961, les Américains décrètent le blocus économique de l’île et soutiennent une tentative de débarquement anticastriste (voir Baie des Cochons, affaire de la). En octobre 1962, la crise des fusées éclate. Après le retrait des fusées soviétiques, l’étau du blocus américain se desserre ; mais la crise a précipité l’adhésion du leader cubain au communisme : après une seconde réforme agraire sans grand succès, Cuba ne peut plus résister seule et isolée face à la pression anticastriste de Washington et dans le cadre d’une économie étranglée.

En 1965, deux ans après la première visite de Fidel Castro en URSS, le Parti communiste cubain (PCC) est fondé. Ce ralliement au communisme provoque le départ de nombreux Cubains et l’émotion internationale.

L’égalitarisme castriste n’est certes pas une redite du système socioéconomique soviétique ; mais la nationalisation de toutes les activités commerciales (1966-1970) et le soutien à l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie (1968) notamment, soulignent le durcissement progressif de Castro. Un Fidel Castro dont le pouvoir se renforce, revêtant des formes dictatoriales : en 1976, après la réforme constitutionnelle du « poder popular «, il cumule les fonctions de premier secrétaire du PCC et de chef de l’État.

Parallèlement, Fidel Castro prône un activisme révolutionnaire prosoviétique traduit dans l’intervention en Angola, expression d’une philosophie insurrectionnelle et anticapitaliste, anti-impérialiste et, in fine, anti-américaine, que Che Guevara a incarnée jusqu’à sa mort, en 1967.

À l’intérieur, Cuba vit un castrisme procédurier, répressif et une économie de pénurie — images dont témoigne l’œuvre romancée d’Ignacio Ramonet. Pour autant, Fidel Castro remporte de réelles victoires, notamment en matière d’alphabétisation et de réduction de la mortalité infantile (la plus basse d’Amérique latine) notamment. Sa popularité est encore une réalité.

4   FIDEL CASTRO FACE À L’INÉVITABLE TRANSITION
4.1   Le « lider máximo « isolé

À la fin des années 1980, les régimes communistes s’effondrent, tandis que Fidel Castro maintient une ligne collectiviste et étatisée (confirmée par l’interdiction de tout marché privé en 1986). Ambassadeur des pays non alignés d’obédience marxiste, il lance un permanent plaidoyer pour la réduction de la dette du tiers-monde. Cependant, son régime est de plus en plus isolé à l’extérieur et contesté à l’intérieur. Au début des années 1990, le tarissement de l’aide économique et financière soviétique plonge Cuba dans une inextricable crise socioéconomique.

4.2   Le « période spéciale «

Fin 1990, Fidel Castro décide que l’île entre dans une « période spéciale en temps de paix « : elle doit s’ouvrir sur le plan économique et politique sans renoncer à la révolution.

En 1992, la levée du monopole de l’État sur les moyens de production, la dépénalisation de la possession de dollars, puis, en 1994, le rétablissement d’un marché paysan libre, soulignent une libéralisation relative, car sur le plan politique, le PCC demeure le seul parti autorisé, toute opposition au régime étant sévèrement réprimée. L’exode y gagne de nombreux candidats. En 1994, les États-Unis doivent faire face à un tel afflux de réfugiés qu’ils signent avec Fidel Castro un accord visant à réduire l’immigration cubaine (août). En mars 1995 cependant, la tension entre les deux pays est ravivée après que l’armée cubaine a abattu un avion transportant des militants anti-castristes entrés dans l’espace aérien national.

Archétype du dictateur « rouge « (dans un temps où seuls la Corée, la Chine et Cuba continuent à porter l’étendard communiste), mais vrai dirigeant social, Fidel Castro est un personnage qui suscite la polémique, comme lors de sa visite officielle à Paris, en 1995.

Certains croient à une possible libéralisation. D’autres non. Et de fait, malgré le renforcement de l’embargo américain (loi Helens-Burton ratifiée par le président américain Bill Clinton en 1996), le dirigeant de Cuba réaffirme son opposition à une transition vers un système « capitaliste «, tout en continuant à ouvrir l’économie aux initiatives privées et aux investissements étrangers (autorisation des entreprises à capital totalement étranger en 1995).

En février 1998, peu après une visite historique du pape Jean-Paul II à La Havane, Fidel Castro, réélu président pour cinq ans, refuse à nouveau toute évolution du régime fondé sur le socialisme et les acquis de la révolution. Il multiplie les initiatives diplomatiques, témoignant d’une détermination et d’un charisme que quarante années de pouvoir personnel ne semblent pas avoir entamé, en soi et auprès des Cubains. Même si un vent de fronde, de la jeunesse par exemple, ainsi que l’aspiration à la consommation et à la liberté, sont de plus en plus perceptibles, Fidel Castro apparaît aussi toujours comme celui qui a offert à Cuba des progrès significatifs en matière de justice sociale. Nonobstant, la déliquescence de l’économie appelle toujours plus d’ouverture vers l’étranger (investisseurs, tourisme) et, dans ces conditions, le régime sera-t-il en mesure de résister à la disparition de son fondateur ? La question se pose avec acuité lorsqu’en août 2006, âgé de 80 ans et malade, Fidel Castro délègue ses fonctions de Premier secrétaire du Parti communiste, de président du conseil d’État et de chef des forces armées à son frère Raúl, lui-même âgé de 75 ans, ministre de la Défense et numéro deux du régime depuis 1997.

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