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Fernand Léger

Publié le 16/05/2020

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« Peintre français (né en 1881, mort en 1955) influencé par le cubisme et inspiré par le monde moderne.

A partir de 1909, il développa un style caractéristiqueaux formes simplifiées, aux contours nets et épais, et aux couleurs audacieuses.

Les formes mécaniques constituent le thème constant de son travail.

Il aégalement réalisé les décors du Ballet suédois (1921-1922), des peintures murales, et le film abstrait "Ballet mécanique" (1924).

Oeuvres: La Noce, lesCyclistes, les Constructeurs, les Disques, etc.Fernand Léger Léger naquit en Normandie dans une famille d'éleveurs.

A près ses études secondaires, il étudia l'architecture à Caen, puis travailla à Paris comme dessinateur chez un architecte, puis retoucheur dans un studio de photographie.

Ayant échoué à l'examen d'entrée aux Beaux-Arts, il suivit enauditeur libre l'enseignement de deux professeurs de l'A cadémie et entra à l'École des arts décoratifs.

En 1908, il loua un atelier à M ontmartre, au cœur dela cité d'artistes connue sous le nom de La Ruche, où il fréquenta Modigliani, Delaunay, A pollinaire et bien d'autres talents.

La rétrospective C ézanneorganisée en 1907 lui apporta la révélation des formes et des volumes.

En 1910, il présenta au Salon ses Nues dans la forêt.

En 1913, il débuta la sérieéclatante et abstraite des C ontrastes de formes, affirmant un style personnel et puissant qui fut surnommé le tubisme.

Sa mobilisation en 1914 et ses troisannées de front dans l'artillerie marquèrent le début d'une période artistique nouvelle, centrée sur sa fascination croissante pour la “ machine ” moderne dela société industrielle dans laquelle il puisa ses motifs.

C ette production féconde atteignit son apogée dans les années 20 lorsqu'il se rapprocha du purisme.Artiste universel, Léger aborda plusieurs domaines, de la peinture à la mosaïque, des vitraux aux décors de ballets en passant par le cinéma.

En 1926, ilimagina, produisit et réalisa un film non-narratif, Ballet mécanique, qu'il disait être le “ premier film sans scénario ”.

Fernand Léger est un peintre moderne, peut-être le plus moderne de nos peintres.

Non point parce qu'à un moment donné il a peint des machines (ce seraittrop simple), mais parce que, plastiquement, il parle une langue moderne, une langue vivante, la langue de son époque.

Il est moderne comme le furent enleur temps le maître de l'A pocalypse de Saint-Sever, Giotto ou P aolo Uccello.

Il y a des formes d'art mortes, comme il y a des langues mortes.

Le latin estune langue morte.

De même, l'esthétique de la Renaissance, dans son esprit et dans ses principes, est pour nous une forme d'art morte.

Le français s'estsubstitué au latin progressivement et irrésistiblement.

Longtemps le latin a survécu en tant que langue savante.

P uis, un beau jour, quelqu'un s'est enfindécidé à s'exprimer en langue vulgaire, c'est-à-dire en français.

Léger s'exprime en français.

Il faut voir les choses comme elles sont : il y a beaucoup plusloin de Léger à Cézanne que de Cézanne à Poussin.

Entre C ézanne et Poussin il y a une nuance.

Entre Léger et C ézanne il y a un monde.

Cézanne voulait “refaire du Poussin sur nature ”.

Il voulait faire de l'impressionnisme “ quelque chose de durable comme l'art des musées ”.

Matisse lui-même déclare : “ Unartiste doit se rendre compte, quand il raisonne, que son tableau est factice, mais, quand il peint, il doit avoir ce sentiment qu'il a copié la nature ”.

Léger nese soucie guère de copier la nature.

Pour lui, le problème est ailleurs.

La peinture, de Van Eyck à Cézanne, est une.

Elle est avant toute chose artd'imitation.

C ézanne lui-même a remis en question les moyens, non le principe : il s'agit toujours de rendre la nature le plus complètement possible.

Tandisque pour le peintre moderne et pour Léger en particulier c'est le principe même qui est mis en cause.

