FAUNE D'AFRIQUE

« FAUNE D'AFRIQUE Sur les rives du lac, des centaines d'animaux se désaltéraient ou attendaient d'avoir une place pour le faire.

Toute l'Afrique était là avec latroupe au complet de son premier théâtre naturel.

Un buffle majestueux, accompagné de ses épouses, tomba sur les genoux et but l'eaubleue à longs traits avant de se relever et d'opérer une sortie pleine de dignité vers les coulisses de roseaux chantants.

Un koudou mâle, la tête fièrement couronnée de cornes,traversa avec aisance des troupeaux de race inférieure, pour venir se figer, immobile, au bord de l'eau.

Je vis un troupeau de zèbresimpatients charger à toute vitesse, puis s'arrêter si court que la poussière projetée en l'air se déploya au-dessus de l'eau comme unétendard transpercé par le soleil.

Puis vinrent des impalas noirs et rouges que tout faisait trembler et qui, entre deux gorgées, jetaient uncoup d'oeil derrière leurs épaules graciles jusqu'à ce que, leur soif étanchée, ils quittent la scène en bondissant sur leurs sabotsélastiques.Tout à coup, tous les animaux s'arrêtèrent de boire.

Visiblement, le moment était venu pour que le traître de cette pièce royale fît sonentrée.

Sur le sentier, parut un égocère noir, Il marchait lentement, s'arrêtant pour tendre l'oreille.

Il était vieux et solitaire.

Ses longuescornes acérées se rabattaient en arc sur les épaules et sa tête élégante avec ses joues blanches et son nez rayé avait la pâleur facticed'un clown. Laurens Van der POST. QUESTIONS 1° Tout au long de ce texte se développe une comparaison :à) Laquelle ? b) Justifiez-la.

c) Relevez les expressions qui servent de thème à la comparaison.2° Expliquez les expressions : leurs épaules graciles; leur soif étanchée; une pâleur factice.3° A quel mode et à quel temps sont les verbes se désaltéraient; s'arrêtèrent de boire ; fît son entrée ? Justifiez l'emploi de ces modes, l'emploi de ces temps. RÉPONSES 1° La comparaison qui se développe tout au long du texte est indiquée à la deuxième phrase : Toute l'Afrique était là avec la troupe aucomplet de son premier théâtre naturel.

L'auteur regarde donc ce spectacle de la nature comme une pièce de théâtre jouée par la fauneafricaine.

Les rives du lac sont la scène ; le bord de l'eau, la rampe ; les roseaux chantants, à la fois les coulisses et le fond sonore.

Latroupe est très nombreuse : des centaines d'animaux..., Toute l'Afrique était là.

Dans son costume, chacun des personnages à son tourjoue son rôle : Un buffle majestueux...

tomba sur les genoux et but l'eau bleue à longs traits avant de se relever et d'opérer une sortiepleine de dignité...

Un koudou mâle, la tète fièrement couronnée de cornes...

vient se figer, immobile, au bord de l'eau.

A ces imposantesattitudes plastiques s'oppose le mouvement fougueux.

Un troupeau de zèbres impatients charge à toute vitesse et s'arrête brusquementau bord de l'eau, ce qui produit un effet scénique : la poussière projetée en l'air se déploya au-dessus de l'eau comme un étendardtranspercé par le soleil ; des impalas aux épaules graciles quittent la scène en bondissant sur leurs sabots élastiques (ici, la gracilité et lasouplesse s'ajoutent à l'impétuosité).La troupe comprend des vedettes et des comédiens de second plan.

Le boeuf a une suite d'épouses, mais lui seul attire le regard.

Lekoudou traverse avec aisance des troupeaux de race inférieure qui représentent les figurants, tandis que les graciles et craintifs impalasfont songer à de jeunes artistes débutantes.Pour parachever la comparaison, l'auteur décrit un coup de théâtre : c'est l'entrée en scène de l'égocène noir, couleur qui convientparfaitement au traître de cette pièce royale.

Il a de longues cornes, comme un diable.

Étant vieux, il marche lentement, et, puisque sonâme est noire, il est solitaire ; pour tromper son monde, il semble s'être grimé car, avec ses joues blanches et son nez rayé, sa tête, qu'ila ainsi rendue élégante, a la pâleur factice d'un clown.

A son apparition, tous les animaux s'arrêtent de boire.

Observant une savanteprogression, l'écrivain a su tirer le meilleur parti de cette dernière entrée en scène.On comprend que, compte tenu de la richesse et de la variété des couleurs, dont le ton et le contraste sont accusés par le soleil, il ait puparler d'une pièce royale. 2° Leurs épaules graciles : leurs épaules grêles (grêle et gracile sont des doublets).Leur soif étanchée : leur soif apaisée, assouvie, satisfaite.Une pâleur factice : une pâleur qui n'est pas naturelle, qui est obtenue artificiellement, comme fait le clown lorsqu'il enduit son visage d'unproduit blanc. 3° Se désaltéraient: est à l'indicatif imparfait.

C'est un imparfait de description exprimant une action qui se poursuivait au moment dupassé où l'auteur place le tableau qu'il peint.

L'indicatif marque l'action constatée.S'arrêtèrent (de boire) : indicatif passé simple.

L'indicatif a la même valeur que dans le verbe précédemment étudié.

Mais ici l'actionpassée n'est pas considérée dans son déroulement.

Elle se produit brusquement, comme l'indique la location adverbiale tout à coup.

Elleest une des actions successives du texte émincées par la série des passés simples. 4° Fît (son entrée) : ce verbe est au subjonctif imparfait.

L'emploi du subjonctif est amené par la locution conjonctive pour que qui, ici,exprime, non pas le but, mais la conséquence (le moment était venu, si bien que le traître...

fit son entrée).

Le verbe principal était venuétant à un temps passé, en application de la règle de la concordance des temps, le verbe de la subordonnée, qui exprime une actionpostérieure à celle du verbe principal, est à l'imparfait du subjonctif.. »