Eugène BOUDIN:PAYSAGE AUX ENVIRONS D'HONFLEUR.

« Eugène BOUDIN PAYSAGE AUX ENVIRONS D'HONFLEUR Avant que l'impressionnisme ne s'impose, les paysages se vendaient difficilement.

Il fallait les animer.

Avec des animaux, le public retrouvait la campagne telle qu'il se l'imaginait! En 1864, Boudin fait un séjour à Honfleur et à Trouville.

Il s'est marié à la mi-janvier et a pris comme témoin son ami le peintre Dubourg, un enfant du pays lui aussi.

En cette année-là, la Normandie peut se vanter d'ac­ cueillir des artistes célèbres, et d'autres qui le deviendront: Courbet est l'hôte du comte de Choiseul à Deauville; quant à Monet, Bazille et jongkind, ils se sont installés à la ferme Saint-Siméon, une hôtellerie où se réfugiaient souvent les peintres et les écrivains à cette époque: «Nous sommes en grand nombre en ce moment à Honfleur ...

Boudin et Jong­ kind .sont là : nous nous entendons à mer­ veille ...

», écrit Monet à l'automne.

LE LIEU Voici comment un journaliste du Figaro décrit le chemin qui mène à la ferme Saint-Siméon, tenue par la «mère Toutain », où Boudin entraîne ses amis peintres: «On est en plein paysage, de ce vert plantureux qui donne appétit à l'œil et qui envahit peu à peu le cerveau, de façon à nous forcer à ruminer au lieu de penser.

Le chemin est bordé, à droite, de maisonnettes rustiques, très clair- Eugène BOUDIN 1824-1898 • Paysage aux environs d'Honfleur • Huile sur toile 62,2 cm x 88,8 cm • Signé, dédicacé et daté en bas, à droite, «A Louis Gaudibert E.

Boudin 1864 >> • Localisation : coiJection particulière • Exposition : Paris, 1965 semées et, à gauche, de cours herbues plan­ tées de pommiers effarés, sans que leur per­ pendiculaire vertigineuse effraie un seul instant les vaches aux flancs roux auxquelles elles servent de domioir.

» L'ŒUVRE A Honfleur et dans les environs, Boudin a l'embarras du choix devant la variété des paysages et les animaux à représenter.

Ici, il a choisi les vaches au pâturage, sans oublier les animaux de basse-cour qui folâtrent sous nos yeux.

A cette époque, le peintre multiplie les études d'animaux, en faisant particulière­ ment ressortir les effets de la lumière sur leur robe.

Dans ce tableau, il a concentré son attention sur les vaches, les arbres et les bar­ rières du premier plan, au détri­ ment du second plan, dont les couleurs paraissent plus floues.

Boudin vendit cette toile 250 francs à Louis Gaudibert, arma­ teur au Havre, qui était aussi un grand collectionneur.

LA COTE Il existe de nombreuses toiles de Boudin sur le marché.

Pour une huile sur toile, Tournant le dos à la tradition réaliste, Boudin transforme ces paisibles vaches en taches de couleur se reflétant dans l'eau [An1maux dans une mare).

il faut compter de 180000 FF à 3,2 millions de français (33000 à 580000 dollars).

Quant aux pastels, leur prix s'échelonne de 24000 à 140000 FF (4400 à 25500 dollars).. »