Il n'est plus question de donner au spectateur l'illusionplus ou moins convaincante de la réalité sensible, mais bien de substituer à celle-ci une réalité nouvelle, une réalité inventée.

Est-ce à dire que Léger sedérobe devant la réalité ? Pas le moins du monde.

Léger est quelqu'un pour qui le monde extérieur existe.

Il est réaliste à sa manière, qui est la bonne ; nonseulement il ne nie pas l'objet, mais il en augmente le potentiel de réalité (la densité plastique).

Il donne à l'objet (ou à la figure) toute sa chance.

Il fait plusvrai que nature.

P ar opposition à la vérité relative et contingente de la nature, il cherche la vérité absolue et éternelle, la réalité en soi.

Il importe de ne pasconfondre imitation et figuration (ou, si l'on veut, représentation).

Le fait qu'une œuvre peinte soit ou non figurative n'a en soi aucune importance.

En fait, iln'y a pas de différence essentielle entre les œuvres figuratives de Léger et ses œuvres non figuratives.

Dans les unes et dans les autres le problèmeplastique reste le même.

La peinture moderne en général et celle de Léger en particulier est abstraite dans son principe.

C 'est-à-dire que, selon la parfaitedéfinition de Focillon, “ elle mesure et qualifie l'espace en vertu du développement d'une logique interne d'une dialectique qui vaut par rapport à elle-même ”.Mais bien entendu, cela ne la prive nullement, le cas échéant, d'être figurative.

Dans telle œuvre de Léger, nous reconnaissons, sans qu'il puisse y avoir lamoindre équivoque, le thème que le peintre a choisi de nous traduire (trousseau de clefs plongeurs musiciens ou cyclistes...).

Pourtant, jamais Léger nes'attache à la réalité en tant que telle, en tant que fin en soi ; jamais il ne cherche à nous en donner l'illusion.

La peinture est pour lui acte de création et nond'imitation.

Il ne se soucie pas de rendre ce qu'il voit, mais de donner, par les moyens propres à son art, une forme transmissible aux schèmes mentaux quile possèdent.

Cézanne disait : “ Je veux faire l'image ”.

Léger pourrait dire : “ Je veux faire l'objet ”.

P artant du général pour en venir au particulier, par unedémarche qui me semble la caractéristique essentielle de l'art contemporain, il fait passer l'objet du monde de la nature au monde de l'art.

A utrement dit, ilcrée, parallèlement à la nature, un organisme autonome, un ensemble absolu de formes, de lignes et de couleurs, qui a toute l'authenticité, toute l'évidence,toute la certitude d'un fait pictural incontestable.

Il ne faut pas confondre académisme et convention.

L'art tend naturellement à la convention, sous peine derester éternellement incommunicable et de se consumer dans son propre hermétisme.

La convention ne tourne à l'académisme que lorsque la forme a pris lepas sur le fond.

La peinture de Léger, dans la mesure même où elle s'impose à nous, ne saurait manquer d'être à la base d'une convention nouvelle, d'unenouvelle tradition.

Il n'y a pas d'art qui ne tende à la règle, à la discipline ; la question est seulement de savoir s'il s'agit de règle vivante ou de règlepérimée s'il s'agit d'une discipline nécessaire et que l'artiste s'impose à lui-même ou d'une discipline arbitraire qui lui est imposée de l'extérieur autrementdit d'une discipline active ou d'une discipline passive.

Je ne sais pas de discipline plus active que celle de Léger.

P ourquoi notre époque donne-t-elle unsens nettement péjoratif au mot “ décoration ” ? P arce que, depuis la Renaissance, le tableau n'est plus considéré en lui-même, mais par rapport à uneréalité qui lui est extérieure.

La peinture égyptienne était aussi décorative (bien entendu, elle n'était pas que cela), de même la peinture crétoise, la peinturebyzantine, la peinture romane...

(C'est dans le même sens que la peinture moderne, et tout particulièrement la peinture de Léger, peut être dite décorative,comme d'ailleurs toute grande peinture non illusionniste).

Léger rejoint les hautes époques par l'intérieur.

C hez lui, pas la moindre trace d'archaïsme.

