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Étienne II

Publié le 16/05/2020

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« Étienne II Étienne II ne régna qu'un lustre.

Ce Romain qui prenait la suite d'une longue série de papes orientaux devint orphelin jeune.

Avec son frère Paul qui luisuccéda sur le trône pontifical, il se forma aux disciplines ecclésiastiques dans le palais du Latran.

A la mort de Zacharie en mars 752, il était diacre.

Lepeuple choisit pour pape un prêtre qui s'appelait aussi Étienne, mais qui mourut au bout de quatre jours.

Le diacre Étienne fut alors élu et intronisé dans labasilique Saint-Sauveur.

Le Liber pontificalis ne retient pratiquement rien de ses activités pastorales.

Très charitable, il aménagea, restaura ou créa quatrexenodochia, c'est-à-dire des maisons d'accueil pour les pauvres et les pèlerins.

Il restaura la basilique Saint-Laurent et le cimetière Saint-Soter. Deux périls graves menacèrent l'Église sous son pontificat, l'iconoclasme et la poussée lombarde.

Au VIIIe siècle, les liens de dépendance du pape enversle Basileus de C onstantinople demeuraient étroits.

Le Basileus, héritier des droits de son collègue romain disparu depuis 476, n'avait pas cessé deconsidérer le pape comme un instrument de sa politique et sa confirmation était nécessaire pour introniser le nouvel élu.

A plusieurs reprises, des conflitsavec l'empereur s'étaient terminés par la déposition du pape, voire son exil ou son exécution.

A u début du VIIIe siècle, une nouvelle crise éclata.L'empereur Léon III avait entrepris depuis 725 une lutte sans pitié contre les images du Christ, de la Vierge et des saints, jusqu'alors en grande vénérationdans l'Empire.

Cette politique avait pour prétexte officiel de combattre l'idolâtrie, mais aussi des motivations hétérodoxes plus secrètes.

Les papesGrégoire II (715-731) et Grégoire III (731-741) refusèrent de l'accepter.

Léon III en représailles dépeça le patriarcat d'Occident, c'est-à-direpratiquement l'ancien empire latin où le pape exerçait une juridiction directe, en lui retirant l'Europe centrale (Illyricum), la Sicile et la Calabre pour lesconfier au patriarche de C onstantinople.

Après un geste aussi grave, Grégoire III une fois élu ne demanda pas la confirmation impériale, ni après lui aucunde ses successeurs. Lorsque Étienne II monta sur le siège de Pierre, le fils de Léon III, C onstantin V, gouvernait depuis 740.

Ses débuts de règne avaient été difficiles, et ilavait laissé en sommeil la lutte contre les images.

Étienne II n'avait donc pas eu d'hostilité première envers le Basileus.

Il lui exprimait, dès 753, soninquiétude devant la progression des Lombards qui s'emparaient de ce qui restait de l'Empire byzantin en Italie.

A u lieu d'envoyer un corps expéditionnaire,Constantin V chargea l'un de ses officiers, le silentiaire Jean, d'une mission diplomatique auprès du roi des Lombards A istulphe.

Le Basileus avait décidé deconsacrer son énergie à la reprise de la réforme de son père contre les images.

En février 753, Constantin fit convoquer les évêques de l'Empire au PalaisHieria, sur la rive asiatique du Bosphore.

En l'absence de tout délégué d'Étienne II, trois cent trente-huit évoques orientaux prononcèrent la condamnationdu culte des images, tout en distinguant avec soin entre la vénération de la Vierge et des saints, qui était licite et recommandée, et leur représentation enimages qui était diabolique et prohibée.

Les moines grecs en grand nombre résistèrent en se retirant loin de la capitale.

C ertains prirent le chemin de Romepour chercher la protection du pape.

Mais celui-ci venait de mourir, le 26 avril 757, sans avoir eu le temps de condamner solennellement l'iconoclasme,absorbé qu'il avait été par la lutte incessante contre les Lombards. Le Basileus impuissant et malveillant ne pouvait plus grand-chose pour le pape.

Étienne II s'était tourné alors vers le nouveau roi des Francs, Pépin, dontson prédécesseur Zacharie (741-752) avait pratiquement légitimé l'usurpation.

Boniface, archevêque de Mayence et légat du pape, avait sacré Pépin àSoissons en novembre 751, inaugurant par cette cérémonie insolite chez les Francs les relations exceptionnelles d'une race royale nouvelle avec l'Église.L'idée d'appeler le prince des Francs à son secours n'était pas tout à fait nouvelle.

Grégoire III (731-741), l'avait tenté auprès de Charles Martel, maisvainement car Charles avait alors besoin de l'alliance lombarde pour tenir la Provence ; il ne devait rien au pape et n'avait pas de grands soucis religieux.

Sil'alliance lombarde demeurait nécessaire à P épin, Étienne II trouvait en lui un interlocuteur plus ouvert aux choses de l'esprit et de la religion et qui avaitune dette de reconnaissance envers la papauté. A Rome, la situation en 753 devenait tragique.

