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Euripide

Publié le 09/12/2021

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Des trois grands poètes qui, dans la Grèce du Ve siècle avant JC, ont fait de la tragédie un genre athénien, Euripide est le plus jeune ; c'est aussi, au jugement d'Aristote, le plus tragique. Son génie n'a cependant pas reçu pleine justice de ses contemporains, qui lui accordèrent cinq fois seulement le premier prix au cours de sa longue carrière. Ce n'est qu'après sa mort que ses oeuvres devinrent vraiment populaires. A l'époque alexandrine encore, alors qu'Eschyle et Sophocle étaient depuis longtemps des auteurs d'anthologie, il restait au répertoire et ses personnages, qui semblaient n'avoir pas vieilli, avaient la faveur du public. Rien n'a prévalu depuis contre cette réhabilitation, à laquelle nous devons d'avoir conservé dix-sept tragédies, un drame satirique et un volume de fragments, qui font d'Euripide le mieux connu des tragiques grecs. Il est né dans l'île de Salamine, vers le temps de la fameuse bataille, entre 485 et 480 av. JC. Lessing s'est plu à noter que le jour où elle fut livrée Eschyle combattit sur la flotte, Sophocle dansa le péan de victoire et Euripide naquit. Ces correspondances n'ont que la valeur d'un symbole : elles permettent cependant de situer l'un par rapport à l'autre les trois meilleurs ouvriers du genre tragique de la Grèce et de marquer la continuité qu'ils assurèrent à son développement. Si douteuses que soient les indications qui nous ont été transmises sur Euripide et où il faut faire la part des insinuations malveillantes des auteurs comiques, il semble qu'il ait été d'origine modeste, probablement le fils de petits propriétaires qui faisaient valoir eux-mêmes leur bien.

« Euripide Des trois grands poètes qui, dans la Grèce du Ve siècle avant JC, ont fait de la tragédie un genre athénien, Euripide est le plus jeune ;c'est aussi, au jugement d'Aristote, le plus tragique.

Son génie n'a cependant pas reçu pleine justice de ses contemporains, qui luiaccordèrent cinq fois seulement le premier prix au cours de sa longue carrière.

Ce n'est qu'après sa mort que ses oeuvres devinrentvraiment populaires.

A l'époque alexandrine encore, alors qu'Eschyle et Sophocle étaient depuis longtemps des auteurs d'anthologie, ilrestait au répertoire et ses personnages, qui semblaient n'avoir pas vieilli, avaient la faveur du public.

Rien n'a prévalu depuis contre cetteréhabilitation, à laquelle nous devons d'avoir conservé dix-sept tragédies, un drame satirique et un volume de fragments, qui fontd'Euripide le mieux connu des tragiques grecs. Il est né dans l'île de Salamine, vers le temps de la fameuse bataille, entre 485 et 480 av.

JC.

Lessing s'est plu à noter que le jour où ellefut livrée Eschyle combattit sur la flotte, Sophocle dansa le péan de victoire et Euripide naquit.

Ces correspondances n'ont que la valeurd'un symbole : elles permettent cependant de situer l'un par rapport à l'autre les trois meilleurs ouvriers du genre tragique de la Grèce etde marquer la continuité qu'ils assurèrent à son développement.

Si douteuses que soient les indications qui nous ont été transmises surEuripide et où il faut faire la part des insinuations malveillantes des auteurs comiques, il semble qu'il ait été d'origine modeste,probablement le fils de petits propriétaires qui faisaient valoir eux-mêmes leur bien.

Il fut enfant et adolescent dans une ville exaltée parles victoires remportées sur les Perses, qui se transformait en une cité industrielle et commerçante l'Athènes de Thémistocle, d'Aristide etde Cimon.

Ses parents purent y faire figure de rustres "sentant le fromage et le suint de mouton", s'il faut en croire Aristophane ; ilsassurèrent en tout cas à leur fils l'indépendance matérielle, qui, en le dispensant d'embrasser une carrière, lui permit de faire ses débutsd'auteur dramatique dès 455 av.

JC et de ne plus cesser par la suite d'écrire pour la scène.

Sa formation fut le fruit, pour une part, de seslectures et de ses réflexions personnelles : on raconte qu'il s'isolait volontiers à Salamine dans une grotte ouvrant sur la mer pour y lire ety méditer ; on rapporte aussi qu'il s'était constitué une riche bibliothèque, une des premières dont il soit fait mention.

D'autre part, il dutbeaucoup à la fréquentation de quelques esprits supérieurs de l'entourage de Périclès, qui lui apprirent à s'affranchir des préjugés et àfaire libre usage de son esprit critique : penseurs et sophistes venus d'Ionie comme Anaxagore et Protagoras, artistes comme Phidias,philosophes comme Socrate.

Euripide se tint constamment en dehors de toute activité publique.

Sa vie privée fut marquée, semble-t-il,par des déboires domestiques, où il faut voir sans doute l'explication des traits satiriques qu'il décoche si souvent aux femmes.

Samaturité coïncide avec la grandeur de l'Athènes de Périclès, devenue en Grèce le foyer de la pensée et de l'art, en même temps que lacapitale d'un grand empire maritime.

