Ferdinand III le Saint1199-1252Toute l'histoire de l'Espagne du Moyen-Âge est dominée par une idée : reconquérir leterritoire de l'antique Hispanie injustement occupé par les Musulmans.

« Ferdinand III le Saint 1199-1252 Toute l'histoire de l'Espagne du Moyen-Âge est dominée par une idée : reconquérir le territoire de l'antique Hispanie injustement occupé par les Musulmans.

La bataille de Covadonga devient un symbole légendaire.

La prétention de poursuivre et reconstruire l'Espagne gothique est le ferment qui encouragera le petit royaume des Asturies dans sa lutte inégale contre Cordoue.

L'Espagne chrétienne, avec ses noyaux de résistance épars et d'importance inégale, gagnera de plus en plus de terrain sur l'ennemi musulman.

La prétention à la suprématie du León, avec ses efforts pas toujours appréciés pour obtenir une hégémonie péninsulaire, atteignit son apogée avec le couronnement solennel d'Alphonse VII en 1135, dans la cathédrale de León, en présence de ses vassaux, parmi lesquels on comptait les comtes de Toulouse et de Barcelone, ainsi que le roi de Navarre. Mais l'idée d'un empire espagnol sembla s'éteindre soudain avec sa mort en 1157 ; ses fils Sanche III et Ferdinand II se partagent les États de leur père.

L'Espagne deviendra les “ Cinq Royaumes ” : León, Castille, Navarre, Aragon et Portugal, possédant chacun sa personnalité distincte, mais ayant tous la mission commune et indéfectible de reprendre la terre d'Espagne à l'envahisseur musulman. Au moment où naquit celui qui devait être saint Ferdinand, les domaines de l'ancien “ empereur ” étaient répartis entre deux de ses petits-fils qui portaient le même prénom : Alphonse VIII de Castille et Alphonse IX de León.

Ferdinand est issu de ce dernier et de sa seconde épouse Bérengère, fille aînée d'Alphonse VIII et d'Éléonore Plantagenêt.

Le pape Innocent III s'obstina à faire dissoudre ce mariage en raison de la parenté des époux. Quand, après de longs efforts il y parvint en 1204, cinq enfants étaient déjà nés de cette union, parmi lesquels Ferdinand, l'aîné des fils.

Après la dissolution du mariage, Bérengère retourna à la cour de Castille et il semble que Ferdinand fut envoyé en Galice pour y être élevé, bien qu'il passât de longues périodes auprès de sa mère et de son aïeul. À la mort de ce dernier, son fils Henri, frère puîné de la mère de Ferdinand, lui succéda.

La couronne de Castille semblait très éloignée du front de Ferdinand quand son oncle mourut inopinément en 1217.

Bérengère, à qui devait revenir la couronne de Castille, fit reconnaître son fils Ferdinand comme roi, bien que son père réclamât aussi le trône pour lui-même.

Après une période de luttes, au cours de laquelle se produisit maint épisode dramatique, la volonté tenace de Bérengère obtint la réconciliation du père et du fils, et elle put chercher une épouse pour ce dernier.

(C'est la mère qui cherche la fiancée pour Ferdinand.) Elle la trouva en la personne de Béatrice de Souabe, fille de Philippe, qui fut roi des Romains et empereur élu d'Allemagne, et de la princesse byzantine Irène.

Le mariage fut célébré à Burgos le 30 novembre 1220 ; trois jours auparavant, le nouveau roi s'était armé lui-même chevalier au monastère de Las Huelgas de Burgos. Ferdinand, qui dut souffrir de l'absence de son père, toujours plein de ranc œ ur, à la bataille décisive de Las Navas de Tolosa en 1212, sentait que son premier devoir de roi était de combattre les Musulmans, et s'il refusa l'invitation que lui fit son cousin saint Louis de participer à la croisade, ce fut parce qu'“ il ne manquait pas de Musulmans dans son pays ”.

Le prétexte pour engager les hostilités fut de venir en aide au gouverneur de Baeza qui s'était proclamé calife en face du sultan reconnu au Maroc.

Après quelques succès partiels, mais non décisifs, la situation change quand, à Murcie, Abd Allah ben. »