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Exposé : la place des femmes dans la politique (EMC)

Publié le 16/12/2023

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« « En politique, si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme », a prononcé Margaret Thatcher, ancienne première ministre britannique, lors d’un de ses interviews en 1975.

Depuis le 21 avril 1944 (l’ordonnance du 21 avril 1944, adoptée par le Gouvernement provisoire de la République française basé à Alger), les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes.

Ce n'est pourtant qu'après l'adoption de la révision constitutionnelle de 1999 et la mise en place de dispositifs contraignants que la parité politique a progressé en France.

Les organisations féministes ne se saisissent que tardivement de la cause de la représentation politique des femmes.

Celle-ci ne devient une priorité que dans les années 90 c’est-à-dire après que nombre de revendications dans le domaine privé ou professionnel ont été satisfaites.

Le thème de la parité dans la représentation politique ne ressurgit vraiment que lors de la campagne électorale des élections présidentielles de 1995 pendant laquelle Jacques Chirac promet d’instituer un Observatoire de la parité. Bien que les femmes aient obtenu le droit de vote dans la plupart des pays au cours du XXe siècle, leur participation à la politique en tant que dirigeantes reste limitée.

Ces disparités entre femmes et hommes en politique font aussi l’objet d’écart entre les différents pays de la scène internationale.

C’est pourquoi qu’on peut se demander en quoi les femmes sont exclues de la politique et quelle est l’évolution de ce rejet ainsi que les mesures qui y sont associées.

Il serait intéressant d’observer en premier lieu le constat d’infériorité de la femme par rapport à l’homme dans la politique en France, puis d’élargir notre observation à l’échelle mondiale pour enfin nous pencher sur les mesures mises en place pour réduire les inégalités et leurs efficacités. Tout d’abord, nous allons vous présenter le constat d’infériorité de la femme par rapport à l’homme en politique. Aujourd’hui, le combat des femmes pour une représentation plus équitable, ainsi qu’une possible parité, montre que cette démocratie repose aussi sur la prise en compte du genre.

Cependant, l’exclusion des femmes dans la sphère de la citoyenneté semble être un élément permanent de la philosophie politique qui, s’opère par hiérarchisation des genres. C’est pour cela que des lois dites « de parité » ont été créées pour permettre l’égal l’accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.

Pourtant, le champ politique reste en France un univers très majoritairement masculin.

Heureusement, cette parité progresse en France.

Les femmes représentent 37% des députés, 45% des conseillers municipaux, 49% des députés européens français, 49% des conseillers régionaux et 51% des conseillers départementaux.

En revanche, seuls 20% des maires sont des femmes. Grâce à ce graphique, nous pouvons voir que malgré le fait que les femmes soient majoritaires dans la population (51,6%), les hommes prennent le dessus quand il s’agit de politique. Moins d’un tiers des présidents de région sont des femmes, la proportion de femmes élues maires reste donc tout de même faible (19,8% après les élections de 2020).

Ce sont les dernières élections législatives qui marquent le coup d'arrêt à la progression des femmes au sein de l’Assemblée nationale.

Si la proportion des femmes candidates au premier tour a augmenté, la proportion des femmes élues à l'Assemblée nationale est passée de 10,9% en 1997 à 12,3% en 2002, puis 18,5% en 2007 et 26% en 2012.

Les élections législatives de juin 2017 ont battu le record de femmes élues avec 224 députés femmes, soit 38,8% des 577 sièges de députés).

Elles président deux conseils départementaux sur dix et occupent un peu plus d’un siège sur trois au Sénat (35%). Néanmoins, pour la première fois, l’Assemblée nationale élué en juin 2022 est présidée par une femme.

Malgré une amélioration de la parité en France, il reste des inégalités en termes d’accès aux responsabilités.

Dans les communes de moins de 1 000 habitants, la loi n'étant pas contraignante, les avancées de la parité ne sont pas limitées : 37,6% de femmes dans les conseils municipaux après les élections de 2020 contre 43,6% dans les communes de 1 000 habitants et plus. Cependant selon le classement de Forum économique mondial sur la parité publié en 2022, la France se situe aujourd’hui à la 15e place sur 146 pays étudiés.

Classée première dans le domaine de l’éducation, la France reste en retard en matière de participation des femmes à la vie politique.

