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Faut-il sauver les phénomènes ?

Publié le 10/12/2021

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D'où il paraît que les vérités nécessaires, telles qu'on les trouve dans les mathématiques pures  et particulièrement dans l'arithmétique et dans la géométrie, doivent avoir des principes qui ne dépendent point des exemples, ni par conséquent du témoignage des sens ; quoique sans les sens on ne se serait jamais avisé d'y penser. C'est ce qu'il faut bien distinguer, et c'est ce qu'Euclide a si bien compris, qu'il démontre souvent par la raison ce qui se voit assez par l'expérience et par les images sensibles II. La faculté humaine d'appliquer un jugement aux phénomènes Cependant, nous avons un rapport constant et intense avec les phénomènes ; ils constituent ce que nous appréhendons immédiatement du réel. Or nous avons la faculté de conceptualiser les perceptions que nous en avons ; il paraît difficile de soutenir que nous nous laissons toujours tromper par les phénomènes. Cette qualité du jugement que nous avons sur eux constitue la raison principale pour laquelle il paraît pertinent de sauver les phénomènes, de les inclure dans nos processus de recherche. Rousseau Apercevoir, c'est sentir ; comparer, c'est juger ; juger et sentir ne sont pas la même chose. Par la sensation, les objets s'offrent moi séparés, isolés, tels qu'ils sont dans la nature ; par la comparaison, je les remue, je les transporte pour ainsi dire, je les pose l'un sur l'autre pour prononcer sur leur différence ou sur leur similitude, et généralement sur tous leurs rapports. Selon moi la faculté distinctive de l'être actif ou intelligent est de pouvoir donner un sens à ce mot est. Je cherche en vain dans l'être purement sensitif cette force intelligente qui superpose et puis qui prononce : je ne la saurais voir dans sa nature. Cet être passif sentira chaque objet séparément, ou même il sentira l'objet total formé des deux ; mais, n'ayant aucune force pour les replier l'un sur l'autre, il ne les comparera jamais, il ne les jugera point.

La question « faut-il « interroge l'existence d'une nécessité d'entreprendre tel ou tel acte : « il faut « est une formule impérative, elle a un sens fort.

Si l'on demande s'il faut sauver quelque chose, c'est que l'on soupçonne que la chose en question est en danger, qu'elle est par exemple la cible d'une attaque, ou qu'elle est en voie de disparition. L'objet à sauver ici, ce sont les « phénomènes «. Les phénomènes, ce sont les choses sensibles, apparentes, qui se manifestent, et que nous percevons par les sens. C'est ce caractère sensible des phénomènes qui a fondé la méfiance traditionnelle d'un certain pan de la philosophie à leur égard, et son refus de les inclure dans une démarche de connaissance. C'est cette méfiance qu'il faut ici évaluer : est-elle pertinente, ou bien est-elle le symptôme d'un présupposé négatif sur le monde sensible, présupposé qu'il faudrait combattre dans le but de « sauver « les phénomènes, de leur redonner une place dans la formation de la pensée, voire de les prendre comme base pour cette formation ? Les phénomènes sont en effet les premières choses que nous appréhendons, nous avons une prise naturelle sur eux, ils sont l'objet de la connaissance la plus immédiate, et il semble donc étrange de leur refuser toute prétention à participer à la construction de la connaissance du réel.

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