Il vécut assez vieux pour assister à son déclin ; il partagea les espoirs et les épreuves de sescompatriotes pendant la guerre du Péloponnèse, mais il ne connut pas, du moins, la défaite finale : s'étant retiré à un âge avancé à lacour d'Archélaos, en Macédoine, où il reçut un accueil magnifique, il y mourut probablement d'accident, en 406 av.

JC, l'année de labataille des îles Arginuses. Parmi les pièces subsistantes, il n'en est guère qui ne contiennent quelques allusions à l'actualité : telle la diatribe qu'on lit dansAndromaque contre les Spartiates, "princes du mensonge et de la fourberie" ; deux d'entre elles sont des oeuvres de circonstances,dominées par une intention politique, les Héraclides et les Suppliantes.

Toutefois, dans leur fond même, ses drames apparaissentdétachés de l'actuel et les problèmes qu'ils agitent sont moins le reflet des préoccupations de l'Athènes triomphante puis souffrante où ilvécut que de ses propres méditations ou des discussions qu'il tint avec ses amis sur l'homme, sur l'amour, sur les dieux.

Sans modifierl'organisation matérielle du drame, qu'il trouvait fixée, ni chercher ses sujets ailleurs que dans le répertoire tragique où ses devanciersavaient puisé avant lui, il rénove les vieilles légendes en leur prêtant un sens nouveau, inattendu.

La tragédie d'Eschyle montraitl'accomplissement inexorable des décrets divins en dépit de tous les vouloirs humains.

Dans celle de Sophocle, l'homme n'était déjà plusla victime écrasée par le destin ; ses héros volontaires et passionnés mettent au service d'une idée ou d'un sentiment toute la puissancede leur être moral dont ils ont pris conscience.

Euripide, sans rejeter les idées admises sur l'intervention des dieux dans les affaireshumaines, en parle avec un scepticisme qui frise l'irrespect.

Souvent la critique de ses personnages s'exerce d'une manière qui rappellel'enseignement des sophistes : c'est le cas pour la nourrice qui, dans Hippolyte, parle des amours des Olympiens comme faisaitXénophane d'Elée se gaussant des dieux d'Homère.

Et si le théâtre d'Euripide compte autant de personnages divins qu'aucun autre, ils n'ysont plus que des ressorts de l'action : jamais une adhésion vraiment religieuse ne s'attache à leurs décisions. Ce théâtre est celui de l'humain.

Mais, à la différence de Sophocle qui peint la volonté réfléchie, Euripide met en scène les sentimentsinstinctifs, ces puissances à demi-inconscientes qui sont au fond de l'âme humaine et qu'une crise fait éclater en éclairs de passions.

C'estpar là qu'il a été le maître de notre Racine.

Le premier, il a été amené à montrer ainsi les envoûtements de l'amour sur l'être à la foisphysique et moral.

Exception faite d'Oreste dans Andromaque, ce sont les femmes qui, dans sa tragédie, brûlent de passion, aiment ethaïssent tout à la fois, meurent ou tuent par amour : personnages de légende devenus des êtres de chair et de sang, Médée, Sthénébée,Pasiphae, Phèdre ont fait scandale dans le public athénien.

Près de ces figures pathétiques et coupables qui occupent le devant de lascène, le théâtre d'Euripide offre, par un singulier mélange des genres, toute une galerie de jeunes femmes, telles qu'Alceste, Iphigénie,Polyxène, qui nous charment par leur grâce, leur réserve, leur héroïsme tranquille, et sur qui le poète misogyne a reporté sans doute desaspirations que la vie avaient déçues.

Il y a aussi tous les personnages secondaires, qu'on croirait, malgré leur nom, empruntés àl'humanité moyenne et dont certains parfois confinent à la haute comédie, comme Agamemnon, dans le coeur de qui se mêlent latendresse paternelle et l'ambition dans Iphigénie à Aulis, ou le vieux Phérès, que son égoïsme rend insensible dans Alceste.

C'est à leurpropos qu'Aristophane a reproché à Euripide d'abaisser le genre qu'il traite, et il est bien vrai qu'avec eux est entrée dans la tragédie lapeinture de la réalité familière, évoquée dans une langue simple, fort éloignée de la majesté tragique d'Eschyle.

Et puis, il y a Euripide lui-même, dont les préoccupations inspirent si souvent le langage des personnages accessoires et des choeurs, de plus en plus détachés del'action dans son théâtre, aussi bien que des protagonistes : femmes ou vieillards raisonneurs, qui dissertent sur les sujets spéculatifs ousociaux, comme cette nourrice déjà mentionnée, qui, après avoir parlé des dieux, traite de l'amitié en des termes que Cicéron reprendra ;jeunes gens intransigeants comme Hippolyte, par la bouche de qui sont exprimés tous les griefs que le poète avait contre les femmes etdont la diatribe annonce curieusement la satire de Boileau. Replacé en son temps, ce théâtre était trop "moderne", en effet, pour ne pas rencontrer l'incompréhension d'un public pour qui la tragédierestait une solennité religieuse, trop varié de tons pour ne pas provoquer la critique des connaisseurs, qui lui ont reproché d'être malcomposé.

Celui qui l'avait créé n'allait obtenir pleine audience qu'après sa mort.

La Grèce entière devait alors devenir véritablement satombe, bien que son corps fût resté en Macédoine, comme le proclamait l'inscription du cénotaphe que les Athéniens lui élevèrent, avantde dresser, en 330 av.

JC, sa statue en bronze dans le théâtre de Dionysos.. »

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