Explication linéaire, «Marizibill»

« Explication linéaire, « Marizibill » Introduction « Marizibill » se présente comme un poème classique composé de 3 quintiles (strophes de 5 vers) composés d’octosyllabes (vers très fréquent et ancien, notamment utilisé au Moyen-Age) qui respectent l’alternance entre rimes masculines et féminines. Dans le recueil Alcools , les figures féminines sont si nombreuses qu’il s’apparente à un catalogue de femmes (les femmes aimées par Apollinaire avec les poèmes « Annie » ou « Marie » et les figures merveilleuses et enchanteresse avec « Salomé » ou « La Lorely »). Problématiques Marizibill se distingue-t-il des nombreuses femmes présentes dans le recueil ? En quoi ce texte, ancré dans la tradition littéraire (médiévale notamment) est-il empreint de modernité ? Nous répondrons à ces questions en suivant les mouvements du texte : I) Un portrait, en forme de récit, qui ne suscite pas le désir II) Une morale à la fois moderne et élégiaque I) Un portrait, en forme de récit, qui ne suscite pas le désir. Strophe 1 et 2 Ce qui frappe dans ces deux premières strophes est ce qui n’y figure pas (ce à quoi le lecteur d’ Alcools s’attend) : il n’y a ni expression du désir du poète, ni description .

On apprend seulement que Marizibill est « en tout mignonne » ce qui n’exprime pas un grand enthousiasme, rime avec « borgnes » et fait peut-être écho au masculin « mignon » qui peut désigner les favoris d’Henri III. Il s’agit d’une prostituée très pauvre et traitée comme une marchandise : « Offerte à tous », « trottoirs », « allait et venait le soir », « brasseries borgnes », « maquereau », « bordel ».

L’expression « se mettait sur la paille » est une syllepse c’est-à- dire qu’il faut à la fois la comprendre au sens propre (elle s’allonge sur des lits de paille) et au sens figuré (« vivre sur la paille signifie » être extrêmement pauvre).

Enfin Marizibill est alcoolique : « buvait […]/Très tard dans les brasseries ».

Le nom même de Marizibill (. »