Etpourtant nous pouvons imaginer sans la moindre gêne, sans le moindre sentiment d'anachronisme, les acrobates de Léger aux murs du palais de C nossos...Il n'y a pas d'art moins littéraire que celui de Léger, pas d'art plus classique au vrai sens du mot.

Rien d'inutile, rien de gratuit.

Une beauté à base delogique.

L'impassibilité des grandes époques.

Rigueur et lucidité.

Léger refuse farouchement la séduisante collaboration du hasard.

C hez lui tout est voulu,conscient, calculé.

Mais derrière cette stricte façade, quelle force, quelle santé et quelle générosité ! Chez tel peintre contemporain, la couleur est inventée,mais la forme reste “ vraie ”.

C hez tel autre, c'est l'inverse.

C hez un troisième, forme et couleur inventées s'accommodent tant bien que mal d'un espaceillusoire.

Chez Léger, rien de tel : forme, couleur, espace, tout est inventé à un même degré.

L'œuvre existe en elle-même, indépendamment descontingences ; elle est excellemment ce qu'elle doit être.

Le cordon ombilical qui reliait la peinture à l'imitation de la réalité est définitivement tranché.

L'artmoderne peut enfin vivre de sa vie propre.

L'œuvre de Léger Œuvre très abondante.

C hronologie précise.

Nous citons les œuvres les plus importantes ou les plus accessibles.

1905 V ILLAGE C ORSE AU C OUC HANT (C ollection Mouradian V allotton, Paris).

1910 LA COUSEUSE (C ollection particulière, P aris).

LA NOCE (Musée national d'A rt Moderne,Paris).

1912 LES TOITS DE PA RIS (Collection particulière, Paris).

LA FEMM E EN BLEU (Musée de Bâle).

1913 NATURE MORTE AUX CYLINDRESCO LORÉS (Galerie Louis Carré, Paris).

1914 LE BA LCON (Collection Friedrich, Zurich).

1918 LES DISQUES (Musée de la Ville de P aris).

1918 LECIRQ UE (C ollection Dutilleul, P aris).

1918 LE REMORQUEUR (Collection particulière, P aris).

HOMME ET FEM ME (Galerie Louise Leiris).

1921 PA YSA GEANIMÉ (C ollection Renault, P aris).

1921 LE GRA ND DÉJEUNER (M usée d'Art Moderne, New York).

1923 LA GARE (Galerie Louis C arré, Paris).

1925CO MP OSIT ION A RCHIT ECTURA LE (C ollection particulière).

1926 NA TURE M ORTE A LA GUIT ARE (C ollection Dutilleul, Paris).

1927 NA TURE MO RTEAU ROI DE C ART ES (Galerie Louis Carré, P aris).

1928 FEUILLES ET C OQUILLA GES (Tate Gallery, Londres).

1932 C OMPOSITION A U PA RA PLUIE(Collection particulière, Paris).

1935 LES CORDA GES (Collection A ndré Bloc, Meudon).

1935 1939 COM POSITIOA UX DEUX PERROQUETS (M uséenational d'A rt Moderne, P aris).

ADAM ET EV E (Collection Fuad de A ngeli, Milan).

1937 L'A RBRE NOIR DA NS LE PAYSA GE (Galerie Louis C arré, Paris).1937 CO MP OSIT ION A U VASE BLEU (Collection particulière).

1937 1939 CO MP OSIT ION A U SERIN JAUNE (Galerie Louis Carré, Paris).

1941PLONGEURS SUR FOND JAUNE (Art Institute, C hicago).

1943 1944 L'HOMMEAUM ELO N (C ollection particulière, Paris).

1945 LA GRA NDE JULIE(Musée d'A rt Moderne, New York).

1946 A DIEU, NEW YORK (Musée national d'A rt Moderne, Paris).

1947 LES LIT ANIES DE LA VIERGE, mosaïque (Églisedu plateau d'A ssy, Haute Savoie).

LA PASSION, vitraux (Église d'A udincourt).

1948 1949 LES LO ISIRS (Musée national d'A rt Moderne.

Paris).

1950 LESCO NST RUC TEURS (C ollection particulière, P aris).

1952 1954 LA GRANDE P ARA DE (C ollection particulière, Paris).. »

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