Le rapport du Forum économique mondial sur la parité note, toutefois, une amélioration de leur condition.

On constate donc une répartition inégale des femmes et des hommes au sein des municipalités. De plus, les fonctions qui sont les plus facilement évoquées au féminin sont à la fois celles qui sont les plus féminisées, les moins prestigieuses et les moins stratégiques dans une carrière politique : candidate (66 %), conseillère municipale (47 %), adjointe (46 %) ; en revanche, le titulaire de la présidence de la République n’est quasiment pas mentionné au féminin (9 %).

Notons aussi que les enquêté(e)s utilisent 10 fois moins la formule « femme politique » que la formule « homme politique ».

Pour les enquêtés, parler des acteurs politiques, c’est d’abord et surtout parler de l’homme politique. Ensuite, nous allons vous exposer la situation de la femme dans la politique à l’échelle mondiale.

Si les femmes ont réalisé des progrès remarquables dans de nombreuses professions, la politique est un domaine duquel elles sont largement exclues.

Elles se font notamment remarquer par leur absence aux postes de décisions.

Aujourd'hui, 18,6 % des sièges parlementaires sont occupés par des femmes - une augmentation de 60 % depuis 1995.

Mais, un quart des Parlements comptent toujours moins de 10 % de femmes.

Il y a des progrès, mais ils sont trop lents et très variables d'un pays à l'autre.

Dans son rapport sur les inégalités hommes-femmes publié en 2016, le Forum économique mondial (FEM) recensait 56 pays (sur 146 étudiés) à avoir eu une femme à leur tête depuis 1966.

Les femmes dirigeantes sont restées moins de cinq ans au pouvoir dans trente et un de ces pays, environ un an dans dix d’entre eux et moins d’un an dans treize pays, ce qui souligne la brièveté avec laquelle les femmes dirigeantes ont exercé le pouvoir.

Le record de brièveté est détenu par Ivy Matsepe-Casaburri, qui assura un intérim de quatorze heures, entre les 24 et 25 septembre 2008, à la suite de la démission du président sud-africain Thabo Mbeki.

Ce manque de représentation dans ce domaine peut s’expliquer par les préjugés et les perceptions culturelles qui sont toujours d’actualité, l’absence de ressources financières et l’indifférence institutionnelle.

Pourtant, les femmes ont beaucoup à apporter à la politique. En effet, elles sont capables d’observer selon un point de vue différent ce qui permet de façonner un nouvel ordre politique.

Leur présence dans les Parlements a fortement influencé la manière dont fonctionne cette institution, comme le langages et les comportements des parlementaires.

Elles portent un intérêt à tous les aspects de l’administration, notamment pour l’élaboration des budgets, l’introduction de nouvelles législations et la réforme des lois existantes.

De plus, les femmes qui participent à la prise de décision gouvernementale donnent plus d'importance aux droits des femmes dans le monde entier.

Sans leur présence, personne ne se soucie de défendre leurs droits ; ce cercle vicieux nécessite d’être brisé pour mettre fin à ces injustices.

Lorsque les femmes participent au processus de paix, la probabilité du maintien en place des accords de paix sur une période d’au moins 15 ans augmente de 35%.

Alors que les Nations Unies fixent à 30 % le minimum de femmes permettant une véritable prise en compte de leurs besoins dans la définition des politiques publiques, elles ne représentaient que 24,3 % des parlementaires nationaux au niveau mondial en février 2019. Les femmes sont confrontées à deux sortes d'obstacles en ce qui concerne leur participation à la vie politique.

D'une part, des entraves structurelles causées par des lois et des institutions discriminatoires qui réduisent encore aujourd'hui leurs possibilités de voter ou de se porter candidates à un mandat politique.

D'autre part, faute de moyens, les femmes ont moins de chances que les hommes de suivre une formation, de nouer les contacts professionnels déterminants pour l’évolution de leur carrière et de bénéficier des ressources nécessaires pour devenir des dirigeantes performantes. Dans le monde, en moyenne, les gouvernements sont seulement composés de 20% de femmes.

Ces grandes disparités entre les pays s’observent particulièrement avec la moyenne mondiale de leur présence au Parlement. On observe grâce à ce graphique que les pays nordiques tels que la Norvège, l’Islande ou encore qui sont les mieux classés.... »

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