A istulphe s'était emparé de Ravenne, mettant fin à l'exarchat byzantin.

Il menaçait directement la cité etexigeait le paiement d'un tribut d'un sou d'or par tête d'habitant de la V ille éternelle, en signe de reconnaissance de son autorité sur l'ancienne capitale del'Empire.

Étienne II protesta en vain.

Il fit sonder alors l'entourage du roi des Francs et, après des premiers contacts favorables, il sollicita l'envoi d'uneescorte pour le conduire auprès de Pépin. Le 14 octobre 753, Étienne quittait Rome en compagnie de Chrodegang, évêque de Metz, et du duc franc Augier ; le silentiaire Jean s'était joint au cortègepour une ultime et vaine visite à Pavie, auprès d'Aistulphe.

Le 15 novembre, le pape et les envoyés francs prenaient la route des Alpes et franchissaient lecol du Grand-Saint-Bernard.

Ils furent accueillis au nom du roi par l'abbé Fulrad à Saint-Maurice en V alais.

Le pape séjourna quinze mois en Francie aucours de l'année 754 et au début de 755, d'abord à Ponthion, ensuite à Saint-Denis.

De longues négociations secrètes furent menées entre le pape etPépin, sur le contenu exact desquelles nous n'avons pas de témoignage précis.

Elles aboutirent d'une part au renouvellement du sacre de Pépin et de sesfils et à la promesse du roi d'intervenir en Italie avec sans doute son engagement verbal de donner à Saint-Pierre les terres reprises aux Lombards.

A la findes cérémonies, usurpant une prérogative impériale, le pape fit Pépin, Charles et Carloman patrices des Romains, ce qui liait encore un peu plus le sort de lanouvelle dynastie à celui de la Ville éternelle et à la personne du pontife. La mise en œuvre de cette politique romaine, véritable révolution dans l'attitude des Francs, trouva de singulières difficultés d'application.

La noblessefranque, alliée traditionnelle des Lombards, ne voulait pas s'aventurer dans une expédition hasardeuse ; elle n'avait d'ailleurs pas les mêmes intérêts quePépin à le faire.

Carloman, le propre frère de Pépin, qui depuis 750 vivait au Mont-C assin, fut sorti de son couvent par Aistulphe et envoyé en Gaule pourcontrecarrer l'influence du pape.

Pépin le fit enfermer dans un monastère à V ienne et chercha une voie moyenne pour arriver à ses fins, sans trop heurterses nobles.

Une première expédition menée mollement en 755 aboutit à la reddition d'A istulphe, qui promit de restituer au pape, et non à l'empereur,Ravenne, l'Exarchat et la Pentapole sur la côte Adriatique (les cinq évêchés de Rimini, P esaro, Fano, Senigallia et Ancône).

Pépin reparti, Aistulphe refusade remplir ses promesses.

En janvier, il mit le siège devant Rome.

Étienne II écrivit à Pépin une lettre touchante en forme de prosopopée où il faisait parlersaint Pierre.

En mai 756, Pépin renouvela son expédition à peine plus énergiquement.

Mais cette fois il prit la précaution de veiller à l'exécution du traité.Fulrad, en qualité de missus royal, visita toutes les villes rendues, reçut leurs clés et alla les déposer solennellement sur le tombeau de saint Pierre.

P ar cegeste naissait l'État pontifical. Une obscurité fondamentale subsiste sur les motifs, l'étendue et les modalités premières de la donation de Pépin à Étienne II.

S'il y a eu un texte rédigé àce sujet, nous l'avons perdu.

La tradition veut que ce soit sur la lecture d'une pièce apportée par le pape, La donation de Constantin à Sylvestre, que Pépinait décidé de rendre au pape ce que les Byzantins avaient usurpé, puisque Constantin aurait donné par ce document autorité au pontife romain sur l'Italietout entière.

Nous savons depuis le XVe siècle qu'il s'agit d'un faux, mais nous ignorons si ce faux a été mis en circulation dès 754 ou si au contraire ilapparut, ce qui est plus probable, après le règne de Charlemagne.

Dans ce dernier cas, le caractère des donations de Pépin et de C harles aurait été pluslimité, la papauté ne pouvant fonder ses prétentions sur une pièce authentique.

Il n'en demeure pas moins que c'est assurément grâce à cette référence àune ancienne donation de Constantin que la constitution de l'État pontifical a pu s'opérer.

Le texte de la fausse donation est venu après coup consolider unetradition acquise.

Désormais un lien très fort lie la papauté aux rois francs et à leurs successeurs, fondateurs et garants des États de saint P ierre.

Cetteamitié nouvelle imprima une orientation différente à la politique pontificale et contribua à renforcer l'indépendance et l'originalité religieuse du catholicismeromain.

A insi ce court pontificat marqua profondément l'histoire de l'Église.. »

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