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Explication Linéaire de "Ma Bohème" de Rimbaud

Publié le 06/03/2024

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« INTRODUCTION Explication linéaire n°4 « Ma Bohème » d’Arthur RIMBAUD Écrits lorsque Arthur Rimbaud avait seulement 16 ans, les Cahiers de Douai sont composés de 22 poèmes répartis en deux liasses. « Ma Bohème » se trouve dans le deuxième cahier, c'est le dernier poème du recueil.

Il s’agit d’un sonnet aux rimes irrégulières dont le titre évoque à la fois l’errance des bohémiens et la vie libre et désargentée des artistes.

Il a été écrit au cours ou au retour de l’une de ses fugues: en août et en octobre 1870, le jeune poète fugue et part, seul et sans argent, sur les routes du nord de la France et de la Belgique.

Le sous-titre « Fantaisie », renvoie à l’imagination et à la liberté de forme, puisque derrière ce thème du bohémien démuni mais en harmonie avec la nature, Rimbaud nous offre un véritable art poétique, revendiquant ainsi une liberté autant physique que poétique. Lecture du poème Annonce du projet de lecture Comment la liberté physique du poète devient-elle source de création ? Quelle image de la liberté ce sonnet donne-t-il ? Annonce des mouvements du texte - vers 1 à 5 : L’élan vers la liberté - vers 6 à 11 : Le bonheur dans la nature - vers 12 à 14 : La création poétique 1er mouvement (vers 1 à 5) : L’élan vers la liberté (l’errance physique du poète) Je m’en allais, les poings dans mes poches - marques de la P1 : « je », « mes », « mon » : dimension intime et personnelle donnée au poème (en crevées ; lien avec ses fugues mais le sonnet ne donne aucune précision quant à un lieu ou une date : le lyrisme prend une dimension universelle). Mon paletot aussi devenait idéal ; - verbe « s'en aller » indique l'errance, le départ, utilisé sans CC de lieu : la destination ne compte pas J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton + répété au vers 3 « j'allais sous le ciel » : idée d'immensité, espace infini : locuteur exprime un élan féal ; vers la liberté. + « poings » : position caractéristique des mains qui emt en lumière la révolte qui pousse le jeune poète à partir. - emploi de l'imparfait de l'indicatif : valeur de répétition, d'habitude : « m'en allais », « devenaient », « allais », « étais ». - dénuement dans lequel se trouve le poète ►champ lexical de la pauvreté : « poches crevées », « paletot […] idéal » (on n'a plus que l'idée de la veste, elle n'en a plus que le nom tant elle est usée), « culotte [...] avait un large trou (pantalon abîmé, des trous se sont formés dedans) + « unique », n'en possède qu'une seule. MAIS malgré ce dénuement, cette errance lui procure du plaisir : geste des mains dans les poches, à l'aise + allitération en [m] véhicule un sentiment de douceur en contradiction avec les difficultés matérielles. - apostrophe à la « Muse », figure de l'inspiration poétique, mot placé à la césure + tutoiement soulignent sa relation privilégiée avec la poésie, il est à son service, il en est le serviteur + idée que le ciel, donc l'errance l'inspire, sont sources d'inspiration (on sait qu'il écrit lors de ses fugues). Oh! là là ! que d’amours splendides j’ai - exclamation, interjection familière « Oh ! là là ! » + adverbe exclamatif « que »►allégresse, rêvées ! bonheur, joie de cette balade, émerveillement + mise en valeur du terme « amours » par sa place (COI avant le verbe) (= J'ai rêvé d'amours splendides.), élan lyrique : il se laisse emporter par sa fougue et le bonheur qu'il ressent à errer dans la nature. - mots à la rime : « crevées »/ « rêvées » : le pouvoir de l'imagination remplace les contraintes matérielles + « idéal » / « féal » : univers de la poésie courtoise (= poésie lyrique médiévale, interprétée par les troubadours, chantant les exploits des chevaliers et la conquête de la dame idéalisée), vocabulaire qui contraste avec des termes plus prosaïques (« paletot, culotte, poches »). Mon unique culotte avait un large trou. - emploi des auxiliaires « étais » / « avait » ► être est plus important qu'avoir.

Préfère vivre dans le dénuement mais libre plutôt qu'opprimé dans l'opulence. Ainsi, dans cette strophe, le poète nous livre l'image d'un personnage pauvre mais heureux dans la nature, dans la simplicité et la liberté de son errance 2ème mouvement (vers 6 à 11) : Le bonheur dans la nature (lien du poète avec la nature) - Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma - métaphore du « Petit-Poucet » permet de filer le thème de la pauvreté ► contrairement au héros du course conte, il est heureux dans la nature et dans son errance, il ne veut pas rentrer chez lui. Des rimes.

Mon auberge était à la Grande- - idée que la poésie est son guide : il sème des « rimes » non des miettes de pain.... »

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