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Extrait de la première partie – L’abbé Provost – « Manon Lescaut »

Publié le 12/01/2024

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« Extrait de la première partie – L’abbé Provost – « Manon Lescaut » Cet extrait issu de « Manon Lescaut » de L’abbé Prévost, s’inscrit dans le parcours associé : Personnages en marge, plaisirs du romanesque.

L’abbé Prévost ne s’intéresse pas à des figures héroïques aux actions sublimes mais à des personnages en marge car ils permettent de mieux peindre l’âme humaine et leur déchéance progressive constitue un moteur de l’action romanesque. Né en 1697, Antoine-François Prévost mène une vie riche en péripéties, ponctuée de scandales et de fugues successives.

Il embrasse, en 1721, une carrière ecclésiastique et commence à rédiger, en 1728, « Mémoires d’un jeune homme de qualité » ». Mais il rejette la vie religieuse, fuit en Angleterre, puis en Hollande où il se lie avec Hélène Eckhard, une aventurière.

Il rédige en 1731 alors « l’ Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut », un roman à forte composante autobiographique.

Il retourne à Londres en 1733 et fonde un journal, puis revient en France où il est emprisonné pour dettes (1734), avant de devenir aumônier du prince Conti en 1736.

Il décède en 1763 à Courteuil. Dans « Manon Lescaut », l’abbé Prévost fait un récit fictif présenté sous forme de Mémoires, qui emprunte les techniques du roman d’aventure avec une richesse de péripéties, de rebondissement et du coup de théâtre.

Ce roman de l’abbé Prévost (1697-1763), septième tome des Mémoires et aventures d’un homme de qualité, relate l’histoire particulière du chevalier Des Grieux, son amour passionnée et complexe avec Manon Lescaut. Après avoir vécu une brève histoire d’amour avec Manon puis avoir découvert son infidélité, des Grieux retourne seul à ses études de théologie.

Mais Manon revient à sa rencontre à Saint-Sulpice. Cet extrait, situé dans la 1ère partie du roman, relate les retrouvailles inattendues à Saint-Sulpice de Manon Lescaut avec le Chevalier des Grieux.

Scène de retrouvailles cruciale dans le roman car il s’agit de la première réconciliation entre les deux amants. Ainsi nous allons analyser En quoi les retrouvailles de Manon et des Grieux soulignent-elles un combat entre sentiments et raison ? Je peux constater qu’il y a deux mouvements qui découpent cet extrait, nous analyserons dans un premier temps la complexité de ces retrouvailles déséquilibrées dans le 1er paragraphe avec un face à face contrasté.

Dans un deuxième temps, nous montrerons combien l’expression de la souffrance et de l’amour est liée avec des aveux éperdus et des réactions contrastées dans le deuxième paragraphe. Lecture ANALYSE Dans le premier mouvement, l’abbé Prévost nous relate la complexité des retrouvailles entre Manon et des Grieux : Les émotions de des Grieux semblent d’abord intériorisées : c’est ce que montrent l’attribut du sujet «interdit», et les compléments circonstanciels de manière «les yeux baissés et avec tremblement».

Le tremblement suggère une émotion intense, difficile à contenir.---- Passivité + soumission de DG, montre une scène pathétique de DG. Ces retrouvailles sont sources d’«embarras» pour les deux personnages, qui se font face muettement comme l’indique la proposition subordonnée conjonctive «voyant que mon silence continuait». Une rupture est pourtant introduite dans le récit par la conjonction de coordination « mais » : « mais…elle mit la main…« .

Manon est la première à bouger et à exprimer ses larmes.

Un premier déséquilibre s’amorce. Son récit au discours indirect exprime d’abord des remords, comme le suggère le vocabulaire religieux (« elle confessait« ): «elle confessait que son infidélité méritait ma haine».

Manon ne nie donc pas son infidélité passée.

Argumentation de Manon Mais d’emblée, un décalage apparaît entre ce que Manon se reproche – qui se résume en une phrase – et ce qu’elle reproche au Chevalier qui est largement développé. L’importance des griefs fait au Chevalier est mise en valeur par la longue phrase complexe et les propositions subordonnées conjonctives et le connecteur « mais que… « .

Renversement de la situation : contres arguments pour faire culpabiliser DG « aussi bien de la dureté ». Le comparatif « mais que » avec l’accentuation avec l’adverbe « aussi » montre une graduation dans son argumentation.

Manon devient stratège. Le grief majeur qui apparaît est le silence du Chevalier pendant deux ans et celui qu’il garde au moment où elle s’exprime.

En réalité, Des Grieux est en proie à un bouleversement intérieur tel qu’il «ne saurait être exprimé». ensuite on peut voir dans le deuxième mouvement : L’expression progressive de la souffrance et de l’amour : tout d’abord par des amours éperdus Le déséquilibre entre les personnages se poursuit au paragraphe suivant à travers leur posture : Antithèse « assit » « debout » : DG est debout (exprime l’inconfort), Manon est assise (à l’aise). La négation « n’osant l’envisager directement» : Le trouble du chevalier est perceptible : il fuit le regard de Manon et il n’a pas «la force d’achever» sa réponse à peine commencée. L’adjectif numéral « Plusieurs fois » accentue le trouble de DG. Sa prise de parole est un effort douloureux « douloureusement » (adverbe de manière) au point que ses premiers mots exclamatifs sont.... »

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