Eugène DELACROIX:LA LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE.

« Eugène DELACROIX LA LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE La révolution de 1830 ins pira à Delacroix un des chefs-d'œuvre de la peinture françai se .

Il choqua pourtant à l'époque en raison de son réalisme.

D elacroix brosse ce tableau peu de lemps après l'insurrec tion de s 27, 2 8 et 29 juill et 1830 , qui chassa Charles X du pouvoir «Si je n'ai pas vaincu pour la patr ie, au moins peindrai-je pour elle», écrit -il.

L'ŒUVRE L e génie de Delacr o ix consiste à associer l'allé­ gorie mythologique ou réalisme le plus cru pour représen ter la d e uxièm e des T roi s G lorieuses.

P lus qu'un épisode précis de l'insurrection , le maître a voulu rendre hommage à la ferveur populair e qui a permis de triompher de l'injusti­ ce.

La jeune femme exa l tée qui brandit le dra­ p e au fronçais r ap pelle pour les uns l'Ap hrodit e de Melos, pour les outres la Victoire de Samo­ thra ce.

Delacroix s' est en fait inspiré d' une de s e s é t udes pou r La Grè ce sur les ruine s de Mis­ solonghi pour lui donner ses traits défi nitifs.

Au premier plon, sur la gauche, le cadavre à mo itié nu et déc h au ssé évoque une des figu re s du Radeau de lo Méduse de Géricault.

L'enfant sur la gauche arbore le bonnet des v oltigeur s de la Garde nationale, en grond e partie opposée à Charles X.

Le jeune homme e n chap e au houl de forme el redingot e, le fusil à la main, rappelle qu e bourgeois el ouvriers firent la révolut i on côte à côte.

Su r la droite , un jeune Gavroche , coiffé d'un bére t de velou rs noir , brandit un revolver de la cavalerie avec Pour compos er son chef-d' œu vre, D el acroix s 'e st in spi ré d e plu sieu rs figure s, dont l'un de s personnages du Radeau de la Méduse, de G é ricault.

Eugène DELACROIX 1798-1863 • La liberté guidant le peuple • Huile sur toile 259 cm x 325 cm • Signée et datée sur la droite «Delacroix 1830 » • Peint en 1830 • Localisation: Paris, musée du Louvre • Exposition: Paris, 1855 une ferve ur tou te répub licaine.

En arri è re-p lan, sur la droite , la cathédrale Notre-Dame de Paris se dresse derrière d es bâtiments partielle­ ment masqués par un rideau de fumée.

LA CRITIQUE La plupart des critiques reprochèrent à Dela­ croi x d'avoir choisi « une femme de mauva i se vie» po ur rep rés ente r la Libert é.

Thé ophi le Thoré loua pourtant l'œuvre: « Est -ce une l ·eune fille du peuple? Est -ce le génie de la iberté? C'est l'un et l'autre ...

L ' allégorie véritable doit avoir ce caractère , d'ê tre à la fois un type vivant et un symbole », écrit-il L'HISTOIRE L'Étal françois est censé avoir acheté le tableau en 1 831, mois il fut vraisemblable­ ment resti tué à De lacroi x en 1839 .

Le direc ­ teur des Musée s nat io naux, Philippe- A ugus te Jeonron , le réclama pourtant en 1 848.

L'ayant prêté, Del acroix ne le rendit que l'année suiva nte.

Av ec l'av ène me nt du Second Emp i re, la toile rejoignit les réserves du Louvre, avant d'être exposée à partir de la mo rt du peintre, en 18 6 3.

LA COTE Il est très rare que des toiles de Delacroix passent en vente publique.

Une petite huile, Macbeth chez les sorcières, a atteint 220000FF (40000dollars) au cours d'une vente aux enchères à Paris, en 1992.

Mais l'œuvre qui nous concerne est naturellement d'une valeur inestimable.

Un pastel de l'artiste se négocie à partir de 95000FF (17000dollars).. »