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Éthiopie (2003-2004): Ferments de crise

Publié le 15/09/2020

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« file:///F/dissertations_pdf/0/451087.txt[15/09/2020 14:08:46] Éthiopie 2003-2004 Ferments de crise La décision rendue par la Commission de démarcation de la frontiè re entre l’Érythrée et l’Éthiopie d’attribuer le village de Badme à l’Érythrée (avril 2002 ) restait inacceptable pour une très grande partie de la classe politique éthiopienne.

Malgré les arrestations et les mises à pied qui avaient suivi la crise ouverte au sein du parti dominant la coalition au pouvoir à Addis-Abé ba, le Front populaire de libération du Tigré (FPLT), au printemps 2001, le mécontentement sur la ges tion politique de la guerre contre l’Érythrée (mai 1998-juin 2000) et sur un compromis dicté moins par la situation militaire que par les pressions occidentales demeurait très vif, au Tigré – où l’ administration régionale multipliait les déclarations guerrières – mais aussi dans certains cercles du p ouvoir et dans l’armée.

Si le retour de la guerre apparaissait improbable, le respect des accord s d’Alger signés en décembre 2000 semblait impossible.

La communauté internationale, désireuse de ne pas affaiblir un allié essentiel dans la lutte contre le terrorisme dans la grande région, a tenté de trans iger en nommant, le 29 décembre 2003, un envoyé spécial des Nations unies, le Canadien Lloyd Axworthy, p our entreprendre une médiation entre les deux capitales, tout en s’impatientant devant la poursuite d’u ne opération de maintien de la paix qui coûtait 250 millions de dollars par an.

La crise de Badme et le sursaut nationaliste qu’elle a provoqué on t mis en évidence le resserrement de la base politique du Premier ministre, Méles Zenawi, et d’un premier cercle de plus en plus réduit.

Alors que des élections parlementaires devaient se tenir en 2005, des dissensio ns croissantes se manifestaient au Parlement et dans les médias, incitant le pouvoir à resserrer son emprise sur l’expression publique, à retarder le jugement des dissidents (inculpés pour «corruption» ), à multiplier les décisions autoritaires.

Ce durcissement était également perceptible dans les relations du FPL T avec les autres composantes de la coalition au pouvoir.

Une loi permet depuis juillet 2003 au pouvoir cent ral d’intervenir directement dans l’administration d’un État de la fédération.

La composant e Oromo (principal groupe ethnique de l’Éthiopie) de la coalition au pouvoir faisait face à une véritable crise de l égitimité en sus de ses habituels affrontements factionnels : le projet de transfert de la capitale de l’ État oromo d’Addis-Abéba à Nazareth a provoqué des heurts violents avec les étudiants et une mobilisat ion des élites oromo contre le gouvernement, renforçant ainsi la crédibilité des organisations plus radicales et armées patronnées par l’Érythrée comme le Front de libération oromo.

L’opposition, malgré ses diverses tentatives de regroupement comme dans les Forces démocratiques unies éthiopiennes, créées en août 2003, semblait peu capabl e de capitaliser ces mécontentements faute d’un programme crédible.

Pourtant, inquiète de l’évolutio n des milieux politiques tigréens, la communauté internationale semblait plus disposée à lui voir trouver sa place. D’autres facteurs motivaient une plus grande retenue de la communauté internationale.

D’une part, des affrontements significatifs se déroulaient non plu s entre Afars et Issas ou en zone oromo ou somalie, mais dans des zones réputées calmes comme la région de Gambela.

La paix probable au Sud- Soudan ne garantissait pas obligatoirement la stabilité de cette part ie de l’Éthiopie à cause de la crise de l’administration locale, d’un accroissement du trafic d’armes l égères et des transferts de population liés soit au conflit soit aux crises écologiques.

De fait, dans les rép onses apportées à la crise humanitaire de 2002-2003, l’aide alimentaire d’urgence avait pris le pas sur les solutions durables (construction d’infrastructures de santé, accès généralisé à l’ eau potable, investissements dans l’agriculture et indispensable réforme agraire).

Le projet gouvernemental de réins taller d’ici 2006 dans le sud du pays 2,2 millions d’habitants vivant dans les zones désertifiées du Nord ne pouvait que souligner l’importance d’un tel débat et, dans le même temps, les hésitations de la communa uté internationale.

Paradoxalement, la situation internationale de l’Éthiopie avait ra rement été aussi favorable.

Pièce maîtresse de la lutte antiterroriste au niveau régional, Addis-Abé ba bénéficiait des faveurs de Washington.

La communauté internationale ne s’émouvait guère des multiples violations de l’embargo sur les armes vis-à-vis de la Somalie puisque les destinataires de ces de rnières étaient des chefs de guerre stipendiés par les États-Unis pour kidnapper les éventuels susp ects d’activités terroristes, comme en Afghanistan.. »

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