Etienne MarcelUn précurseur.

« 1 / 2 Etienne Marcel Un précurseur Etienne Marcel naît dans une famille de la haute bourgeoisie parisienne.

Défavo­ risé par le partage du patrimoine fami­ lial, il conçoit une vive rancune contre les nouveaux riches et les parvenus.

Esprit sincère et énergique, bon orateur, confiant en ses qualités personnelles, il ambitionne de réformer la monarchie et de réfréner l'avidité des fonctionnaires.

Pour ce faire, il utilise les pouvoirs que lui confère sa charge de prévôt des mar­ chands.

A ce titre, il contrôle le com­ merce parisien, réglé par la hanse des marchands de l'eau, ainsi que les mé­ tiers.

C'est lui qui perçoit les taxes desti­ nées à la voirie et qui régit les ports et les marchés parisiens.

Lors des états de 1355, il a déjà été choisi comme orateur des villes.

Toute­ fois, son rôle ne devient prépondérant qu'à la fin de 1356, après la défaite de Poitiers.

Dans un premier temps, Etien­ne Marcel entreprend une action réfor­ matrice: lors des sessions des états de langue d'où, en 1356 et au début de 1357, le prévôt des marchands, soutenu par l'ambitieux Robert Le Coq, évêque de Laon, s'en prend aux hommes en place et aux institutions.

Il exige le ren­ voi de plusieurs conseillers du roi, jugés responsables des difficultés financières.

Le 3 mars 1357, une grande ordonnait ce tend à soumettre au contrôle des états la levée des subsides, les mutations de monnaies et l'activité des officiers royaux.

Des gens présentés par les états sont introduits au Conseil du roi: cepen­ dant, les états sont de moins en moins représentatifs, du fait de nombreuses dé­ fections parmi les députés.

1316-1358 Les 19 et 20 janvier 1357, pour faire obstacle à une mutation monétaire, le prévôt des marchands fait «cesser tous les ménestreux (gens de métier) de tra­ vailler et fait commander par toute la ville que chacun s'armât».

Fin 1357, il introduit à Paris Charles le Mauvais, roi de Navarre, et le fait acclamer par 10000 Parisiens.

Pour intimider le dauphin Charles, il organise une grande manifestation, le 22 février 1358: 3000 artisans font irrup­ tion dans le palais royal.

Le dauphin doit coiffer le chaperon bleu et rouge, couleurs de Paris, tandis que deux de ses familiers sont assassinés sous ses yeux et dans sa chambre.

Le dauphin quitte la capitale.

Maître de Paris, Etienne Marcel essaie de gagner à sa cause d'autres villes du royaume et les cités flamandes.

Les ré­ sultats sont décevants.

Les partisans du dauphin excitent les modérés contre la dictature du prévôt des marchands.

Etienne Marcel doit faire élire Charles le Mauvais comme capitaine général de Paris et introduire dans la ville des mer­ cenaires en majorité anglais.

Leur pré­ sence accélère le revirement d'une partie des Parisiens contre sa personne et sa politique.

Le 31 juillet 1358, Etienne Marcel est assassiné par un groupe de concitoyens menés par Jean Maillard, un de ses anciens partisans.

Le dauphin rentre dans Paris, adulé par ceux-là même qui l'en ont chassé. 2 / 2. »