Eugène BOUDIN:FERVAQUES, JARDIN ET MAISON DE M.

« Eugène BOUDIN FERVAQUES , JARDIN ET MAISON DE M.

JAC UETTE De la Normandie , Boudin ne choisit ici ni les plages ni les ciels immenses.

La scène se déroule à l'ombre des pommiers , par une chaude journée d'été ...

C omme l'indique la dédicace au bas du tableau , Boudin et son épouse sont en visite chez leurs «bons amis de Fervaques ».

Né à Honfleur , le peintre aime les côtes normandes Mais il exce lle tout autant dans cette vue,prise sur le vif, d' un instant de bonheur.

LA COMPOSITION Pour ne pas déranger ses modèles , Boudin s'est placé en retrait , ce qui lui permet d'englober le jardin et la demeure.

Car ce qui l'intéresse ici , ce n'est pas de faire un po rtrait de groupe, mais de saisir la nature sous le soleil d'é té, les fruits lourds sur les branches et la lumière dans les feuilles.

Entre la pelouse et le ciel , les pommiers divisent la toile en deux parties .

A l'arrière-plan s'élève la maison , dont la masse blanche rompt les ligne s brisées et mou vantes des bran c hes.

Les personnages de Boud in sont la plupart du temps représentés à l'aide de tou c hes de couleur rapides, avec très peu de détail s.

Ci-dessus : Paysage à Oisème.

Eugène BOUDIN 1824-1898 • Fervaques , jardin et maison de monsieur Jacquette • Huile sur toile 36 cm x 58 cm • Signé et daté en bas, à droite, « octobre 77, E Boudin :.

• Peint en 1877 • Localisation : collection particulière Au centre, quatre figures animent le pa ysage : une femme assise, abritée sous une ombrelle, impo se au tableau la tache rouge vermillon de son châle, qui répond à la couleur de s fruit s.

A droite , une petite fille tient la main de sa mère qui lève le bras pour saisir une pomme .

M.

Jacquette , immobile au milieu de l' allée, semble absorbé dans la contemplation de l'enfant .

Une large bande de ciel bleu pôle équilibre la tache dense de vert fon cé du premier plan.

L 'ŒUVRE Les figure s, juste esquissées , semblent dis­ sou tes dan s la lumi ère et n ous tournent le d os, san s poser aucunement , ce qui accentue l' impres sion de naturel qui émane du tableau.

En reva nche , Boudin déc rit minutieusement la nature .

Par petites touc hes rapides , il dessine les tron cs et le feu illage , qui offre un aspect vapore u x.

Une simplicité harmon i euse émane de cette œuvre , où l' artiste fait pourtant preu­ ve d'une grande v irtu osité comme l' attestent la surface de l' herbe , sava nt dégradé de v erts , ou le gravier de l'allée , où au blanc se mêlent du bleu, du rouge et du v ert .

LA COTE Si un dessin vaut moins de 50 000 FF (9000 dollars), une huile sur toile coûte plusieurs millions.

Ainsi, notre tableau a été vendu 1,477 million de francs français (270000 dollars) à New York en 1994.

Mais, Vue de Venise, San Marco, de 1893, a atteint 3,8 millions de francs français (700000 dollars) à Paris la même année.. »